Il y a quelques semaines, l’équipe de RockUrLife rencontrait Lzzy Hale et Joe Hottinger, du groupe de rock Halestorm, afin de nous en dévoiler un peu plus sur “Vicious”, le quatrième album qui sortira le 27 juillet. Retour sur un entretien des plus honnêtes et quelque peu comique.
Salut ! Premièrement bienvenue à Paris. Ca fait un bail que vous n’êtes pas venus. Y a-t-il un endroit où vous allez à chaque fois que vous êtes à Paris ou une chose que vous faites systématiquement ici ?
Lzzy Hale (chant) : Maintenant, je dirais cet hôtel parce que cet endroit est génial.
Joe Hottinger (guitare) : Qu’est ce qu’on fait à chaque fois ? On se retrouve toujours dans des aventures différentes à chaque fois que nous sommes ici. On n’a jamais vraiment le temps de faire plein de choses. On arrive tard, on dine et on se réveille tôt le lendemain et on recommence à faire autre chose. Mais le plus important c’est qu’on essaie toujours de boire du bon vin !
Lzzy : C’est toujours notre mission de manger de la bonne nourriture et boire du bon vin, et entre on a pas mal de responsabilités. C’est ce que nous avons fait.
OK, parlons de “Vicious“. La chanson était l’une des dernières que vous ayez écrites. Pourquoi avez-vous choisi d’appeler votre album ainsi ?
Lzzy : Principalement parce que nous aimons ce mot, on le trouve drôle.
Joe : Quand on a commencé à écrire la chanson, on s’est dit : “ça pourrait être le nom de notre album”. On pensait à un autre nom mais on en n’était pas certain. Et puis notre choix s’est finalement porté vers “Vicious” lorsqu’on écrivait le morceau.
Lzzy : Nous avions une journée de plus à écrire et à traîner à Los Angeles et on s’est dit genre : “faisons juste une autre chanson. Donc j’ai eu l’idée de la phrase : “ce qui ne me tue pas me rend vicieux” et, pour moi, ça résume parfaitement le disque. Parce que l’album, dans un sens, est une sorte de voyage. Surmonter les obstacles, mais aussi être complétement en accord avec soi-même et juste être en accord avec toutes les choses qui vous rendent vous : le sexe, ce à quoi vous ressemblez ou qui vous êtes et tout cela. Parce qu’une partie de la chanson fait référence à la citation de Nietzche : “ce qui ne tue pas nous rend plus fort”. Et surtout pour nous les femmes et pour moi en particulier, c’est beaucoup plus que d’être forte, c’est de réussir à surmonter ces obstacles et vous devez surmonter ces obstacles. Peu importe ce qu’il se trouve sur votre chemin, il faut les affronter et en ressortir gagnante. Donc, c’est de cela dont parle la chanson, ainsi que tout le disque, c’est pourquoi ça s’appelle “Vicious”.
Quand tu as commencé à écrire cet album, tu te sentais un peu déprimée. Est-ce qu’il y a eu un moment où tu pensais ne pas réussir à faire l’album ou que tu voulais tout simplement abandonner ?
Lzzy : C’était juste un moment de confusion parce que mon dévouement pour ce groupe est énorme mais comment faire ça ? Dois-je le faire ou non ? Et est-ce que je mérite d’être ici ? Ai-je perdu le truc ? Est-ce que c’est juste quelque chose que je fais ? Genre où est la passion ? Où est l’excitation ?
Joe : Savons-nous comment faire l’album que nous voulons mais que nous ne savons pas comment ?
Lzzy : C’était la question que je me posais, et avec ce groupe et vous n’êtes sans savoir que c’est beaucoup plus qu’une carrière, c’est un prolongement de moi. Alors quand ça ne marche pas ou que je me sens perdue, ce n’est pas juste : “oh, peu importe, je me sens perdue par rapport au groupe”, c’est comme si je me sentais perdue dans ma propre vie. Et ensuite, je remets ça en question et tu peux être prise de pensées très sombres et dans un sens, ce disque était une sorte de thérapie pour moi, de sortir de là et de surmonter ça et c’est pourquoi beaucoup de chansons évoquent ce sujet. Parce que j’étais en train de passer par là à ce moment précis. C’est probablement l’un des premiers disques où j’écris sur quelque chose au moment où cela se passe. Parce que beaucoup de fois j’écris rétrospectivement genre : “oh il se passe quelque chose” et je vais écrire à ce sujet plus tard, puis finalement il sera sur le disque. Et en plus de cela, nous enregistrions en même temps que nous écrivions, donc c’est vraiment très sincère.
