A l’occasion du concert en première partie de Monster Truck à La Maroquinerie, le chanteur et guitariste JD Simo nous a accordé quelques minutes pour parler de l’album “Let Love Show The Way” disponible depuis le 19 janvier dernier.
Salut, enchantée de te rencontrer.
JD Simo (chant/guitare) : Enchanté également.
Comment vas-tu aujourd’hui, à Paris ?
JD : Je me sens super bien, c’est une magnifique journée. Et je suis heureux. On vient juste de terminer une série de quarante-six concerts aux Etats-Unis, juste deux jours auparavant. On n’a même pas eu de journée de repos. On a profité de nos foyers seulement deux jours. Donc quelle belle journée pour être à Paris. J’aimerais rester plus longtemps ici.
C’est votre premier concert en France, comment te sens-tu ?
JD : Techniquement parlant, c’est notre deuxième show. Il y a environ trois mois de cela, on a fait un concert uniquement pour la presse. On est venu en novembre seulement pour la promotion presse, donc c’est la deuxième fois.
Mais la première devant le public français.
JD : Exactement, en plus c’est notre unique concert en compagnie de Monster Truck. Donc je pense que l’on va bien s’amuser, et en plus le concert est complet, on va vraiment avoir du bon temps.
Es-tu stressé ou excité pour cette première ?
JD : Je ne peux plus attendre. Non, je ne me sens pas stressé. Je ne suis jamais stressé à l’idée de jouer car j’adore jouer, c’est là où je me sens le mieux. Je pense que c’est ce que ressentent beaucoup de musiciens : tu commences à jouer de la musique car dans beaucoup d’autres domaines, tu ne te sens pas à ta place, à l’école par exemple. Donc je suis vraiment excité à l’idée de jouer et j’aimerais prendre l’habitude de venir jouer ici. On travaille beaucoup donc c’est toujours notre plaisir de jouer sur scène.
Comment pourrais-tu décrire votre groupe pour les gens qui ne vous connaissent pas encore ?
JD : On est un groupe de rock. (rires) J’adore dire ça ! On est des musiciens, un groupe de rock. J’aimerais dire des musiciens un peu à l’ancienne parce que d’une certaine manière nous le sommes. On n’est pas des musiciens de jazz, mais on a toujours cette partie d’improvisation donc dans un contexte de rock. En fait, le truc c’est qu’on est vraiment ouvert, on ne joue jamais la même chose deux soirs de suite : le set est toujours différent à cause des improvisations. C’est vrai qu’on a une structure pour chaque chanson, mais on a une part de liberté. Pour te donner un exemple, tous les trois nous sommes très fans de groupes comme Nirvana. Et les gens oublient souvent de mentionner que Nirvana avait l’habitude de faire des concerts très ouverts et c’était la plus grosse partie du travail. J’ai beaucoup était influencé par cela quand j’étais enfant. Donc je pense dans le fond que nous ne sommes pas vraiment un groupe de blues, même si c’est ce que j’aimerais faire, du blues, mais on ne peut pas se définir comme tel. Nous ne sommes pas non plus un groupe de jazz. Je pense que c’est très difficile de nous attribuer un style musical. Il y a une sorte de manière bohémienne de vivre dans ce que nous faisons. C’est une longue réponse mais c’est ce que je pense, je ne peux pas vraiment répondre à cette question.
Vous êtes une formation plutôt jeune, cela fait seulement six années que vous êtes ensemble.
JD : Oui ! Nous sommes ensemble depuis seulement six ans mais j’étais un musicien de studio avant, je jouais sur des enregistrements de CD, donc j’étais déjà professionnel, depuis mes huit ans environ. Je pense que j’ai réellement commencé à l’âge de vingt ans, mais avec le groupe, cette année en particulier, c’est un vrai commencement pour nous. Car même si nous sommes ensemble depuis six ans, depuis l’année dernière nous avons un label et donc un vrai management. Toutes ces choses qui entourent la signature avec un label. On est juste une jeune formation qui développe sa fanbase.
Aurais-tu une anecdote à nous raconter sur ces six années d’expériences ?
JD : J’en ai un paquet. Je pense que l’essence même de la formation du groupe en est une. La manière dont on s’est formé est une histoire plutôt drôle à la base : on s’est rencontré dans une pièce, jouant pendant quatre heures sans pouvoir s’arrêter. Je n’avais jamais fait cela auparavant, je n’avais jamais joué comme ça avec deux gars, avec personne d’autre d’ailleurs ! Quand tu es musicien de studio, tu ne fais que jour ce que tu as à jouer, mais avec mon groupe, on était là dans cette pièce, on a commencé à jouer et on s’est arrêté au bout de quatre heures. Je n’avais jamais eu ce genre de connections avec d’autres personnes auparavant. Donc pour nous, il était totalement clair que l’on devait former un groupe.
Ta voix suit les solos de guitare, ce qui est très plaisant. Est-ce un élément qui définit ton propre style ?
