Il ne s’agit ni de hard rock, ni de metal, RockUrLife a rencontré l’artiste rock pop country Melissa Etheridge pour la sortie de son douzième album en Europe.
Hello Melissa, comment vas-tu ?
Melissa Etheridge : Très bien !
Tu as sorti ton douzième album “This Is M.E.” en septembre dernier, quid des retours depuis ?
M : Il a très bien été reçu par la critique. Elles peuvent parfois être bonnes comme mauvaises mais pour celui-là en particulier, j’ai reçu de très bons retours et j’en suis très satisfaite. De plus, les fans l’aiment énormément.
Il y a un jeu de mot à travers ce titre, de quelle manière et pourquoi cet album te définit ?
M : A vrai dire, ce que j’essaie de dire via ce titre, est que cet album est “moi”, un “moi” indépendant. J’y concentre toutes mes influences musicales, mais j’essaie également de nouvelles choses. Il peut y avoir des différences par rapport à mes classiques, cela peut être plus hip hop (rires) ou soul ou country, peu importe car la base principale de chaque titre est ma personne, ma voix, ma guitare.
Tu as sorti ton album au travers de ta propre maison de disque, pourquoi ce choix d’avoir son propre label ?
M : De nos jours, l’industrie du disque est très très limitée. Bien évidemment tout le monde sait que les ventes ont chuté en raison d’internet et des nouvelles technologies. Donc les grandes maisons de disques focusent leur argent sur les artistes qui, à coup sûr, vendront beaucoup et qui touchent un public allant de quinze à trente ans (rires), les seuls à encore acheter des disques. N’entrant pas dans ce modèle et sachant que la maison de disque ne tiendrait pas rigueur de mes ventes etc. L’occasion était donc idéale pour moi d’avoir ma propre distribution et de vraiment posséder mon album.
De quels sujets traites-tu ici ?
M : Les sujets sont et traitent de moi. Tout est autobiographique. Cela peut tout aussi bien être ce à quoi je pense, la manière dont je vois le monde ou bien tout simplement ma propre expérience, tout en découle.
A quoi réfèrent “Monster”, “Do It Again” et “Stranger Road” ?
M : “Monster” est une déclaration qui renvoie à une reprise de pouvoir sur moi-même ou quiconque qui s’est senti différent en raison des choses qui la rendent ainsi, monstrueuse envers d’autres. “Hey tu penses que je suis un monstre, cependant je suis pleine de désir et d’amour”. “Do It Again” est une chanson d’amour, comme quoi je ne recommencerais pas, si j’en avais l’occasion, mais que cela en valait le coup et que finalement si. Et enfin “Stranger Road”, j’adore composer à propos de mes terres natales du Kansas, comme si j’y étais resté à jamais.
Comment débutes-tu un processus autour d’un nouvel album ? Quand composes-tu ?
M : Tout d’abord cela part de petites inspirations et cela peut arriver n’importe quand, lorsque j’entends quelque chose ou alors je peux également fredonner quelque chose via mon téléphone. Où que je sois, ce qui m’entoure m’inspire. Par la suite, je planifie et organise mon temps afin de travailler de manière plus approfondie en studio.
Tes trois titres favoris ?
M : “Ain’t That Bad”, “Monster” et “Like A Preacher”.
Et pourquoi ? (rires)
M : (rires). Ces chansons sont très différentes l’une de l’autre et je pense aimer ça, le fait d’écouter des titres qui se dégagent du lot. De plus j’aime beaucoup les jouer live.
Tu as mis à contribution tes fans en leur demandant de t’envoyer une photo d’eux, pour élaborer la pochette de l’opus. Comment en as-tu eu l’idée et pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ?
M : Principalement en raison de la question technique que cela implique, c’est beaucoup plus simple maintenant et c’était une très bonne manière d’animer la fan base, en les impliquant dans l’album. Après l’envoie de leurs photos, nous avons créé une application afin que chacun puisse trouver sa position dans la mosaïque. Mes fans sont très importants à mes yeux.
Tu es une artiste rock pop country, ces genres sont très populaires aux Etats-Unis, comment l’expliquer ? Ce n’est pas vraiment le cas en Europe par contre.
M : En effet ! Je n’ai jamais vraiment réussi en France et je ne sais pas si c’est à cause du style de musique ou la barrière de la langue ?
On a également noté qu’il n’y avait aucun concert en France lors de ta prochaine tournée européenne. Mais il y a un lien certain avec ce que nous disions précédemment.
M : Je sais, je sais ! J’avais demandé un concert à Paris car c’est en solo que je viendrais, et que j’aurais pu jouer dans une petite salle intimiste, mais en raison des divers plannings, cela n’a pas pu se faire. J’en étais d’ailleurs très déçue mais j’espère revenir cet été pour un festival peut-être.
Regardes-tu la série télévisée “Nashville” ?
M : Un peu. (rires) Oui j’en ai eu connaissance mais je ne regarde pas trop la télévision.
Comment as-tu su que tu étais destinée à faire de la musique ?
M : Lorsque j’étais petite, j’écoutais la radio et mes grandes sœurs achetaient des albums, tout comme mes parents dont il y avait beaucoup de musique à la maison, bien que personne ne joue d’un instrument. Lorsque j’avais huit ans, mon père a acheté une guitare à ma sœur et ne m’ont jamais laissé jouer, mais j’ai enfreint la règle et j’ai continué, malgré le fait que mes doigts étaient en sang. J’ai toujours aimé en jouer.
Comment t’es-tu rapproché de ce style de musique en particulier ?
M : J’ai toujours été attiré par les chanteur compositeur. J’ai toujours voulu écrire ma propre musique et cela fut important pour moi, de plus les groupes dans lesquels j’ai joué au lycée n’étaient que des groupes de reprises. De la country puis de la pop donc j’ai appris ce style là et je n’étais donc pas orienté vers le hard rock par exemple.
Quelles sont tes influences majeures ?
M : De Aretha Franklin, Robert Plant, Janis Joplin, à Bruce Springsteen, Peter Gabriel à Keith Richards etc. Tous m’ont influencé.
Aurais-tu une anecdote à nous partager ?
M : J’ai bien une anecdote qui s’est passée en France ! Il y avait un concert à Montpellier où la scène était tenue via un système hydraulique et la première fois où j’ai joué là-bas, l’un des techniciens a vu son pied bloqué par la scène et son pied fut sectionné ! Horrible, je m’en rappellerais toujours. J’y suis retournée dix années après et ce technicien était toujours là ! Il s’est rappelé de moi et m’a dit qu’il allait très bien. Cette personne est d’ailleurs la seule à avoir été gravement blessé autour de mes concerts, et cela est arrivé en France.
Enfin, nous sommes “RockUrLife” donc qu’est-ce qui rock la vie de Melissa Etheridge ?
M : Rock n’roll ! Rock n’roll est une attitude, est une force, un pouvoir et le rock n’roll me rock. Mais ma famille me rock également. Quoi d’autre encore ? Ah oui, le cannabis me rock. (rires)
Site web : melissaetheridge.com