Bien que le troisième album ne sort qu’en octobre, Sixx:A.M. répondu d’ores et déjà aux interviews. James Michael et DJ Ashba font escale en Europe pour une tournée promotionnelle et RockUrLife a eu une petite discussion en compagnie de James !
Bonjour James, comment vas-tu ?
James Michael (chant) : Je vais bien et suis très heureux d’être de nouveau à Paris !
Le troisième album “Modern Vintage” sort en octobre, je suppose que vous êtes impatients ?
J : Je le suis ! Sa réalisation nous a pris beaucoup de temps, à savoir environ deux années rien que pour écrire les chansons et nous sommes maintenant très pressés de le sortir. Nous considérons que cet album est très différent du reste et cela devient plus excitant encore car quelques morceaux ont été diffusés aux fans et les réactions sont pour le moment très cool. Cela fait un bien fou d’enfin recevoir ces réactions après ce long processus.
Cette fois-ci, la sortie de l’album n’accompagne pas la sortie d’un livre (ndlr : ceux de Nikki Sixx), ainsi d’où vous est venue l’idée de ce titre ?
J : Evidemment lors du premier album, le livre de Nikki était en quelque sorte le point de départ de Sixx:A.M. .Lorsque nous avons réalisé “This Is Gonna Hurt”, nous avons trouvé inspirations auprès des photos de Nikki, qui est également un excellent photographe, car ses images étaient à la fois sombres, brutes tout en étant superbes. Ce contraste nous parle chez Sixx:A.M., celui de traiter de sombres sujets avec beauté et espoir. Lorsque nous avons commencé à travailler sur “Modern Vintage”, nous ne voulions pas qu’il soit accompagné d’un ouvrage comme ce fut le cas les deux premières fois. A cet instant-là, nous voulions simplement révéler ce qu’est devenu le groupe au fil des années. Au travers de cet album, nous avons voulu rendre hommage aux musiques qui nous ont fait découvrir et aimé la musique. Nous avons donc replongé dans les années 70 avec Queen, David Bowie et Elton John par exemple. Nous sommes arrivés à un point où la perception qu’ont les gens de la musique rock est devenue limitée. De nos jours il est difficile de définir ce qui est et ce qui n’est pas une chanson rock et cela est très frustrant. En retournant vers ces albums et ces artistes, nous avons constaté la diversité et la façon qu’ils avaient à nous transporter; c’est ce qui est devenu en quelque sorte notre concept pour “Modern Vintage” et on pourrait également dire que l’histoire du rock correspond au bouquin pour cet opus. Tout cela fut très inspirant.
Il n’y a d’ailleurs pas de titre éponyme, pourquoi ce choix ?
J : Lorsque nous cherchions un titre à l’album “Modern Vintage” était le plus évident des titres et parlait de lui-même. Nous ne voulions pas composer un titre “Modern Vintage” car à ce moment précis l’album était d’ores et déjà bouclé. Le choix de ce titre fut très important car il définit musicalement le contenu de l’album : nous avons combiné le passé et le futur tout simplement. Puis cette approche nous permet également de traiter de nombreuses choses.
Vis-à-vis des deux précédents albums, vouliez-vous changer d’approche ou certains éléments au travers de ces nouveaux morceaux ?
J : Manifestement nous voulons toujours évoluer au cours des processus de chacun de nos albums sans pour autant se répéter. L’un des points importants que nous avons constaté lors de l’écoute de tous ces albums était d’avoir un vrai batteur. Nous avons donc convié Jeff Fabb qui joue actuellement avec Black Label Society, qui est un incroyable batteur. Je l’ai rencontré lorsque je produisais l’album de James Durbin et il jouait en sa compagnie à l’époque et je fus époustouflé par son feeling. Puisque nous voulions sonner comme un groupe live, avec ce nouvel album, je l’ai contacté puis il est venu à mon studio à Nashville. Nous avons enregistré ses parties en quatre jours et cela m’a vraiment aidé, en tant que producteur, à isoler et définir le son que nous voulions sur cet album.
