D’étranges clips, une curieuse musique, mais que se cache derrière Puppy ? L’heure de la découverte est venue !
Bonjour à vous trois, comment allez-vous ?
Jock Norton (chant/guitare) : Au top !
Billy Howard Price (batterie): Très heureux d’être à Paris !
Votre album “The Goat” sort aujourd’hui (ndlr : le jour de l’interview). Nerveux ? Heureux ? Reconnaissant ?
Jock : Un mix de tout j’imagine.
Billy : Tu résumes parfaitement notre état d’esprit !
Vous avez enregistré l’album il y a déjà un an et demi. N’était-ce pas dur d’attendre si longtemps jusqu’à sa sortie ?
Jock : Oui clairement. On l’avait depuis si longtemps, je l’ai écouté tellement de fois aussi. Mais c’est vraiment cool de pouvoir enfin le sortir, c’est cool pour nous.
On imagine que vous avez joué pas mal de ces titres entre temps. Avez-vous eu de nouvelles idées autour de ces titres ? Des arrangements ou autre mais sans la possibilité de retoucher les morceaux ?
Jock : Etait-ce le cas ?
Billy : On était bien trop flemmard pour ça je pense.
Will Michael (basse) : A vrai dire, on a travaillé sur des titres dont on avait fait des démos mais le label nous a également demandé de bosser sur des titres que nous avons créé en studio. Certaines sont sur l’album et remplacent d’anciens titres justement. Je pense d’ailleurs que ce fut une très bonne chose de procéder ainsi.
Jock : Oui comme “World Stands Still” qui est le second single. Elle est arrivée sur le tard. On aimait bien la démo mais le label nous a vraiment suggéré de la bosser et de la mettre sur l’album. Je pense aussi qu’au final, c’était une bonne idée.
Quelle est votre méthode de travail ? Jam ? Démo ?
Jock : J’écris seul et je fais des démos. Ensuite je leur transmets puis une fois réuni, on repasse dessus. Les parties instrumentales, les structures. En tant que groupe, je trouve que c’est la partie la plus fun. On voit également tous les éléments type stop/start, les différents codes, les dynamiques. Puis chacun ajuste ses parties aussi. On n’est, malheureusement, pas très bon pour du jam.
Difficile de faire abstraction du contraste entre la musique plutôt lourde et le chant étant très clean. Comment en êtes-vous arrivés à cette formule ? Etait-ce naturel ?
Jock : En fait, le groupe dans lequel je jouais avant, les guitares n’étaient pas si heavy. C’était davantage indie rock.
Billy : Mais on a toujours aimé jouer des sons plus lourds. Durant les répétitions, on balançait du Black Sabbath, par exemple. Et cette approche, d’aller plus lentement et de sonner plus lourdement, ça nous a toujours fasciné. On voulait explorer ça. Notre ancien bassiste était davantage dans le doom d’ailleurs. On jouait ces trucs souvent et on a finalement trouvé notre manière de faire.
Jock : C’était notre socle musical et lorsque Will a rejoint le groupe, on avait davantage confiance pour aller dans cette direction là et de développer l’aspect lourd de notre musique avec un chant plus clair.
Vous n’avez jamais testé autre chose côté voix donc ?
Jock : En fait je ne me sentais pas très à l’aise d’essayer autre chose. (rires) Je ne suis pas une personne agressive de base, et je ne pense pas que cela aurait marché.
Billy : De plus, cela aurait changé beaucoup de choses si nous avions quelqu’un qui faisait du scream ou autre. Ça n’aurait plus rien à voir au final.
Vous vous êtes plutôt éclatés musicalement, mais côté texte, où va-t-on ?
Jock : A vrai dire je ne sais pas trop. Même entre nous, on n’évoque pas vraiment le contenu des paroles. Je n’ai jamais voulu aborder de gros sujets ou d’autres personnes. Le rock peut avoir tendance à délivrer des messages en mode : “hey écoutez !” et nous ne voulions pas de ça. C’est plutôt interne, quasi intime au groupe disons.
Le rock peut avoir tendance à délivrer des messages en mode : “hey écoutez !” et nous ne voulions pas de ça.
Jock
Il s’agit donc d’histoires ou… ?