Tu as toujours montré ton côté fort et maintenant nous savons que tu peux aussi être faible par moment. Était-ce un choix de montrer cette partie de toi à tes fans ?
Lzzy : Absolument, parce que c’est ça d’être une fille aussi. Nous sommes toutes ainsi. Ce n’est pas juste pour toi ou pour les autres de prétendre n’être que un de ceux-là tout le temps. Nous avons nos hauts et nos bas et, en réalité, montrer nos peurs ou nos faiblesses est un signe de force et est une forme de courage. Il faut des couilles pour dire à quelqu’un que “non, je ne sais pas ce que je fais”. Donc, pour moi, je trouvais que les fans méritaient de me voir ainsi. Parce que cela émane d’une longue conversation avec tout le monde en ligne. On me demandait : “Es-tu déjà passée par là ?”. Et je disais : “Oui, absolument”. “Pourquoi ? Tu semble être incroyablement forte” et dans mes meilleurs moments, je le suis mais comme tout le monde, tu passes par des choses différentes. C’était vraiment amusant de finalement montrer ça aux gens.
Pouvez-vous me dire un secret sur cet album ?
Lzzy : On a des secrets ?
C’est certain.
Lzzy : Parle-leur des ciseaux.
Joe : Oh oui ! il y a des ciseaux sur le disque.
Lzzy : On utilise des ciseaux comme un instrument genre le son des vieux ciseaux. (rires)
Qui joue des ciseaux ?
Joe : (rires) Nick, notre producteur (ndlr : Raskulinecz). Si tu écoutes, en fait, tu reconnaîtras facilement. C’est assez évident.
Lzzy : Oui maintenant que tu sais, c’est évident !
Donc Nick va partir en tournée avec vous et jouer des ciseaux sur scène maintenant.
Lzzy : (rires) Je pensais à ça. Je pensais à la jouer en live, est-ce qu’on devrait utiliser les ciseaux ? On devrait mettre Arejay (batterie) aux ciseaux. Ce serait drôle ! (rires) Oui… On devrait faire ça !
OK, parlons de “Uncomfortable”. Ce n’est pas facile à dire quand on est français.
Lzzy : (rires) Même lorsque tu parles anglais !
Qu’est ce qui vous met mal à l’aise ?
Lzzy : En ce moment, lorsque les gens parlent de politique.
Joe : Oui ! On emmerde la politique.
Lzzy : On emmerde cette merde. (rires) Sérieusement.
Joe : Donnez leur une nouvelle occupation.
Lzzy : Que chacun se contente d’être une bonne personne et qu’on arrête avec ça.
Joe : Ce n’est pas un sport. Juste un tas de vieux cons. Qu’ils aillent se faire foutre !
Et toi, Joe ?
Joe : Qu’est ce qui me mal à l’aise ?
Lzzy : Oh ! Les blessures aux ongles.
Joe : Beurk !
Lzzy : Vous avez vu ? C’est parti !
Joe : Les gars et moi on jouait au Flip flap à ce festival l’autre semaine, et l’équipe a marqué alors on s’est tous fait un câlin et le pied de quelqu’un a touché mon orteil et j’étais là : “Aaaah” et je n’ai pas arrêté de dire après : “beurk dégueulasse”.
Dans “Into The Wild Life”, le maître-mot était “Unapologetic”(ndlr : sans complexe). Pour “Vicious”, on a le sentiment que c’est plus “uncomfortable” (ndlr : inconfortable), est-ce bien cela ?
Lzzy et Joe : Exactement !
Joe : Ca me plait !
