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GOTTHARD (16/12/16)

Après vingt-cinq ans de bon et loyaux services, le mythique groupe de rock Gotthard a décidé de remettre le couvert avec son nouvel album “Silver”, disponible depuis le 13 janvier dernier. Leo Leoni, emblématique guitariste depuis sa création, a répondu à toutes nos questions, dans la joie et la bonne humeur.

Comment vas-tu aujourd’hui ?

Leo Leoni (guitare) : Ça va très bien merci, c’est très gentil : c’est l’une des questions que l’on ne me pose jamais en interview mais elle est importante. C’est gentil de me demander. Je suis à Paris, je suis content, c’est une superbe ville.

Tu es particulièrement heureux d’être là, au showroom Gibson : tu es un grand fan, n’est-ce pas ?

Leo : En fait, je travaille avec Gibson depuis quelques années. Je ne suis jamais venu ici, dans ce showroom. Je suis content d’être ici, ils ont une superbe collection et un bon accueil. Ils n’ont pas des guitares mais les guitares. Ça remonte à quand j’étais petit, j’avais des poster dans ma chambre, mon cousin avait un magasin de musique. Quand j’étais petit, je jouais de l’accordéon. Il m’a donné une guitare sans marque pour que j’apprenne à jouer, il m’a ensuite donné un livre des Beatles. J’aimais beaucoup les Beatles, j’aime toujours les Beatles d’ailleurs. Il m’a dit “une fois que tu connaîtras tous les morceaux de ce livre, je t’offrirai une vraie guitare”. C’est ce que j’ai fais, j’ai appris tous les morceaux, puis je suis retourné le voir pour lui montrer tout cela. Il a pris des chansons au hasard pour vérifier, c’était bon à chaque fois. Ensuite il m’a dit “tu as le droit de choisir une guitare”. Tous les musiciens que j’écoutais à l’époque avait une Gibson, je suis tombé amoureux de cette guitare, et maintenant ça fait quelques années que je joue avec cette guitare.

Votre nouvel album s’intitule “Silver”. Pourquoi ce titre ?

Leo : On était en train de travailler sur cet album. À la fin du mix, on s’est tous assis en cercle et on s’est demandé comment on pouvait appeler ce disque : “Georges” ou “Pierre”, peu importe. (rires) On discutait, il allait sortir en janvier, ça fera vingt-cinq ans qu’est sorti le premier disque, à partir de là, on a réfléchi, c’était un peu comme un mariage. “Silver Wedding” a commencé à apparaître dans notre esprit pour faire un lien avec les noces d’argent. On trouvait ça super mais c’était un peu long, donc on est resté sur “Silver”. On a donc décidé que cet album allait s’appeler “Silver”.

De quoi vous êtes-vous inspirés pour écrire ce nouvel album ?

Leo : On a recherché dans notre esprit, ce que nous avons vécu pendant ces vingt-cinq ans, ce que nous inspire la vie de tous les jours. Il faut ajouter que c’est notre troisième album avec Nic, c’est un disque important, c’est le disque qui signe définitivement la situation de Gotthard, on est comme ça maintenant, Nic est là. Le premier disque avec Nic était un essai, ensuite on a travaillé le deuxième dans la direction de Nic, maintenant avec ce troisième disque on a vraiment trouvé la balance. Ça c’était la chose la plus importante, maintenant, Gotthard c’est comme ça et pas autrement. Ce qu’on essaye de faire comme toujours c’est de donner de l’énergie positive, cette énergie est une espèce de base pour nous guider pour les prochains albums. On espère que cet album apportera de jolis moments et de l’énergie positive à tous nos fans.

Avez-vous essayé de renouveler votre style pour vous adapter aux tendances actuelles ?

Leo : On a regardé dans nos racines pour écrire cet album, on est là depuis vingt-cinq ans, peut-être faut-il demander aux jeunes, certains te diront peut-être “on a écouté Gotthard”. On utilise ce qu’on utilisait dans le temps, les guitares classiques, c’est des choses typiques de nos racines, de la musique dans laquelle on puisse. On ne sait pas vraiment si c’est adapté aux tendances, on fait seulement ce que l’on pense être juste, ce que notre coeur nous dit de faire, ce serait hypocrite de notre part de faire quelque chose de jeune.

La pochette a un style plutôt simpliste. Qui se cache derrière cette photo ?

Leo : C’est de l’argent fondu. On travaille ensemble depuis des années avec Martin, on lui a donné le nom de l’album et on l’a laissé nous faire des propositions. Il a fait couler de l’argent pour avoir ce résultat, ça ressemble à du mercure mais c’est de l’argent liquide. Je ne connais pas exactement le processus mais c’est ça l’idée.

 

 

Pour votre première vidéo “Stay With Me”, vous avez tourné dans un endroit particulier, le château Weißenstein, rendu célèbre par le film “Les Trois Mousquetaires”. Pourquoi cet endroit ?

