Pop Evil est sur le point de sortir son nouvel album studio Skeletons. Un nouveau disque placé sous le signe des gros riffs et gros son. RockUrLife a pu s’entretenir avec le leader et chanteur Leigh Kakaty pour en savoir plus sur cette nouvelle production.
Comment te sens-tu dans ces jours qui précèdent la sortie du nouvel album Skeletons ?
Leigh Kakaty (chant) : C’est effectivement toujours une période un peu spéciale pour nous. Pour l’instant les retours sur les premiers singles ont été très bons et nous sommes haut placés dans les charts. Cela fait vraiment plaisir. Dans la vie d’un groupe il y a toujours des hauts et des bas, alors quand cela marche il faut savoir en profiter. Moi ce qui me plait surtout c’est de savoir que l’on va bientôt pouvoir retourner sur scène et qu’on va jouer ces nouveaux morceaux. Il y a beaucoup de morceaux avec des riffs très lourds et j’ai envie de voir ce que cela donne sur scène. De pouvoir transmettre toute cette énergie.
Les premiers singles que vous avez sorti pour faire connaître l’album sont très heavy. C’était votre volonté de montrer au public que vous aviez pris cette direction ?
Leigh : Oui c’est vrai que nous avons pris une direction vraiment heavy avec ce nouvel album. C’était une demande que nous ressentions de la part de nos fans, de notre public. Nous avions envie de contenter cette envie et en même temps je crois que cela correspondait avec ce que l’on ressentait à ce moment-là. L’album a été écrit juste après la pandémie. Il y avait en nous toute cette rage, ce sentiment d’impuissance que l’on voulait faire sortir. Il y a quelque chose de très organique dans la manière dont cet album est sorti. Les morceaux, les ambiances, tout est venu de manière très naturelle. Et cette envie de faire passer des messages positifs c’est très important pour moi car je crois que la musique c’est fait pour cela.
Effectivement le côté positif ressort beaucoup dans tes paroles.
Leigh : Pour moi la musique est quelque chose qui nous aide à traverser les épreuves de la vie. Je crois qu’on a tous des groupes, des morceaux qui nous ont aidé dans les moments sombres. C’est important de donner et de partager à travers la musique. Je veux apporter des messages positifs. Je veux donner une énergie qui permet à ceux qui nous écoutent d’avoir envie d’avancer.
Vous avez choisi d’incorporer pas mal de sonorités metal, c’est aussi venu de manière naturelle ?
Leigh : Oui nous voulions appuyer sur le fait que le rapport à la technologie a changé et c’est devenu quelque chose de très néfaste pour tout le monde. Le travail même d’un groupe de musique a changé. Avant tu avais des musiciens, un producteur, un ingénieur du son et quelques techniciens autour pour gérer un album. Maintenant il faut travailler avec un expert des réseaux sociaux. Il faut pourvoir créer du contenu en permanence. Il faut agir et créer en tenant compte du fait que tout peut se savoir, tout peut avoir un effet négatif comme positif. C’est vraiment beaucoup de pression. Cela peut rendre complètement fou. Je trouve que c’est très important d’attirer l’attention sur ces dangers. C’est ce que j’essaie de faire à travers mes morceaux. J’essaie d’être cette alarme, cet appel à prendre conscience de ce qui se passe.
En plus d’expérimenter avec les sons, tu testes aussi des choses différentes sur le plan vocal. On trouve que cela se ressent beaucoup sur “Sound Of Glory”. Il y a quelque chose de différent dans ta voix et dans ton énergie.
Leigh : Oui je ne veux pas faire toujours la même chose. Il n’y a rien de plus ennuyeux que de faire toujours la même chose. Et c’est vrai qu’avec cet album j’avais envie de me pousser un vocalement. De tenter des choses que je ne fais pas naturellement. Le fait de travailler avec Drew m’a beaucoup aidé. C’était un vrai partenariat. “Sound Of Glory” c’est typiquement l’exemple du morceau sur lequel j’ai pris le plus de plaisir. Tout est venu tellement naturellement, j’ai dû mettre vingt minutes à le composer.
Quand on écoute cet album il y a comme une sensation de retour dans les années 2000 avec une rage qui sonne très neo metal mais qui a cette dose d’optimisme qu’il n’y avait pas à l’époque.
