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KO KO MO (12/09/24)

Il y a quelques semaines, RockUrLife a eu le plaisir de rencontrer le duo de KO KO MO, formé par Warren Mutton (chant/guitare) et Kevin “K20” Grosmolard (batterie/chœurs). De passage à Paris pour la promotion du quatrième album, STRIPED, dont la sortie est prévue le 25 octobre, ils sont revenus sur leur processus créatif, leurs inspirations artistiques et leur approche du live, avec la préparation d’une nouvelle tournée qui se clôturera par un Olympia le 7 décembre 2024.

Vous êtes là pour promouvoir votre quatrième album, qui s’appelle STRIPED et qui sort le 25 octobre. Comment vous vous sentez quand vous sortez un quatrième album ? Est-ce que vous ressentez des différences avec les disques que vous avez sortis avant ? Entre l’excitation et le stress, qu’est-ce qui domine ?

Warren Mutton (chant/guitare) : Oh, c’est le même sentiment à chaque fois, mais celui-là on a hâte de le sortir quand même. (rires)

Kevin “K20” Grosmolard (batterie/choeurs) : L’excitation passe avant le stress.

Warren : Ouais.

K20 : Et puis, bah, pour nous, c’est le quatrième, pour beaucoup de gens c’est le deuxième. C’est vrai, parce qu’il y a une ascension un peu de KO KO MO par rapport à NEED SOME MO’, signé avec PIAS et tout ça tout ça. Et là il y a un petit virage quand même, ça reste K20 et Warren, ça reste KO KO MO, mais il y a un petit virage quand même, d’éclectisme.

Donc comme d’habitude, mais avec une hâte par rapport à cet album spécifiquement ?

Warren : Il y a plus de nouveauté que d’habitude, autant sur la préparation du spectacle qui va être très différent, et qui va s’agrandir. Non, franchement, encore une fois on a hâte de le jouer et de le faire découvrir, et puis d’avoir le feedback des gens.

K20 : Ouais, puis je pense que les gens qui nous suivent vont être étonnés mais pas déçus. Je pense qu’ils nous attendent pas là sur certains trucs, mais ils savent très bien comme ils nous connaissent qu’on a cette veine là, donc… non, je pense qu’il va être bien accueilli.

Justement, il y a l’air d’avoir tout un concept, au moins esthétique, autour de l’album : il s’appelle STRIPED, vous avez la pochette en noir et blanc avec les rayures et ce côté très psychédélique, vos réseaux sociaux sont en noir et blanc, le premier single s’appelait “Zebra”, etc. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de ce concept là autour des rayures, est-ce qu’il y a quelque chose dans la direction artistique qui est voulu là-dedans ?

Warren : Déjà, dans les morceaux, il y avait un truc qui était… comme disait K20, ce côté assez éclectique avec des morceaux très lumineux, des morceaux qui sont très dark. Et du coup, bah on est deux, il y a le côté où c’est l’album le plus équilibré qu’on ait fait, l’équilibre renvoie au yin-yang… en fait, tout à chaque fois s’imbriquait parfaitement dans ce côté symbolique. Après, Marie qui fait les pochettes depuis le début, avec qui on travaille, on a la chance de partager notre vie ensemble, du coup ça facilite les choses pour tout l’aspect esthétique.

Donc c’est quelque chose qui vous est venu plutôt a posteriori de votre processus de composition ? C’est venu à quel moment ?

Warren : Un peu en même temps, en fait.

K20 : Déjà, on a pensé à la scène aussi, et puis on s’est dit : “Tiens, on ferait bien un petit concept monochrome, noir/blanc“. Et puis ça découlait un petit peu de ça aussi.

Warren : C’est vrai qu’on a eu la chance de faire la première partie de Jack White deux fois, et bah lui c’est pareil, le côté monochrome, t’es dans un univers puis tu le quittes plus jusqu’à la fin des concerts, je trouvais ça mortel. Ils vont même jusqu’à mettre des caches bleus sur les lumières des portes de sortie, tu vois ? J’ai trouvé ça assez dingue, même dans les loges tout est pensé pour que ce soit… pour qu’eux, même dans leur tournée, ils restent dans le mood jusqu’au bout, c’est assez fou. Même tout le staff, ils sont tous en costards avec le code couleur qui va bien.

