De passage à Paris pour un concert des plus intimes au Nouveau Casino, Lynn Gunn s’est ouverte sur la pression de toujours mieux faire, mais aussi sur ses inspirations derrière le nouvel EP de PVRIS, “Hallucinations“.
Alors comment ça va ? Excitée d’être de retour à Paris et de jouer ce soir pour vos fans français ?
Lynn Gunn (chant) : Carrément ! La dernière fois qu’on était de passage en France c’était il y a un an et demi. Alors on est très heureux d’être de retour !
Vous avez toujours eu une connexion particulière avec vos fans français, comment l’expliques-tu ?
Lynn : J’en sais rien. C’est peut-être de la magie ! J’ai l’impression que les fans ici sont vraiment exigeants quand ça touche la musique. Donc j’ai la sensation qu’on a juste eu de la chance. En tout cas, on est très reconnaissants car on sait que ça peut être compliqué pour d’autres artistes.
Penses-tu qu’il y a un lien avec le fait que vous vous nommez PVRIS ?
Lynn : Peut-être ! On pourrait presque se dire que ça aurait compliqué les choses. Et pourtant !
Tu as presque tout fait sur le nouvel EP “Hallucinations“, de l’écriture à la co-production. Comment s’est passée cette expérience ?
Lynn : C’était génial ! Cette dernière année a été très différente en terme de créativité et de processus de création, comparée aux années précédentes. Rien que le fait de faire équipe avec de nouveaux collaborateurs, de trouver de nouvelles manières de travailler, de faire face à des réussites et des échecs, de beaucoup expérimenter. Mais on a trouvé un bon groupe de personnes avec qui bosser était plaisant. Notre producteur JT Daly est l’un des éléments très importants de cette collaboration et c’était super de travailler avec lui. Il nous soutient pleinement et a toujours de très bonnes opinions et idées.
Est-ce qu’Alex et Brian ont participé d’une manière ou d’une autre à la réalisation de l’EP ?
Lynn : Cette fois-ci, non. On traversait tous beaucoup de choses dans nos vies personnelles. C’était mouvementé. Et pour le processus de création, tout devait être fait très rapidement et à la volée. Beaucoup de parties ont été enregistrées alors qu’on était encore en train d’écrire. Si on avait eu le temps de les faire venir pour enregistrer, on l’aurait fait mais nous avions un planning très très serré. Malheureusement, d’ailleurs.
Si tu ne devais utiliser qu’un seul mot pour décrire l’EP, lequel choisirais-tu ?
Lynn : Seulement un mot ?
Oui, c’est difficile, je sais !
Lynn : Diversifié, je pense ! Rien ne se ressemble. On a toujours plus ou moins fait ça : faire en sorte que toutes les chansons soient différentes.
Et qu’en est-il de l’album ? Peux-tu nous en parler ?
Lynn : Je ne peux rien te dire ! (rires) Il n’est pas terminé, on est toujours en train d’explorer, d’expérimenter et d’en définir la direction. Mais c’est ça qui est amusant ! Il y a quelques idées par-ci par-là mais je ne veux pas trop en dire pour le moment !
Est-ce que tu ressens la pression de faire mieux que les musiques déjà sorties ?
Lynn : Toujours, oui !
Donc tu ne vas pas seulement là où le courant te mène ? Tu gardes en tête le succès apporté par vos précédentes créations ? Ça doit être assez stressant.
Lynn : D’une certaine façon, oui. Je veux toujours m’améliorer à tous les niveaux : que ce soit en tant que performeuse, en tant que personne, en tant qu’autrice. En tant que tout, en fait. Je veux que, dans ma vie, tout progresse, avance, grandisse et change. Donc il y a cette pression que je m’inflige à moi même.
Mais en ce qui concerne la musique et la création, il n’y en a presque pas. Je pense qu’il ne devrait jamais y avoir de pression là-dessus. Outre le fait de vouloir faire quelque chose que tu apprécies et dont tu es fier. Il y a cette pression personnelle qui est bien présente, mais il faut réussir à trouver un certain équilibre entre le dépassement de soi et le fait de lâcher prise, de se laisser aller et de rester ouvert à ce qui doit arriver.
Votre public vous demande souvent de collaborer avec d’autres artistes. Est-ce quelque chose que tu planifies et souhaites faire à l’avenir ?
Lynn : Clairement ! On est juste à la recherche d’une bonne collaboration. Je pense qu’il faut que ça représente quelque chose de vrai, et il doit y avoir de l’enthousiasme des deux côtés.
Dans vos vidéos, l’Ouroboros (le symbole du serpent) semble omniprésent. En quoi est-ce que cela a un lien avec l’univers de PVRIS ?
Lynn : C’était simplement un thème récurrent pendant ces deux dernières années. J’ai toujours vu des motifs de serpent partout, et j’en ai d’ailleurs deux de tatoués sur mes bras. Je suis très attentive aux signes autour de moi, et le serpent semble en être un.
Dans la même période, j’ai aussi lu un livre appelé “The Cosmic Serpent” qui est un long essai sur les corrélations entre le chamanisme, le mysticisme, les drogues et la biologie moléculaire, avec des structures et théories scientifiques compliquées. Et l’auteur trouve un moyen de les relier. Ce livre est très intéressant pour moi, car je crois définitivement que ces deux mondes se complètent. Je pense que les preuves sont sous notre nez mais que peu de gens les perçoivent. Et puis, j’aime tout simplement les serpents !
Votre identité visuelle semble fortement inspirée par l’occulte. Est-ce que tu as des inspirations spécifiques ? Où trouves-tu tes idées ?
Lynn : Dans la vie, tout simplement ! J’ai toujours été attirée par l’occulte et tous mes amis sont dans le même délire donc c’est quelque chose de naturellement présent. Aussi bizarre que ça puisse sembler, ce n’est pas sombre ou mauvais ! (rires)
Est-ce que tu as de nouvelles passions que tu essaie d’explorer en dehors de la musique ?
Lynn : Oui ! Enfin, ce n’est pas vraiment une passion mais j’ai commencé à prendre le fitness au sérieux. J’ai eu de gros soucis de santé l’année passée, à la fin de notre tournée, donc j’ai sauté sur l’occasion pour prendre soin de mon corps. C’est ce que je privilégie en ce moment !
C’est important car vous passez beaucoup de temps sur la route.
Lynn : C’est compliqué !
…Et c’est crucial de rester en forme et en bonne santé !
Lynn : C’est cool de réussir à garder cette routine pendant les tournées !
Quelle est la chanson ou l’album que tu écoutes non-stop en ce moment ?
Lynn : Je dirais… Kate Boy. C’est vraiment cool ! C’est pas très vieux, ça date genre de 2012 ou 2013, mais j’adore son album “The One”.
Qu’est-ce qui te plaît particulièrement dans cet album ?
Lynn : La production est travaillée et aboutie, c’est agréable à écouter. C’est un ensemble vraiment satisfaisant. Et les chansons sont parfaites pour conduire. Je viens d’emménager à Los Angeles, donc je passe beaucoup de temps en voiture. Et c’est vraiment un bon son quand on est au volant. Ça m’aide pendant les embouteillages !
Et enfin, nous sommes “RockUrLife”. Donc qu’est-ce qui rock ta vie, Lynn ?
Lynn : Ce qui rock ma life ? Le soleil la plupart du temps ! Ou la musique, tout simplement. Cliché mais c’est vrai. C’est mon travail mais en même temps ça ne l’est pas vraiment. Attends, tu sais ce qui rock ma life également ? Le moment présent. Maintenant. Vivre.
Site web : pvris.com
Crédit photos : Louise Audry