C’est juste avant le concert au Bataclan de novembre dernier que le frontman de Rise Against, Tim McIlrath, nous a reçu dans sa loge. Le chanteur fait le point sur son groupe, et sur leur dernier album.
“The Black Market” est sorti il y a un moment maintenant, comment ont été les retours ?
Tim McIlrath (chant) : Positif, pour la plupart. Quand on a créé cet album, je n’étais pas vraiment sûr de si c’était quelque chose de totalement nouveau ou au contraire un retour à notre son d’origine. C’était assez perturbant pour moi. Et quand les morceaux sont apparus ils étaient uniques. Du coup c’était intéressant d’entendre ce que les gens en ont pensé. Et j’ai vu que les gens avaient les deux visions. Certains ont pensé que ça sonnait comme nos vieux morceaux, d’autres nous ont dit “oh c’est un nouveau son”. Ça devait être un peu confus pour pas mal de monde. Mais je trouve ça cool, quand on n’arrive pas forcément à le catégoriser à la première écoute. Mais on est contents et fiers de tous les morceaux.
On a remarqué que les paroles étaient plus personnelles, tu parles à la première personne et aborde plus les expériences des gens. Une raison à cela ?
T : Oui, je crois que Rise Against est un groupe qui a toujours, en quelque sorte, cherché les thèmes de nos morceaux. Et il y a quelque chose dans cet album qui m’a fait chercher plus en interne, sur qui nous sommes en tant que groupe, sur ce qu’on fait. C’est quelque chose que je voulais explorer parce que ce groupe existe depuis une quinzaine d’année, et aujourd’hui, j’essaye de le comprendre, de comprendre ce qu’on a créé. Ce groupe, cette musique, ces chansons, ces mots, notre connexion avec les fans… On existe depuis si longtemps qu’on a vraiment construit quelque chose qui a touché les gens quelque part, mais où ? Alors certains des morceaux parlent de ça.
Vous avez aussi présenté l’album sur scène, ça a marché ? Un sentiment ?
T : Oui, on joue environ trois nouveaux morceaux dans le set. J’ai l’impression qu’il y a de nouveaux fans dans le public qui n’ont pas vu Rise Against avant et qui viennent pour la première fois. En temps normal les nouveaux morceaux calment un peu la foule en concert, genre “tiens, c’est nouveau, j’ai jamais entendu ça”, mais il y a quelque chose dans cet album qui ravive le public. On joue “I Don’t Want To Be Here Anymore”, “Tragedy + Time” et “People Live Here”, et il y a toujours des gens qui chantent. Alors que souvent ça prend un moment avant que le public considère les morceaux comme faisant partie intégrante du set. Là j’ai l’impression que c’est déjà le cas, les gens y réagissent. Ce qui est cool, ça nous surprend.
L’écriture et l’enregistrement aussi ont été différents ?
T : Un peu différents, dans le sens où d’habitude on s’enferme pendant un mois et on écrit tout, alors que là on a pris ces quatre semaines et on les a espacées sur quatre ou cinq mois. On s’est retrouvés à Santa Monica dans les studios Red Bull pour une semaine à écrire quelques morceaux, puis ensuite dans le Texas où Zach vit pour en écrire d’autres, on est rentrés, revenue, et on est allés à Chicago et enfin dans le Colorado. C’est quelque chose qu’on n’avait jamais fait.
As-tu un morceau préféré sur l’album ?
T : J’aime “The Black Market”, la chanson, et “The Eco-Terrorist In Me” qui est un morceau qui nous est venu de manière très sympa. Surtout ces deux-là. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Je crois que les paroles représentaient un sentiment un peu différent.
Il y a un groupe ou un artiste que tu as aimé récemment ? Quelque chose qui aurait pu t’influencer ?
T : Je ne sais pas trop. J’aime assez ce qu’il se passe sur la scène punk et hardcore aux US en ce moment. Des groupes comme Touché Amoré ou Balance And Composure, ce genre de choses. Tout ce nouveau mouvement de groupes dans ce monde-là. Je me dis que la musique devient à nouveau intéressante. Il s’y passe des trucs cool.
Des projets futurs ?
T : Je viens juste de faire une reprise des Guns N’ Roses pour une compilation qui s’appelle “This Concerns Everyone”. C’est une compilation d’artistes qui enregistrent des morceaux avec leurs téléphones. Juste ma voix et la guitare. Après je l’ai envoyé à Chris #2, bassiste d’Anti-Flag et il a arrangé ça avec son label pour le sortir. Sinon on vient de sortir la vidéo pour “Tragedy + Time”. Mais pour le moment on tourne beaucoup alors c’est là que sont nos pensées.
On a aussi vu votre projet avec East Side Burgers, comment ça s’est passé ?
T : Je les ai rencontrés via un ami à moi et on m’a dit qu’ils voulaient nous faire un burger en vue du concert à Paris. Alors on a dit “ouais, bien sûr, ce serait marrant !”. On a inspiré notre burger d’un autre, en fait. Quand j’étais enfant à Chicago, et que je mangeais toujours de la viande, et que j’allais toujours chez McDonald’s (rires), Michael Jordan était une vraie star. Et il y avait un Michael Jordan burger, je me rappelle que je l’adorais. Alors celui-là, c’est comme la version végétarienne du Michael Jordan burger.
Dernière question, nous sommes “RockUrLife”, dis-nous ce qui rock ta propre vie !
T : Je crois qu’on rock en donnant tout ce qu’on a à chaque passage sur scène, et essayer de vraiment être là, dans la ville qui nous accueille, et de rencontrer les fans. C’est tout ça qui nous fait nous sentir vivants et qui nous donne toujours cette envie de continuer. Et je veux simplement remercier tous nos fans ici en France, c’est génial de revenir aussi autant de fois. C’est la première fois qu’on remplit cette salle, on est vraiment contents de faire encore mieux chaque fois qu’on vient. Et on reviendra vite, d’ailleurs, pour le Hellfest cet été !
Site web : riseagainst.com