Comment ça ? Mikkey Dee de Motörhead/Scorpions ouvre un bar à Paris ? Bon du coup, on en parle avec l’intéressé, ce sera bien plus simple !
Bonjour Mikkey, comment vas-tu ?
Mikkey Dee : Je vais bien, très bien ! Je suis un peu fatigué mais tout va bien !
Nous voici donc à l’Alabama Bar. Peux-tu nous en dire plus au sujet du bar, le nom… Pourquoi Paris d’ailleurs ?
Mikkey : Et pourquoi pas ? A vrai dire, Sophia (ndlr : business partner) est à l’origine du projet et sera sur place. Je ne peux pas toujours être là, je ne serais pas toujours derrière le bar. Je ferais en sorte d’être là au maximum et d’y passer de temps à autre.
Pourquoi Paris ? Pourquoi pas ! C’est une superbe ville et j’ai un lien fort avec Paris évidemment. Concernant le nom “Alabama”, si les affaires se passent bien ici, alors on pourrait en ouvrir d’autres. Peut-être ouvrir un “Texas” à Munich ou Lyon par exemple, ou peu importe. De plus “Alabama” ça sonne bien et l’état en lui-même est vraiment cool.
Qu’est-ce qui rend ce bar si unique comparé aux autres bars rock ?
Mikkey : C’est un bar rock comme les autres. Ce qui va le rendre unique, c’est évidemment ma touche personnelle et tous les souvenirs musicaux que je vais afficher. Il y aura des trucs vraiment sympas ! Enfin, je trouve qu’il n’y a pas assez de bar rock à Paris ! Il y a une telle communauté de fans ici qu’il en faut davantage ! Si on pouvait en ouvrir dix, on le ferait !
Avec ce bar, on est obligé de penser à Lemmy. Penses-tu qu’il viendra y faire un tour de temps à autre ?
Mikkey : Yeah ! J’ai d’ailleurs dit que sa place était là-bas (pointant le coin du bar à l’entrée). Il y aura d’ailleurs toutes les boissons Motörhead ici : whiskey, rhum, vin, bière, vodka, cidre… puis oui, c’est une manière de rendre hommage à Lemmy. Je lui rend toujours hommage et je souhaite que la légende Motörhead puisse vivre encore et toujours, qu’on n’oublie jamais ce groupe.
Donc si je commande un whiskey/coke, ce sera un Lemmy ici ?
Mikkey : Probablement oui ! “Lemmy’s bitch”. (rires)
Pourquoi un bar et non un restaurant ? A l’image de Nicko McBrain (Iron Maiden) qui possède un resto.
Mikkey : Ce lieu est petit mais ce n’est qu’un début. Le Rock N’Roll Ribs de Nicko est un lieu fantastique. Mais c’est un projet qui viendra peut-être à l’avenir. On commence petit, dans un lieu cool où tu peux venir avec tes potes et passer du bon temps, le reste on verra plus tard.
Autre sujet, cela fait bientôt trois ans que tu officies avec Scorpions. Rudolf évoquait, il y a quelques mois, un possible nouvel album. Qu’en est-il ? Du nouveau ?
Mikkey : On a effectivement abordé le sujet et nous avons envie de faire un nouvel album. Mais le temps est une grosse contrainte dans ce type de projet. Il faudrait bloquer quatre à six mois. Le problème étant aussi qu’une fois qu’on quitte un continent, il souhaite déjà nous voir de retour. C’est interminable. (rires) Douze mois dans l’année, ce n’est clairement pas suffisant ! Ça demande beaucoup d’effort et d’énergie pour faire un album.
Il faut que tout tombe au bon moment. L’inspiration doit être collective, tout le monde doit avoir la même mission en même temps. Juste l’envie de faire un album ne suffit donc pas. Mais on en a parlé, et on espère que ça se fera. Ce serait vraiment cool mais rien n’est acté pour le moment.
As-tu vu “The Dirt” sur Netflix ? Le biopic sur Mötley Crüe.
Mikkey : Pas encore !
Pourrait-on envisager la même chose pour Motörhead et Lemmy ? Outre le documentaire sur Lemmy.
Mikkey : Je connais déjà la réponse, et c’est effectivement possible. Je ne peux imaginer un meilleur groupe que Motörhead pour faire un truc pareil. Lemmy n’arrêtait pas de dire qu’on était Spinal Tap, sans script ! J’ai passé vingt-cinq ans dans ce groupe, j’ai connu Lemmy durant trente-quatre ans et je dois bien dire que c’était le chaos tous les jours ! Mais de manière positive.
C’était tellement incroyable de jouer avec ces types et faire partie de la grande histoire de Motörhead. C’était un honneur, et comme j’aime à dire, si tout le monde était comme Lemmy, il n’y aurait pas toutes ces guerres et tout ce bordel dans le monde. C’était un homme très intelligent, il avait les idées claires.
D’ailleurs l’autre jour, j’ai vu un truc sur Lemmy où il disait pas mal de choses. Il disait qu’il n’accuserait personne ou quoique ce soit, qu’il est le seul responsable de ses actes et qu’il est fier de ce qu’il a accompli et de ce qu’il représente.
Comme dit, chaque jour avec Motörhead était une aventure. Et je suis aujourd’hui content de pouvoir continuer avec un autre groupe de légende tel que les Scorpions. C’est tout pareil. Ces gars savent ce qu’ils font, ils ont une immense expérience, ils ont leurs routines. C’est un réel plaisir que de côtoyer ces personnes. De plus, l’idée de pouvoir contribuer à ma manière est gratifiante. Car je suis là pour quelque chose, je leur donne quelque chose et je reçois en retour. L’inspiration… De toute évidence, c’est une nouvelle famille pour moi et vice versa.
Et la tant attendue dernière question ! Nous sommes “RockUrLife” donc qu’est-ce qui rock Mikkey Dee ?
Mikkey : Mon Dieu ! (rires) Ce n’est pas une question anodine. D’ailleurs il serait facile d’y répondre, mais en fait, pas du tout.
Le plaisir et la gentillesse. L’équité. Je suis très sérieux lorsqu’il s’agit d’équité. Comment illustrer ça… Rien dans le monde ne me met autant en colère que ça. Lorsque les choses sont incontrôlables, sans aucun sens et que c’est injuste… ça peut être n’importe quoi. De la politique au rock n’roll, il faut un sens à chaque chose pour que cela puisse aussi être juste. Donc quand tout se passe bien, sans soucis, dans le respect total, de manière saine et courtoise, ça rocks ma life.
Et mes deux fistons aussi bien évidemment !
Alabama Bar : facebook.com/AlabamaBarParis