Donc c’est comme si vous revendiquiez le fait d’être différent, que vous affirmiez votre personnalité genre : on se fiche de que tu peux penser on est qui on est”. Est-ce juste ?
Lzzy : C’est exactement ça. En plein dans le mille ! (rires)
Mais cela vous importe ce que pensent les gens de votre musique ?
Joe : Peut-être un peu mais pas tellement.
Lzzy : Pas au point que notre vie serait dévastée si tout le monde n’aimait pas l’album.
Joe : Aussi si on a une discussion intelligente et que quelqu’un émet une critique, et bien… Il est ce qu’il est maintenant, c’est comme ça que nous l’avons enregistré et comme ça que nous avons fait l’album. Je sais que nous avons fait de notre mieux.
Lzzy : Et qu’est-ce que l’on peut faire maintenant ? Puis honnêtement tout le monde n’a pas forcément à nous aimer. Tu sais ce qui est drôle, c’est que chaque obstacle ou chose qui nous rend en colère ou quoi qui se passe dans notre vie souvent il s’avère que ce que c’est en fait nous qui avons mis ces obstacles là. On est sévère avec nous-mêmes mais on s’intéresse pas tellement au jugement d’autrui. On grandit sur scène et chaque soir il y a un monde fou qui est genre : “est-ce qu’ils vont être bons ce soir ?” (rires) Ça ne nous dérange pas tellement c’est plus qu’on essaye de donner le meilleur de nous-mêmes. Et nous avons fait un album que nous aimons énormément. J’espère que tout le monde va l’aimer. C’est toujours un bon sentiment.
Joe : Oui toujours mieux que “C’est nul ! Qu’ils aillent se faire voir !”. Dans ce cas là j’en ai rien a foutre de leurs avis. Genre si tu n’arrives pas à faire une critique intelligente, alors ton avis ne m’importe pas.
Lisez-vous régulièrement les critiques des journalistes et des fans ?
Lzzy : Oh oui !
Joe : Oui parfois.
Lzzy : Mon préféré est Blabbermouth parce que c’est toujours créatif. L’une de mes critiques favorite est, je pense, un compliment en fait sur quelque chose que je faisais et je cite : “Je pisserais tellement fort dans son cul que ça sortirait par sa bouche et son nez comme une fontaine italienne”. (rires) Et je me suis dit qu’il devait vachement m’aimer pour vouloir faire ça ! (rires) Et comment ça se passe même ?
Joe : Il doit aimer les toilettes !
Lzzy : Oui sûrement ! Ils sont très créatifs sur ce site !
Beaucoup de membres de groupes tels que des guitaristes ou des bassistes jouent dans plusieurs groupes. Joe, as-tu déjà pensé intégrer un autre groupe en plus de Halestorm ?
Joe : Tu veux dire le Joe Hottinger’s project ? Je rigole !
Lzzy : Quand Joe et moi écrivions, on faisait comme si on était dans un autre groupe pour se donner une perspective différente.
Joe : Oui… après je ne sais pas… Non, je n’ai jamais vraiment pensé à ça. Nous manquons déjà de temps pour faire ce que nous avons à faire. Je pense que la semaine dernière était la première fois que nous avions trois jours off en neuf mois donc c’est assez intense… planning chargé ! Je n’aurais jamais de temps pour un autre groupe. Tu t’imagines créer un autre groupe ? C’est comme élever un enfant. Cela prend du temps et de l’argent. Donc cela me paraît assez fou. Si j’avais du temps en plus, je ferais carrément ça et je continuerais à jouer de la musique.
Lzzy : Je disais aux gars la dernière fois : “Quand l’un d’entre vous a envie de faire un break, je commence mon album solo et vous continuez de faire ce que vous voulez”. Parce que je ne peux pas m’arrêter.
Joe : Je pourrais être dans ton groupe ?
Lzzy : Tu veux dans mon groupe ? Et voilà, on commence le groupe ! Est-ce qu’on appelle The Lzzy Hale solo thing ? Ou alors on trouve un autre nom ?
Joe : Oui !