Ah ouais, jusqu’au bout.

Warren : Ouais. Et du coup on s’est dit… enfin ça inspire un petit peu quoi, forcément. Et puis il y a un côté un peu comme dans la musique où il y a la contrainte qui t’amène à des idées et c’était un petit peu le challenge aussi sur scène de rester là-dedans. Comment ne pas lasser en restant dans les noirs et blancs sur scène ?

C’est vrai que ça a du sens. On a pu écouter l’album, et il y a beaucoup de contraste, de variations d’intensité, etc., donc on le comprend bien. Ce qui est intéressant, c’est que vous avez pris le contrepied, même en termes d’esthétique, de l’album d’avant qui avait une pochette très colorée, très expressive. Est-ce que pour vous c’est important qu’un groupe se renouvelle, qu’il cherche constamment à faire quelque chose de nouveau ? Est-ce que le fait d’avoir une recette qui fonctionne et qui est appliquée, c’est quelque chose qui vous dégoûte, ou que vous n’appréciez pas ?

Warren : Non, parce qu’il y a des groupes qui le font très bien. AC/DC, sans dire qu’ils font la même chose parce que je trouve ça un peu réducteur, ils ont trouvé une recette qui marche à fond et ça marche super bien. The Hives, c’est pareil. Et je pense que c’est surtout important pour nous qu’on expérimente maintenant, et pas sur le quinzième album.

Sachant qu’on vous reconnaît quand même très très bien.

K20 : C’est ça. Il y a toujours la pâte KO KO MO, même si c’est un truc où on fait pas exprès, c’est comme ça. Il y a toujours notre pâte à tous les deux, que ce soit dans les morceaux folk ou rock. Et on en parle souvent, mais je pense qu’on a un groupe de référence commun qui s’appelle Radiohead, qui a commencé très rock, et puis qui finit… j’adore cette conception, ils ont pas fait exprès non plus, je pense que dix ans en avant ils se disaient pas qu’ils allaient faire ce genre de truc. Ce sont des rencontres qu’ils ont dû faire, avec des réalisateurs, ou des ingénieurs du son, ou des… qui font que ça va dans un mood. Et peut-être qu’un jour on fera un album folk à 100%. Je trouve que le concept-album est bien, Warren adore ça aussi. Là, c’est un concept-album dans les compositions de KO KO MO, mais il peut peut-être aussi y avoir un album conceptuel sur un personnage qu’on aime beaucoup, ou sur une ville… ouais, moi j’aime bien les groupes qui évoluent un peu. Pas forcément avec l’époque, mais en tout cas qui évoluent dans leur conception de créer de la musique.


Bien sûr. Et donc, vous n’êtes que deux : mais quand on vous voit en live, quand on écoute les albums, ce sont des morceaux super fournis, il y a plein de pistes, il se passe plein de choses. Comment on fait en live, quand on est deux, pour donner autant d’énergie ? Parce qu’on vous a vu à La Cigale l’an dernier…

Warren : Yes !

K20 : Aah.

… et c’est vrai que c’est explosif.

Warren : C’était notre concert de l’année !

C’est vrai ?

Warren : Sur le moment, on était super émus, et les gens étaient au rendez-vous.

C’était magnifique. Franchement, c’était l’un de nos concerts préférés de l’année.

K20 : Ah, trop bien.

En plus c’était notre salle préférée de Paris.

Warren : Ah, bah pareil. (rires)

Donc comment vous faites ? Vous êtes deux, et vous arrivez à happer le public de suite. Que ce soit en termes de son, d’ambiance, c’est hyper explosif. Vous avez une réflexion par rapport à ça ?