Le premier single est “Gotta Get It Right”: pourquoi ce titre en particulier et non un autre ?
J : C’est un titre peu habituel pour nous et les fans furent plutôt surpris lors de sa diffusion et c’est pourquoi nous avons ce titre en particulier. D’autres titres figurant sur l’album paraissent sans doute plus évidents or l’album étant différent nous voulions un titre qui dégage cette différence, un titre qui montre en quoi “Modern Vintage” est différent de nos autres albums. A vrai dire tout dans le single est différent de ce que nous faisions. C’est un titre rock avec beaucoup d’énergie mais est également réconfortant voir pop par moment, non pas de la pop comme aujourd’hui mais à l’image de celle des années 70. C’était d’ailleurs le dernier titre composé pour l’album et voici donc une raison supplémentaire à ce choix en tant que single. Après avoir terminé l’album, nous l’avons envoyé à notre label “on se croirait dans les années 70” puis nous ont demandé si nous voulions un peu de temps supplémentaire pour composer davantage. De nos jours, il est rare qu’une maison de disque propose plus de temps pour créer davantage. Nous avons donc composé ce titre qui reflète en quelque sorte le reste de l’opus.
Comment avez-vous trouvé le moment d’écrire et d’enregistrer sachant vos agendas surchargés ? Que ce soit Nikki, DJ ou toi-même.
J : C’était en effet le plus gros challenge entourant cet album car il était primordial qu’on soit tous les trois présents lors de la création des titres, du moins au départ. Côté logistique ce fut très très difficile. Nous avons commencé il y a deux donc nous allions à LA et DJ venait de Vegas. Nous avons fait en sorte d’avoir la plupart de la musique et des titres prêts à cet instant là car cela allait être une toute autre histoire par la suite. En tant que producteur, j’étais responsable d’y remédier peu importe les obstacles que j’allais rencontrer. J’ai passé beaucoup de temps dans mon studio à Nashville mais je suis régulièrement allé à Las Vegas avec mon matériel “de poche” puis à LA pour les parties de Nikki puis il n’était plus question que d’éditer et d’associer toutes les parties. J’ai passé mon temps dans les avions, sans doute trois jours par semaine, allant d’un bout à l’autre du pays mais nous étions tant investis et concentrés que cette période-là fut celle qu’elle a été. Nous étions tellement déterminés que je me réveillais tous les jours comme si je devais courir pour choper mon prochain vol, j’étais tellement excité de bosser dessus dans mon studio.
De quels sujets traitent les paroles ? Les titres ne donnant pas beaucoup d’information en raison de leur simplicité.
J : Sixx:A.M. a toujours aimé traiter les contrastes comme la beauté et l’obscurité, le bonheur et la tristesse, la joie et la colère. Par exemple si tu écris quelque chose qui est positif au premier plan, l’arrière-plan sera lui plus sombre et douloureux. Nous avons toujours procédé de la sorte et cela ne change pas avec “Modern Vintage”. L’essence de cet album réside en nos expériences personnelles, comme toujours et à l’image des deux opus précédents. Certains seront d’ailleurs étonnés de savoir que même lors de “Heroin Diaries” certaines de ces histoires me concernaient moi et DJ également. Nous ne manquons de rien pour écrire et je pense que l’amitié qui nous uni tous les trois sans parler des durs et joyeux moments que nous avons partagé ensemble, nous nous faisons confiance les uns envers les autres et c’est la clé pour poursuivre notre aventure.
Quels seraient les trois morceaux qui, selon toi, définirais bien l’album ?