JD : Oui totalement, je trouve ça très intéressant en tant que chanteur de toujours additionner ma voix et la guitare, et j’apprécie que tu aimes ça car j’adore faire ça ! Je suis guitariste et chanteur, donc pour moi il est normal de trouver une expression commune entre ces deux aspects. Beaucoup de guitaristes apprécient juste le fait de jouer, mais moi j’aime les deux. Pour moi, la partie la plus importante de la musique est la manière dont tu peux la faire ressentir aux gens. Je sais que tout le monde le dit mais la voix est la chose la plus importante.
Lorsque l’on écoute votre nouvel album, on sent comme une atmosphère très 70’s. Es-tu nostalgique de cette période ?
JD : Oui ! Tous les trois nous adorons la musique de cette époque : c’est une très bonne période musicalement !
Vous êtes jeunes pourtant. (rires)
JD : Oui je sais, mais ça reste de la bonne musique ! Et on adore des artistes comme The Black Keys ou encore Jack White. Je pense que j’aime tout ce que Jack White peut faire. La manière même dont on a enregistré l’album : on était dans une pièce et on a joué, même pour la voix, il n’y a aucun réajustement. On a enregistré de la manière dont on joue. Donc je pense que si tu travailles de cette manière, on t’entendra de cette manière. Lorsque tu travailles sur un ordinateur, tu comptes les choses, tu corriges. En tant que musicien, je veux être un bon chanteur et jouer de la meilleure manière possible. Donc c’est une fierté pour nous, car on veut être écouté de la manière dont on joue parce que beaucoup de groupes aujourd’hui se cachent derrière l’équipe technique.
Oui, on entend que tu n’utilises aucun effet vocal, le son est très pur. Etait-ce vraiment important pour toi ?
JD : Oui totalement ! Je veux dire, fais ce que tu as à faire, et si tu le fais bien tu n’as pas besoin de le transformer derrière ! Je ne peux pas apprécier ce genre de chose. (ndlr : l’autotune)
Ce n’est peut-être qu’une impression, mais de plus en plus de jeunes musiciens, de jeunes groupes, en particulier aux Etats-Unis, reviennent aux bases : rock n’roll, blues. Le bon son d’autrefois. Comment peux-tu expliquer cela ?
JD : Si tu parles de musiciens comme Jimi Hendrix, Led Zeppelin, Bob Dylan, The Beatles : c’était une p***** de bonne musique ! Peu importe comment évolue la musique, ils seront toujours là !
Des anciens musiciens font souvent cette même remarque : les nouveaux groupes sont très bons en studio mais ne savent pas réellement jouer sur scène. As-tu le même sentiment ?
JD : Oui malheureusement ! Notre génération a beaucoup de choses très intéressantes. Mais la chose déplorable est qu’on a accès à toutes les informations les plus ridicules, à tel point qu’on en oublie la vrai vie, voir l’air que l’on respire. Donc par rapport à la musique, je n’irai pas aussi loin en disant que c’est totalement vrai, mais je ne suis certainement pas en désaccord avec ce sentiment. Après, je n’ai jamais eu de travail, j’ai toujours été musicien.
Notre chanson préférée de l’album est “Stranger Blues”, quelle est la tienne ?
JD : Je ne pense pas en avoir une. J’aime beaucoup chanter “I’ll Always Be Around”, parce qu’elle évoque une relation : c’est à propos d’un ami à moi, un gars avec qui j’ai eu un coup de foudre amical donc ce n’est pas une chanson à propos d’une histoire de sexe, c’est une histoire d’amitié. On va très certainement la jouer ce soir. Toutes les autres chansons ne traitent pas forcément d’histoires personnelles, mais celle-ci oui.
Quand verrons-nous Simo pour son propre concert en France ?
JD : Probablement cet été. Lorsque nous aurons terminé cette tournée, nous retournerons aux Etats-Unis pour encore cinq semaines, ensuite nous aurons quatre jours de repos. Nous reviendrons en Europe la dernière semaine de juin. Nous commencerons en Italie, je suis très excité car on débutera à Milan et après nous ferons quatorze ou quinze festivals à travers l’Europe. Nous ferons des concerts dans les environs, donc nous serons de retour. J’ai vraiment envie de jouer à Paris, dans le sud également, spécialement à Nice pendant l’été si possible. (rires)
Quels sont vos projets en ce moment ? Etes-vous d’ores et déjà en train d’enregistrer le prochain album ?
JD : Nous sommes sans arrêt en train d’enregistrer. Le label souhaiterait sortir le nouvel album l’année prochaine. Donc nous utilisons chaque instant de libre pour travailler dessus. Il aimerait le sortir en janvier mais pas nous. On n’aura probablement pas fini, sûrement en août.
Dernière question : notre site s’appelle “RockUrLife” : qu’est-ce qui rock ta life ?
JD : Ma femme, c’est mon rock et je l’aime ! Elle rock ma vie de plein de manières différentes, c’est mon bébé et mon rock.
Merci !
JD : Merci à toi !
Site web : simo.fm