K20 : C’est… Bah déjà, Warren et moi, on aime jouer ensemble, on s’aime, c’est la base déjà. (rires) On s’aime, on aime jouer ensemble, on a une équipe extraordinaire, on a un public qui est chouette, qu’on soit devant cinquante personnes, à La Cigale ou devant quinze mille, on jouera toujours un peu de la même manière, ç’a toujours été. Et c’est ce qui nous porte, en fait. C’est vraiment ça le truc. On ment pas, on triche pas, si j’ai un petit coup de moue, Warren va me redonner un petit coup de pêche, et inversement, donc on n’a jamais de coup de moue. Et puis c’est ça aussi qui va différer avec ce live là, où y a des morceaux un petit peu plus folk, un petit peu plus calmes. On n’a jamais trop réussi à le faire sur scène, parce que dès qu’on fait un truc calme on a l’impression que nous on se fait chier, ou que tout le monde se fait chier. C’est vrai, on a toujours envie de… tu vois ? Et puis on est deux, donc il faut dompter un peu la scène, sans tricher, sans faire de chorégraphie, etc. Mais on trouve toujours des trucs. Moi je reste jamais assis tout le temps sur ma batterie, Warren saute un peu tout le temps partout… on se retrouve à des moments un peu particuliers… cette énergie, on a toujours eu ce truc-là, Warren et moi, et c’est un truc qu’il faut pas qu’on perde. Mais qu’on puisse aussi peut-être poser les choses à un moment.

Warren : Ça, on le conscientise un petit peu plus depuis qu’on bosse avec une équipe qui s’agrandit, et le risque existe avec cet album-là, le précédent aussi. Du coup, ces questions-là en concert, sur l’organisation du spectacle et tout, on est un peu moins objectifs pour le coup, mais ils arrivent un peu plus à nous dire ce que le public ressent à ce moment-là. Ils n’hésitent pas à nous le dire et maintenant on essaie de se mettre un peu plus à leur place et de construire un show.

© Bertrand Béchard

C’était réussi, parce qu’on a trouvé qu’il y avait plein de surprises, autant dans la setlist, que dans la scénographie, etc. Justement, en parlant de surprise, quelque chose qui nous avait étonné et qui en même temps fonctionnait super bien, c’est que vous avez fini sur une touche très calme, avec une reprise dans le public, tout le monde s’était assis, etc. C’était absolument magique comme moment, mais c’est vrai que c’est étonnant, on n’a pas l’habitude d’aller à un concert de rock et que la dernière chanson soit aussi calme, aussi intimiste. Pourquoi ce choix ?

K20 : C’est un truc qu’on a expérimenté sur cette tournée-là, qu’on va réitérer parce que c’est un moment pour nous qui est vraiment très très chouette, et on pense surtout aussi au public. C’est vraiment… C’est Johnny Hallyday qui disait ça : “Il y a un début et une fin, c’est ce qui est le plus important“, en gros. (rires) Et ce qui se passe entre le deux, c’est pas grave. Et c’est vrai qu’on aime bien, encore une fois, finir avec le côté un peu énergique, avec un morceau qu’on faisait. Et de finir… là on est un petit peu à nu, quoi. Warren il est à nu avec sa voix, il y a un micro mais c’est juste pour que les gens entendent, tout est en acoustique. C’est un morceau qui est assez incroyable aussi, de Queen. Et ça rallie tout le monde, enfin il se passe un truc, quoi, à chaque fois.

Warren : Et puis il y a un truc qui est super plaisant d’intérieur c’est que tu peux pas être plus près que ça.

C’est clair. (rires)

Warren : Et du coup c’est génial. Des fois t’entends des trucs et tout, c’est assez rigolo. (rires)

On imagine. C’était magique, et c’était hors du commun. On avait jamais vécu un moment comme ça en concert avec un groupe de rock qui vient dans la fosse et qui assume de faire quelque chose de très acoustique et intimiste en dernier morceau. Donc c’était vraiment super bien réussi, et on voulait vous poser la question.

Warren : Merci.