Leo : On cherchait quelque chose de spécial, quelque chose de vraiment incroyable, c’est le management et le régisseur vidéo qui ont pensé à cet endroit. Tout semblait irréel, on avait l’impression d’être hors de la réalité. Je dois dire que j’ai eu la chance de visiter le château, tu peux le visiter accompagné d’un guide, il y a une grande collection privée de tableaux connus dans le monde, je ne dis pas que c’est le Louvre mais il y a vraiment des choses incroyables. Tu peux imaginer cette atmosphère propre au grand château, comme celui que vous avez ici en France, le Château De Versailles, c’est majestueux. On voulait vraiment faire connaître cet endroit au monde entier. Cet endroit a trois cent ans et il n’a rien perdu de sa beauté. Allez le visiter, c’est quelque chose à voir, il est dans un endroit où tu ne penserais jamais t’arrêter, un petit endroit d’Allemagne, et quand tu arrives devant : “C’est quoi ça ?”.

 

 

Que raconte cette chanson ?

Leo : “Would you stay with me if I would be somebody else?”, c’est-à-dire, resterais-tu avec moi si j’étais quelqu’un d’autre ? C’est une histoire d’amour mais à l’heure d’aujourd’hui avec tout ce qui se passe dans le monde : ce mec sort avec cette fille parce qu’elle est la fille de… Est-ce vraiment de l’amour ou est-ce une sorte d’intérêt ? C’était notre inspiration. Il y a aussi un rapport avec des histoires qui n’ont pas marché dans notre vie privée. Quand on rencontre quelqu’un, c’est toujours une question que l’on se pose.

Le titre “Tequila Symphony N°5” a attiré notre attention. D’où vous est venue l’inspiration ?

Leo : Tu bois de la téquila ? (rires) C’est un morceau un peu rigolo, il faut le prendre comme tel. La symphonie n°5 c’est Beethoven. Depuis que j’ai commencé la guitare, j’ai toujours eu l’idée de travailler la symphonie n°5 de Beethoven car je pense que c’est l’un des morceaux les plus importants qui ai été écrit par ce grand génie, comme Mozart ou d’autres grands musiciens. En tant que musicien, tu essayes toujours d’écrire quelque chose qui va rester dans le temps, même si, disons-le, c’est difficile. Ce qui est génial avec ces choses-là c’est que, toi en tant que musicien, tu cherches à les reproduire. En fait, on a commencé à rigoler en se demandant “qu’est-ce qu’il avait, Monsieur Beethoven, comme inspiration pour arriver à faire ce genre de chose ?”. On prend une tequila puis une deuxième. Mais on a fait ça en rigolant.

Quelle est la chanson qui te touche le plus dans cet album ?

Leo : “Stay With Me” est l’une des plus touchantes pour moi. Dans cette chanson, il y a de tout, du blues, de la ballade, du punch, de l’énergie. Et il y du sentiment dedans. Il y aussi le cri à la fin “would you stay” qui veux dire “il faut que tu restes”. C’est une rébellion, un cri d’espoir et de besoin. Il y a aussi “Only Love Is Real”, le message est un peu cliché mais on ne cessera jamais de la répéter : peut-être qu’un petit peu plus d’amour dans ce monde est nécessaire.

Vous allez bientôt entamer votre “Silver Tour” en Europe. Pourquoi n’y a t-il aucune date en France ? Quel est le problème avec nous ?

Leo : Pas pour le moment. Je pense pas que le problème vienne des Français, c’est dur de trouver le moment juste pour bien faire les choses. On a fait beaucoup de dates en France par le passé et on essaye encore mais ce n’est pas évident, car il y beaucoup de dates à faire. Il faut trouver les promoteurs qui vont investir etc. Ce n’est pas facile d’avoir des grandes salles. La chose qu’on devrait faire est de trouver des festivals, mais pour cette année c’est trop tard, on essayera pour l’année prochaine. On est encore en train de booker les dates. C’est notre priorité en ce moment car ça fait mal de ne pas avoir la France dans notre tournée.

Cela fait déjà six ans que le chanteur charismatique du groupe, Steve Lee, nous a quitté dans un accident. Vous avez par la suite recruté Nic Maeder. Avez-vous pensé à arrêter le groupe à cette période ?

Leo : Il faut dire deux trois choses à ce propos : c’est vrai qu’on fête nos vingt-cinq ans, la seule chose que l’on regrette, mais malheureusement on ne peut rien y faire, c’est de ne pas avoir pu fêter cet anniversaire avec Steve. Le destin en a décidé autrement. On a mis ça de côté et on a continué : on s’est dit “si on trouve quelqu’un qui nous fasse le même effet, on continuera”. On a eu plus de trois cent chanteurs auditionnés, nous personnellement, on a rencontré une vingtaine de candidats. Arrivé le dernier jour, on continuait de douter car on n’avait pas encore trouvé cette personne, même après avoir rencontré Nic. À un moment, il s’est assis au piano et il a fait une reprise, nous quatre on s’est regardé et on lui a demandé de nous la refaire encore une fois car c’était super, exactement le déclic qu’on attendait. C’est lui qui nous a convaincu et on s’est dit que ça pouvait marcher. On a fait trois morceaux pour l’audition, ensuite on a beaucoup travaillé. Penser à arrêter ? Je pense que non, on voulait prendre notre temps.

Pour terminer, notre question traditionnelle : notre média s’appelle “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rock ta life ?

Leo : Qu’est-ce qui rock ma life ? La vie. Je suis content quand je me lève le matin, la sortie de cet album et le fait d’être là pour faire des interviews à Paris. Ça me donne de l’énergie. Les guitares rock ma life. J’ai passé la moitié de ma vie à faire du rock donc je pense que c’est moi qui rock ma life. (rires)

Site web : gotthard.com