Karras, supergroupe formé de Yann Heurtaux (Mass Hysteria), Etienne Sarthou (AqME, Deliverance) et Diego Janson sort son premier album “No More Heretics”. Un mélange de death, thrash et grind qui met en scène l’univers envoûtant de “L’Exorciste”.
Diego, est-ce correct de dire que tu es un peu la première source d’inspiration pour ce projet ? Peux-tu nous raconter comment Karras s’est construit et comment s’est passée la rencontre avec Etienne ?
Diego (chant/basse) : On peut en effet dire que je suis le premier à avoir apporté des riffs dans Karras et Etienne est le premier à avoir posé sa batterie sur les riffs de Karras. Etienne et moi nous sommes rencontrés par l’intermédiaire d’un pote en commun, Arno de Black Bomb A. On a échangé des idées et on a tout de suite compris qu’il fallait qu’on fasse du metal ensemble. Ça a très bien collé, dès le départ.
Etienne (batterie) : L’écriture des morceaux entre Diego et moi s’est faite très très facilement, comme si nous étions dans le même groupe depuis des années. C’était assez dingue dès la première répète.
Vous avez parlé du fait que vous n’étiez pas d’accord sur l’interprétation de la fin de la vie du personnage de “L’Exorciste”, Damien Karras. Pourriez-vous nous en dire plus sur le désaccord ?
Diego : On n’était pas d’accord quant au sort de Father Damien Karras, après sa défenestration à la fin du film. Au lieu de se battre comme des chiens on a pris nos instruments et on a joué du grindcore.
L’arrivée de Yann s’est faite dans un second temps. Yann, tu connaissais très bien Diego, mais qu’est-ce qui t’a convaincu pour rejoindre le groupe ?
Yann (guitare) : On s’est rencontré avec Diego pour aller boire un café car il voulait me parler de son projet, et au départ je lui ai fait comprendre que je n’aurais certainement pas le temps. Puis je suis rentré chez moi et j’ai bien mis deux jour à écouter le CD qu’il m’avait laissé. Sincèrement j’ai pris une claque à la première écoute. Je l’ai rappelé et je lui ai dit : “mec ça va être compliqué niveau timing, mais j’ai envie de le faire”. Et puis c’était parti.
Est-ce que c’est frustrant ou compliqué de défendre un album sur lequel tu n’as pas composé ?
Yann : Sincèrement non, je suis fier de participer à cette aventure, et fier qu’il me l’ait proposé à moi. Un énorme bravo à eux pour cet album.
Diego, le choix de chanter n’était pas une évidence au départ du projet, comment en es-tu arrivé là ?
Diego : En effet ça ne l’était pas, Etienne et moi avons pas mal tâtonné au départ. La seule chose qui était sûre c’est que je voulais écrire les textes et je savais comment le chant devait être posé sur la musique. Puis Etienne a soumis l’idée de le faire moi-même. J’ai pris quelques cours, j’ai bossé tout seul devant mon micro et je me suis lancé au moment de l’enregistrement. Et bim ça a fonctionné. Le résultat est cool mais je ne suis qu’au début de mon apprentissage, je suis sûr que je peux encore évoluer et proposer quelque chose de plus abouti.
Comment as-tu vécu les premiers concerts où tu devais jouer et chanter en même temps ?
Diego : Très bien ! Je n’avais aucune appréhension, on avait bien bossé j’étais sûr de moi.
Votre premier album “No More Heretic” sort le 27 mars prochain, c’est un concentré de violence, dans lequel vous arrivez à maintenir un état d’urgence permanent. Vous incorporez des influences death, grind et thrash. Comment s’est passé le processus de composition ?
Diego : On a foncé sans se retourner. On s’est presque toujours contenté de la première mouture de composition. On n’a gardé que les cotés directs, urgents et agressifs.
Etienne : Régulièrement pendant la phase d’écriture, je me suis retrouvé à empêcher Diego de trop bosser des idées d’arrangements pour que ça reste hyper brut et direct. Il faut que ça reste assez “primitif” et viscéral, pas calculé.
Comment avez-vous abordé le travail des ambiances ?
Diego : Si c’est des samples dont tu parles, on est resté sur le thème de “L’Exorciste”, ce ne sont que des dialogues et ambiances sonores du film.
Qu’est-ce que l’arrivée de Yann a changé dans ce processus ? Quelles sont les envies pour les prochains morceaux composés à trois ?
Diego : Yann a scellé le groupe en power trio. C’est un très bon guitariste avec un vrai background death/thrash, il amène une grosse solidité rythmique dans Karras. Bien sûr qu’il participera aux prochaines compos, il nous a déjà montré deux-trois idées. C’est hyper brutal !
Etienne : Pour nous Yann fait totalement partie du groupe, on ne se pose aucune question, c’est tout à fait naturel de jouer ensemble. Aujourd’hui Karras est un vrai groupe de trois musiciens unis, pas un simple projet.
Vous serez à l’affiche du Hellfest le samedi 20 juin, l’annonce a été faite après deux concerts et avant la sortie de l’album. Est-ce que ça amène une pression supplémentaire ? Est-ce que ça ouvre des portes ?
Etienne : C’est super positif et gratifiant d’être programmé aussi vite au Hellfest. A part l’envie de proposer un excellent show, on a pas vraiment de pression particulière. On est tous de vieux roublards, la scène c’est avant tout du plaisir.
Yann : C’est une opportunité de dingue pour nous, nous sommes pressés de le faire, d’autant que l’album sera sorti.
Est-ce que l’on peut s’attendre à quelque chose de particulier côté mise en scène ?
Yann : On y réfléchit.
Pour terminer, notre webzine s’appelle RockUrLife. Donc question traditionnelle de fin d’interview : qu’est-ce qui rock votre life ?
Diego : Ce qu’on écoute en ce moment : Krakow – “Minus”, Tribulation – “Down Below”, Hangman’s Chair – “Banlieue Triste” et Deliverance – “Holocaust 26:1-46”.
Site web : facebook.com/karrasband
Crédit photo : Ben Tardif