Vous êtes souvent décrits comme du hard blues psychédélique. Vous, vous dites souvent que vous venez du blues, mais aussi de l’électro, du hip hop, etc. Est-ce que vous pouvez nous raconter un peu votre rencontre musicale, comment ça s’est fait, comment vous avez construit votre son à partir de toutes ces influences ?

K20 : Ben nous on s’est rencontrés déjà sur un autre projet, j’étais batteur, il est devenu guitariste et on s’est rencontrés comme ça. Il avait déjà créé le petit concept KO KO MO avec un copain. Et on a joué tout de suite ensemble, et c’est ce qui fait encore une fois, enfin on n’a même pas cherché à créer un son en fait. Warren avait déjà son son de gratte, sa voix, il allait dans les aigus parce qu’aux cafés-concerts il fallait qu’il chante un peu plus fort pour qu’on se fasse entendre, avec les cymbales fortes et la guitare forte. Et ça s’est vraiment créé comme ça. On a fait un premier album parce qu’il fallait en faire un, fallait poser une dizaine de morceaux sur une galette pour montrer : “Bah voilà, ça c’est nous“. Et puis le son s’est écrit comme ça, après la pâte de son s’est faite aussi avec Loris, l’ingé son avec qui on bosse. Et en plus il arrive à retranscrire, comme il bosse avec nous en live, il arrive à retranscrire le son qu’on a créé ensemble dans l’album. Et ça c’est hyper chouette. Donc le son s’est créé comme ça. On s’est jamais dit que…

Warren : On s’est pas dit qu’on allait faire du hard ou du psyché. Chacun a amené son jeu aussi et…

Ouais. Ça s’est fait tout seul.

K20 : Ouais, c’est ça.

Warren : On s’est pas trop posé de question en fait.

K20 : Si j’avais été batteur de rock revival 70’s, effectivement KO KO MO aurait une autre tronche, que ce soit moins bien ou mieux. Mais ça aurait une autre tronche, quoi.

Et dans la même veine, concernant votre processus de composition, comment ça se passe ? Est-ce que vous pensez que c’est plus facile de composer à deux, que de composer à quatre, ou cinq ? On parle de toutes les étapes de la composition.

K20 : Oui, bien sûr ouais. Bah, déjà pour cet album-là, on était quatre comme disait Warren… je sais plus si on te l’a dit tout à l’heure, comme on fait plein d’interviews. (rires) Mais on a fait nos deux premiers albums tous les deux, le troisième tous les deux plus un avec Loris qui est venu pour le mixage, puis celui-ci on a voulu être un peu plus nombreux pour être avec des gens de confiance, qu’on aime, qui sont là dans l’équipe aussi, musiciens…

Warren : Et qui soient présents au moment où on enregistre, quoi.

K20 : C’est ça.

Warren : Pour mieux nous aider à trancher, ou assumer des choses que nous on voit pas forcément, parce qu’ils ont un autre regard. Et puis ouais, sinon, effectivement bosser à deux c’est une force, c’est une liberté qu’on a en plus. C’est vachement plus easy, ouais.

K20 : Et puis l’album, celui-ci, va un peu plus loin grâce à ça aussi. C’est pas que grâce à Warren et à K20, c’est vraiment grâce à nous quatre. Il aurait pas eu la même tronche si c’était que Warren qui avait composé, ou si j’avais pas été là, ou si tout le monde n’avait pas été là non plus. C’est les partis pris de la vie.

Warren : C’est les partis pris de l’album.

© Bertrand Béchard

D’accord. Warren, on a une question, parce qu’on pense qu’un des éléments qui font que votre son est aussi reconnaissable, c’est ta voix. Comment tu t’es mis à chanter, comment tu travailles ta voix, surtout sur une tournée ? Tu atteins des notes impressionnantes tous les soirs, comment tu fais pour entretenir cette voix-là ?

K20 : Comment tu travailles pas ta voix ?

Warren : C’est plutôt ça la question, ouais… (rires).

Ou alors si tu la travailles pas… (rires)

K20 : Comment tu fais pour pas la travailler ?