Jock : En fait c’est plutôt…
Billy : Je ne suis pas parolier donc je ne sais pas. Cependant, tout élément et aspect touchant au groupe repose sur la sincérité, l’honnêteté, l’humour et la conscience de soi. Les paroles reflètent tout cela.
Votre album a été produit par deux personnes différente, et c’est assez inhabituel. N’était-ce pas compliqué d’avoir quelque chose de cohérent au final ?
Jock : Que ce soit cohérent, si ça a été difficile. Cela a pris du temps mais ce n’était qu’une question de planning. Après la première session, nous avons collaboré avec Neil Kennedy et, à vrai dire, c’est lui qui a façonné le son de tout l’album.
Cette expérience vous a-t-elle ouvert les yeux sur de nouveaux aspects en studio ?
Jock : On apprend à chaque fois qu’on fout les pieds dans un studio. Et cette expérience avec Neil Kennedy est évidemment très conséquente. Lorsque tu entres en studio, tu sais comment vont sonner guitare, basse et batterie et c’est là où tu progresses. On a appris quelques trucs supplémentaires et c’est toujours très bénéfique.
Billy : Le son était plutôt bien établi mais le contexte dans lequel on a bossé était compliqué : timing et budget serrés. Avec un peu plus de temps et de liberté, ça aide effectivement à trouver ce que tu recherches vraiment.
Un mot sur “Demons”, qui est la chanson la plus lourde de l’album. Elle figurait sur un précédent EP ? Pourquoi l’avoir reprise ici ?
Will : A vrai dire ça fait un moment qu’elle est sortie. On l’avait sorti en single. C’était la première composition qu’on avait finie avec le premier producteur. Au final, c’est sorti un peu à la va-vite car il y a eu des soucis de planning juste après… Cependant la version qui figure sur l’album est une toute autre version, avec un mix revu.
Billy : On l’a sorti en 2017. On avait une vingtaine de morceaux mais celle-là dégageait vraiment quelque chose de fort et ça aurait été inhumain de ne pas le mettre sur l’album. C’est devenu une évidence pour nous, surtout avec le nouveau mix. Enfin, c’est un beau final que de conclure l’album avec ce morceau !
Jock : Effectivement, lorsqu’on élaborait la tracklisting, il était plus qu’évident que “Demons” allait être le dernier morceau. Tu mets les bons morceaux au début, les mauvais au milieu et tu finis sur un superbe morceau. (rires)
Quel morceau préférez-vous jouer/écouter et pourquoi ?
Jock : J’aime bien jouer “World Stands Still”.
Will : Ouis j’aime beaucoup la section rythmique de ce morceau en plus. Tu as moyen de faire participer le public et de faire taper des mains à la Bon Jovi.
Billy : Vrai, vous pourriez lancer ça d’ailleurs.
Jock : On pourrait, mais ça me mettrait mal à l’aise. (rires) Mais si tu viens à l’un de nos concerts (ndlr : s’adressant à nous), tu pourrais lancer le mouvement !
Billy : On pourrait même te payer quelques euros. 5€ par clap. (rires)
Jock : (rires)
Billy : Personnellement, j’aime jouer “Just Like You”. Elle a un côté à la Living Colour, dans sa vibe, ça rend bien. Autrement j’adore “Nightwalker”, c’est une sorte de chanson d’amour, mais plutôt triste.
Will : Ma préférée, sans doute “Bathe In Blood” mais je ne la joue pas en live. Je pense d’ailleurs que ce serait la plus dure à jouer.
Billy : Oui elle est plutôt rapide et sa structure est plutôt compliquée.
Will : Il y a des blast beats aussi non ?
Billy : Tu penses ? (rires)
Tu mets les bons morceaux au début, les mauvais au milieu et tu finis sur un superbe morceau. (rires)
Jock
Votre pochette est plutôt spéciale également. Elle est, disons, occulte mais dans univers rose. Pourquoi donc ?
Billy : Bah voila !
Will : Wow, ça nous résume parfaitement ! Il n’y a rien à ajouter !
Et quid de vos clips ? Ils sont, eux aussi, assez spéciaux. D’où vous viennent toutes ces idées ?
Jock : On les vole à d’autres.
(rires)
Jock : En fait, ce sont ces deux-là qui les font donc.