Leigh : Je prends cela comme un compliment. J’ai grandi avec tous ces groupes du début des années 2000. Je suis fan de neo metal, ce sont mes racines et ce sont des influences qui se retrouvent encore plus présentes dans cet album. Je suis vraiment d’accord avec cela. Peut-être que le temps passé en confinement a aussi apporté cette envie de faire ressortir de la rage et de la frustration et que dans mon univers musical cela s’apparente forcément à ce que pouvait faire ces groupes. Mais là nous le faisons à notre sauce. C’est notre rendu.
Un autre morceau sort du lot, c’est “Skeletons”. On trouve qu’il y a presqu’une vibe country. Il y a ces sons de tambourins qui sonnent comme le bruit de chaîne qui traînent. Tu peux nous en dire plus sur ce morceau ?
Leigh : (rires) Nous n’étions pas partis pour faire de la country, mais je vois ce que tu veux dire. C’est vrai que c’est un morceau qui sonne différemment dans cet album et c’est intéressant que ce soit le titre de l’album. Je crois que l’important dans ce titre ce sont les paroles. Nous avons tous des squelettes dans nos placards. Des fantômes du passé. Des choses qui nous font peur ou qui nous empêchent d’avancer. Cette chanson c’est pour dire qu’il faut arriver à dépasser tout cela. Il faut affronter le passé pour avancer. On en revient toujours à cette envie de faire passer un message positif à travers nos titres.
Il y a dans cet album pas mal de duos, qui apportent une dose de violence en amenant une énergie différente aux morceaux. Cela permet d’amener les morceaux plus loin. Comment avez-vous choisi ces groupes, qui ne sont pas très connus du grand public ?
Leigh : On est des passionnés de musique, on continue d’écouter ce qui se passe autour de nous. On n’a pas envie de faire des featuring avec des gros groupes, juste pour faire un coup médiatique. Ce qui nous intéresse c’est que le feat ait du sens, qu’il apporte quelque chose aux morceaux. On a choisi de bosser avec des artistes que l’on connait. Ce sont des groupes qui nous plaisent, ils sont comme nous, ils ne sont pas très gros mais ils ont quelque chose de spécial. Quelque chose de différent et j’aime cela.
Tu sembles avoir une relation particulière avec Zillion. Tu as fait un feat sur son titre “War Inside Of Me” et lui apparait sur “Raging Bull”. Tu peux nous en dire plus ?
Leigh : Zillion c’est vraiment un artiste que j’adore. Je le connais depuis des années, je suis ce qu’il fait. Il m’a proposé de travailler ensemble sur son titre et c’était aussi très naturel qu’il soit sur “Raging Bull”. Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Je me sens bien avec lui. Je suis capable de faire des choses différentes. Comme je te l’ai dit, tout est très organique sur cet album.
Lors de votre passage à Paris en 2017 vous aviez enregistré quelques titres en acoustiques au Dr Feelgood des Halles. C’était un moment magique car ta voix et tes paroles prenaient une autre dimension en acoustique. On sait que là vous avez choisi de partir sur du gros riff, mais est-ce qu’il y aurait aussi de la place pour quelques titres en acoustique ?
Leigh : C’est drôle que tu me dises cela car on est en train de réfléchir à sortir un album entier en acoustique. On fait cela de temps en temps, faire des titres en acoustiques et on se rend compte qu’on les fait vivre différemment. C’est intéressant de déconstruire un morceau, d’en garder que l’essentiel pour le faire sonner dans une version plus minimaliste. Je ne sais pas du tout ce que le projet va donner, mais j’espère que cela verra le jour.
Il est temps de conclure par notre traditionnelle question : nous sommes RockUrLife, alors qu’est-ce qui rock ta life, Leigh ?
Leigh : Là tout de suite c’est vraiment la musique et le fait de pouvoir partir en tournée à la rencontre des fans. D’être sur les routes avec les autres membres du groupe. C’est drôle parce que si tu me poses la question dans quatre ou cinq mois, je serai en pleine tournée et peut-être que ma réponse sera de dire que c’est ma famille qui rock ma vie. Mais là j’ai eu plein de temps avec ma famille et c’est la musique, les concerts qui me manquent. On a la chance de pouvoir vivre de notre métier. On a connu des hauts, des bas, mais on est toujours là et on a juste très envie de monter sur scène et de retrouver tout le monde. C’est cela qui rock ma vie.
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