Warren : Je fume des cigarettes et tout… (rires) Ben non, je sais pas, je pense il y a surtout ce truc qui nous tient en haleine, c’est de jouer tout le temps. On prend jamais quatre mois de pause sans date, je pense qu’il est surtout là le côté entretien. Après, je pense qu’on se pose pas trop de questions quand on monte sur scène.

K20 : Je sais pas combien de concerts on a fait sans prétention, mais Warren il a jamais loupé une date à cause de sa voix quoi. “Ah ce soir je vais pas pouvoir chanter j’ai pas de voix“, “Ouais ouais, on en reparle dans dix minutes.” (rires) “Ouais, d’accord. Tu peux pas chanter ce soir, oui bien sûr.” Bon après, j’espère que ça n’arrivera pas.

Warren : Elle va s’éteindre… Il y a bien un âge où elle va s’éteindre, c’est obligé.

Vous ferez autre chose.

K20 : Voilà, c’est ça.

Warren : Et c’est ça qui est cool !

Et tu as pris des cours quand tu étais plus jeune ou jamais ?

Warren : Euh, oui et non. En fait, ma mère galérait un petit peu à trouver des cours de chant, parce que j’ai su très tôt que je voulais faire de la musique. Et à huit ans, il n’y avait pas trop de profs de chant qui acceptaient les garçons parce que souvent ils t’acceptent pas tant que t’as pas encore mué, sinon il faut recommencer, tout le travail ne sert à rien. Et du coup je me suis retrouvé… ma mère l’a tanné un petit peu, le mec a demandé à voir la motivation du jeunot de huit ans, et du coup je me suis retrouvé en atelier avec deux nanas qui en avaient seize. Mais c’était au moins pour avoir une approche du truc et commencer à chanter un petit peu en anglais. Ça a duré quelques cours et puis après il a dit : “Bon bah voilà, maintenant je peux pas faire grand-chose à part te dire reviens si t’as envie de revenir, mais là tu vas muer, donc oublie pas ce que je t’ai appris mais là t’as l’âge pour apprendre un instrument.” Donc c’est lui par contre qui a déclenché ce truc-là, de faire de la guitare électrique.

Et K20, question sur le jeu de batterie. Comment tu fais pour te renouveler et être toujours créatif dans ta façon d’appréhender ton instrument, même après quatre albums ? C’est un truc conscient ou pas ?

K20 : Alors, je… c’est une bonne question, je crois que c’est la première fois qu’on me la pose. Je me considère pas comme un… je le dis toujours, tout le monde me dit “gnegne” (rires), mais je me considère pas vraiment comme un batteur. J’adore jouer de la batterie, je me sens hyper bien dessus, j’adore accompagner et battre avec Warren sur scène, je vais au service de la musique moi souvent. J’adore les patterns, il y a plein de trucs à faire. Là les morceaux c’est Warren qui les compose, tu sais il fait des batteries un peu sur Logic et tout. Moi je remets ça effectivement à ma manière, en fonction du morceau. Et j’ai rien inventé mais j’aime bien inventer un pattern en fonction de… au service de la musique, au service d’une composition ou d’un riff de guitare, quoi. Après moi j’ai mon truc particulier que j’aime bien, c’est que je change toujours de configuration de batterie à chaque tournée. Ça permet de jouer autrement, de pas me lasser aussi. Je suis pas un technicien, mais j’aime bien avoir un bon son, avoir des bons sons de cymbale, etc. Et puis tu vois je joue debout les trois quarts du temps, j’ai mon concept de batterie, j’ai ma vision de la batterie qui est ce qu’elle est, mais j’ai jamais bossé la batterie comme un geek. J’ai toujours fait un petit peu plein de choses, mais voilà, c’est un concept de batterie.