Billy : On est fan des films qu’on a vu étant gosse, genre Indiana Jones, Aliens et plein d’autres. Puis il y a aussi MTV. A cette époque, les clips étaient vraiment tous fous et c’est aussi par ce biais qu’on est tombé dans la musique. Avec ça, tu ajoutes l’amour et l’inspiration…
Jock : C’est le titre de notre second album, “Love & Inspiration”
(rires)
Billy : On essaie de trouver le juste milieu avec toutes ces sources d’inspiration, tout simplement.
Vous fixez-vous des limites ?
Will : A vrai dire, la seule limite, c’est le budget que nous alloue le label. (rires)
Jock : Je pense d’ailleurs que ça ne peut être que bénéfique, et ça l’a été pour nous, de travailler avec certaines restrictions. Ainsi, tu dois trouver les idées et les moyens de concrétiser celle-ci en sachant que tu n’as quasiment aucune thune. Et même si ton idée est incroyable ! Ca a aussi son charme justement, de trouver les moyens d’y arriver en y tenant compte.
Quels sont vos projets à venir ? Allez-vous revenir en France mis à part ce concert avec Monster Magnet ?
Jock : On aimerait ouais ! On peut jouer n’importe où.
Will : Mariages, anniversaires, bar mitzvahs, peu importe. Au jour d’aujourd’hui, c’est plutôt frustrant, en tant que groupe anglais, de venir jouer en Europe car nous devons nous greffer sur une affiche avec un groupe plus reconnu. Nous n’avons joué qu’une seule fois en France pour le moment.
Billy : Ca fait des années qu’on essaie de jouer au Hellfest d’ailleurs. Il y a tellement de bons groupes, le programme est éclectique aussi.
Y êtes-vous déjà allés ?
Will : J’y suis déjà allé et c’était vraiment énorme !
Billy : Ce serait génial. D’ailleurs, idem, si tu connais quelqu’un, on peut te filer quelques euros. (rires)
En tant que groupe londonien, que pensez-vous de votre scène locale ? Comment est-elle ?
Jock : C’est assez particulier à Londres. La ville est tellement grande que tout est vraiment dispersé. Lorsque tu vas dans de plus petites villes, de ce qu’on nous a dit, tout est plus concentré et la “scène” également. Les “rockeurs” trainent quasi tous ensemble.
Etant tous à Londres, je connais Billy depuis très longtemps et nos autres potes n’étaient pas vraiment fan de rock. Donc notre communauté rock se résumait à nous deux, écoutant des CD à la maison.
Billy : Une autre manière de voir les choses, c’est de comparer avec l’école. Tu avais les “metalleux” qui trainaient ensemble, ceux qui écoutaient du rap, pareil. Mais en quittant l’école, on n’avait ni l’impression, ni le besoin d’appartenir à tel groupe ou tel groupe de gens.
Will : Tout le monde veut faire la même chose, s’habiller de la même manière, simplement copier tout ce qu’il se passe… C’est bien si tu es fan de ça et que tu t’y retrouves. Mais si cela ne te convient pas, que tu souhaites faire quelque chose de différent, il suffit d’ignorer tout cela.
Allez dernière question : Nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui vous rock au sein de Puppy ?
Will : Je vais dire aujourd’hui. Car le nouveau “Resident Evil” est sorti aujourd’hui et j’ai vraiment envie d’y jouer ! Bon je passe quand même une bonne journée au Hard Rock Café à Paris, je le nie pas. (rires)
Jock : J’approuve totalement. On a d’ailleurs installé une Xbox dans le van mais faudrait qu’on trouve une version anglaise du jeu. (rires)
Billy : Ou alors, encore une fois, si tu veux te faire un peu d’argent, tu peux venir nous traduire le jeu en direct avec nous. (rires)
Will : Soit mais, qu’est-ce qui vous rock les gars ?
Billy : Je dirais Arsenal. Parce qu’il y a Arsenal-Manchester United ce soir. Et il y a ce petit lien avec la France aussi, forcément.
Tu supportes Arsenal ?
Billy : Eh ouais je suis pour Arsenal ! (ndlr : montrant un tatouage)
Montres leur Thierry (Henry) !
Billy : Il vient de se faire virer, donc non.
(rires)
Jock : Faut croire qu’Arsenal va nous rocker ce soir. A voir.
Billy : S’ils perdent, je me fais retirer ce tatouage ! (rires)
Site web : facebook.com/puppyvybes