Lzzy, tu as récemment déclaré sur Twitter : “J’ai littéralement une centaine de chansons de côté mais elles ne sont pas pour Halestorm”. Quand tu écris une chanson, comment te dis-tu “non, ça, ce n’est pas pour Halestorm”?
Lzzy : Parfois ça me paraît évident que ce n’est pas ce que je veux représenter avec Halestorm, peut-être parce que c’est un peu plus ringard ou juste un paquet de ballades. Par exemple il y a une chanson sur cet album appelée “Do Not Disturb” que j’ai écrite comme n’étant pas pour Halestorm. J’ai fini par écrire genre quinze chansons un peu plus synthpop parce que je voulais voir ce que je pouvais faire avec tous ces claviers et ce son ringard. Puis j’ai montré ça aux gars genre : “Hey regardez ce que j’ai fait”. Et ils ont vraiment aimé et nous avons pu en faire des chansons pour Halestorm. J’étais un peu là : “Vraiment ? Sérieusement ?”. Mais oui je ne sais pas, j’écris parce que j’aime écrire même si ce n’est pour personne et j’aime écrire dans des styles différents, dans des genres différents comme des chansons pop ou country, des petites chansons punky. Tu sais j’ai essayé de réinventer la chanson d’anniversaire, juste une nouvelle façon de chanter “Happy Birthday” et je l’ai fait dans une version punk comme si Katy Perry était dans un groupe de punk. Ce genre de choses ! Je sais que c’est un peu une expérience étrange. Parfois, je suis venue avec de nouvelles idées pour Halestorm et ils étaient genre : “qu’est-ce que c’est que ça ?”. Quant à un solo album, c’est difficile de savoir parce que je me demande depuis des années : “Si tu fais un disque solo, est-ce que tu t’éloignes du rock ?” Parce que je ne veux pas vraiment faire ça. Je préférerais toujours représenter le rock. Mais comment représenter le rock à ma façon et pas à la façon Halestorm ? Peut-être que je vais savoir un jour, peut-être pas !
Joe : Oui…
Lzzy : De toute façon tu peux être mon roadie aussi !
Joe, que préfères-tu dans le fait de travailler avec Lzzy et Lzzy, même question pour Joe ?
Joe : Quand elle quitte la pièce. Je plaisante (rires). C’est vraiment une bonne auteure. C’est plus facile quand je me concentre uniquement sur la musique et qu’elle s’occupe des paroles. Collaborer avec elle est géniale !
Lzzy : Merci !
Joe : Et puis quand elle quitte la pièce.
Lzzy : Ce que je préfère dans ma collaboration avec Joe et cela remonte à la première fois que nous nous sommes rencontrés et que nous avons commencé à traîner ensemble quand j’avais dix-neuf ans, c’est que je n’ai jamais vraiment traîné avec quelqu’un qui a le même obsession, d’une manière presque ennuyeuse même, pour la musique. Nous élaborons des plans et essayons de tout assembler ensemble tel un puzzle. Quand j’ai rencontré Joe, nous restions éveillés jusqu’à 5h du matin en train de parler de comment nous pouvons faire ce concert genre : “Comment pouvons-nous réussir à faire ça ? Comment faire pour ne jamais avoir un travail normal?”. C’était une grande discussion ! Et cela n’a jamais changé ! Toutes les choses que nous avons accomplies, nous en sommes extrêmement reconnaissants et d’avoir un partenaire avec la même passion est une chose incroyable !
Pour finir, comme notre site s’appelle “RockUrLife”, qu’est-ce qui rock votre life ?
Joe : Pizzas ! (rires)
Lzzy : (rires) Totalement ! J’aime la pizza ! Sérieusement, ce qui rock ma life, c’est de pouvoir voyager et jouer avec les gens que j’aime. Je n’aurais jamais cru que ce serait possible. Nous avons été dans trois pays différents en quatre jours et si vous aviez dit à mon moi de quatorze ans, je ne l’aurais jamais cru.
Joe : Et je pense que la bonne musique et le rock rock ma life. Il n’y a rien de tel que d’entendre de nouvelles musiques et en être complétement émerveillés. Merde, j’adore ça !
Site web : halestormrocks.com