J : J’adore cette question ! Bien, je dirais “Gotta Get It Right” car c’est un titre rock mais sent également la pop des années 70. Il y a également “Get Ya Some” qui est un titre très cinématique, assez bizarre à vrai dire. Les couplets pourraient faire penser à Tom Waits avec cette sombre approche et le refrain qui lui est flamboyant à la manière d’un fausset tel que Freddie Mercury, accompagné de cette mélodie rappelant vaguement un sifflement. Il contient pratiquement tous les éléments avec cette dangereuse obscurité qui est associée à une imprudente joie et cela définit parfaitement ce qu’est le groupe. Enfin le titre dont je ne me passerais pas est “Stars”. C’est la chanson rock ultime qui dégage un refrain explosif que les fans attendent avec impatience. Ce titre est probablement l’un de mes préférés, il dégage beaucoup d’espoir et de beauté.
Tu produits également les albums de beaucoup d’autres groupes et artistes mais en quoi est-ce différent de produire sa propre musique comparée à celle d’une autre personne ?
J : C’est une bonne question. Tout d’abord, en tant que producteur, ton travail consiste, dans un premier temps, à révéler le meilleur de l’art, de révéler des choses qu’eux même ignorent et de les faire briller. La seconde chose est d’avoir une perspective durant laquelle l’égo doit être exclu et que rien ne doit être fait d’avance. Nous sommes sans cesse dans l’insécurité en tant qu’artiste et notre job est de naviguer à travers cette insécurité afin d’éviter ton égo. En tant que producteur tu dois donc aider l’artiste à cette fin tout en gardant en tête la vision du public. Je dois avoir en tête la manière dont mon travail sera reçu et, bien évidemment, un artiste ne peut envisager cela car son égo prend le pas sur cette réflexion. Avec Sixx:A.M., considérant que je chante au sein de ce groupe, il parait naturel que je puisse perdre cette perspective dans mon travail. J’ai toujours eu la capacité de passer outre car je ne me considère pas comme un chanteur, de plus je n’aime pas trop ma voix, donc je peux être très critique à ce sujet. Je peux donc garder la perspective demandée par mon travail afin de réaliser ce qui marchera auprès des fans. Lorsque que je bloque sur un titre et que je ne peux définir si c’est la meilleure des choses que j’ai faite ou la pire des choses alors je n’avais qu’à me tourner vers mes deux comparses en qui j’ai une totale confiance.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes groupes ?
J : Je pourrais donner bon nombre de conseils mais depuis la nuit des temps, dans le business, tout rejoint le titre/la chanson que tu composes/écris. Pour n’importe quel groupe, en tant qu’artiste tu te dois d’être capable d’écrire un titre qui va révéler quelque chose te concernant, toi artiste. Autrement tu ne seras qu’une personne chantant alors qu’il faut que tu ME chantes quelque chose à ton propos.
Qu’as-tu écouté récemment ?
J : J’écoute beaucoup de pop en ce moment. Le dernier album que j’ai écouté fut celui de Robin Thicke. Son album sonne tellement bien, qu’on soit producteur, ingénieur ou mixer, on ne peut que l’aimer. Je pourrais même rester assis là et laisser sa musique m’inonder (rires) puis ses performances sont stellaires. J’aime également le nouvel album d’Imagine Dragons mais de manière générale j’aime beaucoup les nouveautés du moment. D’ailleurs cela me fera toujours rire lorsque j’entends, à propos du monde la musique, que c’est “un mauvais environnement”. L’univers du la musique est FANTASTIQUE et l’est encore plus que par le passé.
Enfin, nous sommes RockUrLife donc : qu’est-ce qui rock ta life James ?
J : Qu’est-ce qui rock ma vie ? Hmm c’est une excellente question ! Ce qui rocks ma vie ce sont mes amis. J’ai passé la plupart de ma vie adulte à me faire des amis et à les perdre. Et ces dernières années, j’étais déterminé de façon à ne pas mourir dans la solitude, je ne veux pas m’en aller sans amis avec lesquels je pourrais tant partager. Je m’étais promis cela et les liens d’amitié que j’ai noué ces dernières années rocks mon existence et ma vie ! Je n’osais pas espérer cela.
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