© Bertrand Béchard

Autre question : Nous, par exemple, on vous a découvert avec votre reprise de “Personal Jesus”, de Depeche Mode, qu’on a adoré. Et c’est quelque chose que vous faites souvent, des reprises. On pense même à la reprise en live avec Royal Republic quand vous avez fait le Lenny Kravitz, à La Cigale l’an dernier vous avez joué le Depeche Mode, vous avez joué le Queen… Est-ce que faire des reprises, c’est quelque chose qui vous chauffe toujours autant, vous réapproprier un son, etc. ? C’est quoi votre rapport à ça ?

Warren : Bah déjà, à la base c’était pas prévu qu’on en fasse autant. On se serait bien limités à “Last Night A DJ Saved My Life” sauf que ce morceau nous a ouvert les portes des radios, où forcément ils te demandent de faire des reprises. Du coup, si tu fais pas de reprise, tu fais pas l’émission… et après, tu prends l’exercice du bon côté. Et puis par contre, il y a eu une réaction sur “The Show Must Go On” qui a été assez dingue, du coup on s’est dit que ce serait peut-être bien de la faire quand même. Mais où dans le set ? Bah à la fin. Et puis pour le coup, Royal Republic c’était venu via Taratata où pareil, ils demandent de faire une reprise quand tu fais un featuring. Et c’est pareil, c’était prévu qu’on fasse que ça sur Taratata, puis quand on a eu la chance de faire la tournée avec Royal Republic, ils nous ont demandé un soir si ça nous disait de la faire, puis en fait on l’a faite tous les soirs pour clôturer le concert. Mais, oui c’est prévu qu’on en fasse encore.

K20 : Mais de base, c’est pas un truc qui nous chauffait Warren et moi, le côté cover. Après on sait très bien à quoi sert une cover, on l’a pas fait pour rien non plus.

Bien sûr. Vous les réussissez bien, en tout cas.

K20 : Merci, c’est cool.


Donc là, vous vous apprêtez à repartir en tournée.

K20 : Ouais ! On prépare le nouveau live.

Justement : vous vous sentez comment ? Vous allez faire un Olympia en fin d’année, c’est quoi le mood général en ce moment par rapport à cette tournée ?

K20 : Là déjà on commence à dompter les nouveaux morceaux en live, d’adapter la nouvelle setlist qui va être complètement différente de ce qu’on faisait avant, avec de grosses nouveautés en live, des trucs qu’on n’a jamais faits. Normalement, je t’apprends rien. (rires) Et puis bah ouais, on est excités, on fait quelques dates quand même en France avant La Carrière et l’Olympia. La Carrière c’est la salle de Nantes, à côté de chez nous. Et puis l’Olympia ouais, qui n’est pas rien. On en parlait tout à l’heure, on a tous les deux secrètement comme n’importe quel artiste rêvé d’avoir son nom de groupe en haut de l’affiche. On a fait déjà l’Olympia avec les Royal Rep il y a deux ans, mais c’était eux, on était en première partie. Ouais, on a hâte quoi. On a hâte, on espère que le show va plaire et que ça va encore ramener plus de monde à découvrir KO KO MO.


On espère pour aussi pour vous. Est-ce que, tant qu’on parle de concert, il y a un concert auquel vous avez assisté dans votre jeunesse qui vous a marqué en particulier, où vous vous êtes dit : “C’est ça que je veux faire” ?

K20 : Alors moi je me suis jamais posé la question, j’avais un papa musicien donc je savais que je voulais faire ça, puis j’ai su très très vite que je voulais faire de la batterie. Je me suis jamais posé la question. Mais j’ai des concerts qui m’ont marqué, vraiment plein, mais en 2003 j’ai vu Björk pour la première fois de ma vie parce que je suis un gros fan. Et c’est pas le concert où je me suis dit que je voulais faire de la musique parce qu’en fait j’en faisais déjà, mais c’est le concert qui m’a donné une claque d’émotion. J’ai rien compris de ma vie et en 2003 je faisais de la musique déjà mais je me suis dit : “Ah ouais. Ça peut créer ça aux gens, autant d’émotion de voir quelqu’un sur scène.” Et la scène c’est un peu notre truc, Warren et moi. Donc voilà.

Warren : Moi, pour le coup c’est pareil, il n’y a pas vraiment de concert qui m’a donné envie parce que quand j’ai su que je voulais faire ça, que j’ai eu la chance d’avoir des parents qui venaient pas du métier et qui m’ont soutenu pour faire ça, j’avais pas encore l’âge pour voir des concerts. Par contre je me souviens de concerts où le temps s’est complètement suspendu et il s’est passé un vrai truc. Je sais que Iggy Pop par exemple, ç’a été un truc de dingue quand on l’a vu en concert. Je m’attendais vraiment pas à prendre une claque comme ça, quoi.

Dans la même lignée, c’est quoi votre recommandation musicale du moment ? S’il y a un artiste, un album, une chanson que vous avez envie de partager pour nos playlists ?

K20 : Hmm… Bah il y a quatre ans, je t’aurais dit Zaho de Sagazan. (rires) Parce que personne ne la connaissait, mais moi je la connaissais. Non, moi je découvre un peu au fur et à mesure, là je suis sur Fontaines D.C., pareil j’ai pas besoin de leur faire de pub. Mais voilà, des artistes comme ça qui me plaisent, et puis je me mange l’album jusqu’à ce que j’en ai marre.

Warren : Et pour ceux qui connaissent pas, moi il y a un de mes groupes préférés qui est hollandais qui s’appelle DeWolff. Et je recommanderais l’album Roux-Ga-Roux, qui est exceptionnel. Il date un petit peu maintenant déjà, mais…

Avant de poser la dernière question, y a-t-il une question qu’on ne vous a jamais posée en interview à laquelle vous aimeriez répondre ? Quelque chose, sur l’album ou autre, que vous aimeriez rajouter avant de clôturer l’interview ?

K20 : Ah ouais ! Une question qu’on nous pose jamais…

Ou une question qu’on vous a déjà posée mais pas aujourd’hui, à laquelle vous aimeriez répondre ?

K20 : Ah, c’est une bonne question, c’est dur.

On aurait dû vous demander au début, et vous nous auriez dit à la fin. (rires)

Warren : C’est bien, on a cinq minutes pour réfléchir en plus… (rires)

S’il n’y en a pas, c’est pas grave !

K20 : Moi je suis pas très doué à ce genre de truc…

Ou si vous voulez rajouter quelque chose sur l’album…

K20 : Euh… blocage. (rires)

Warren : C’est pas évident.

C’est pas grave.

K20 : Est-ce que t’as une question que tu voudrais nous poser, que tu n’oses pas nous poser ?

Non, on ne pense pas. Franchement, on a posé tout ce qu’on avait.

K20 : Non mais t’as des bonnes questions, c’est cool.

© Bertrand Béchard

Pour finir, notre média s’appelle RockUrLife, et on termine toutes nos interviews en demandant : qu’est-ce qui rock votre life en ce moment, pas forcément musicalement, quelque chose qui vous anime et vous rend heureux en ce moment ?

K20 : Bah… bah là, on y est aujourd’hui. On a eu le vinyle dans les mains aujourd’hui. On a eu le CD il y a quelques temps mais bon un CD, même si c’est super, bon ça me fait rien. Donc on l’a eu là tout à l’heure, tu vois, avant que t’arrives.

Il est magnifique !

K20 : Ouais, c’est ça, c’est notre quatrième bébé quand même. C’est important.

Warren : Sinon, je pense que nos enfants ils rockent bien notre life aussi. (rires)

K20 : Oui, oui.

C’est marrant, c’est pas la première fois qu’un groupe répond ça.

Warren : Ah ouais ? (rires)

Quand ils ont des enfants, c’est souvent ce qu’ils répondent. (rires) OK. C’est tout bon pour nous, donc merci beaucoup d’avoir pris le temps.

K20 : Merci.

Warren : Merci à toi.

Bravo pour l’album, et puis on vous verra à l’Olympia !

© Bertrand Béchard

Site web : ko-ko-mo.com

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