A quelques jours de la sortie du nouvel album, nous avons eu la chance de rencontrer Liam Cromby, chanteur de We Are The Ocean, afin de nous parler des nouvelles directions du groupe, et des nouvelles cordes qu’il a à son “Ark“.
Comment ça va, avec cette tournée qui arrive ?
Liam Cromby (chant) : Je vais bien, c’est super d’être ici. C’est une belle journée et c’est toujours une chance d’être capable de venir à Paris. C’est sympa ! Et oui, nous avons une tournée qui arrive très bientôt ! Nous commençons dans deux jours, donc nous rentrons chez nous demain, en filant directement en répétition à la sortie du train. On a vraiment hâte d’y être.
Vous êtes excité à l’idée d’y être ?
L : Oh oui, absolument ! J’adore faire des tournées en tête d’affiche. C’est assez court, c’est environ dix jours de tournée à travers le Royaume-Uni, mais ce sont de belles salles pour jouer. Ca va être drôle !
Vous avez été remarqué grâce à MySpace au départ, mais quand avez-vous pensé à devenir professionnel ?
L : Je pense que lorsque nous avons débuté, ce n’était pas notre but essentiel. Au commencement, ce n’était pas notre idée principale. Ce n’est pas quelque chose auquel nous avons toujours pensé. Nous voulions devenir un groupe, mais pas professionnel au début. Je pense que ce n’est pas arrivé avant que nous ne fassions notre première tournée au Royaume-Uni. C’étaient de grandes salles, d’environ six cent places. Je pense qu’à partir de là, nous avons commencé à voir le groupe d’une autre façon. Je pense que peut-être quelque chose s’est passé là bas, et qu’à ce moment seulement nous avons réalisé que quelque chose était en train d’arriver, et avons commencé à prendre les choses plus sérieusement.
Votre succès grandissant, avez-vous vu venir des dates telles que les festivals de Leeds ou de Reading ? Etait-ce un but pour vous ? Comment avez-vous réagit en l’apprenant ?
L : Non, absolument pas. Je veux dire, on ne peut pas imaginer ça. Je suppose que lorsque l’on commence un groupe, on y pense quelque part, on en rêve, mais cela ne veut pas dire pour autant que l’on pense pouvoir y arriver, et lorsque vous y êtes, vous êtes genre “WOW !”. Mais oui, c’est génial.
En parlant de réussites, vous avez sorti votre quatrième album hier. Félicitations. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à propos de cet album ?
L : Nous avons travaillé dessus pendant deux ans. Nous avons enregistré l’album l’année dernière, pendant l’été, sur une période de deux mois, dans un endroit appelé Mill Farm Studio, où nous avons déjà été deux fois pour les albums précédents. Notre producteur est un gars fantastique, un sorcier dans les studios. Cette fois, nous voulions nous pousser nous même avec le sens de l’enregistrement. J’aime vraiment le fait que, lorsque l’on écoute les chansons, cela sonne comme un groupe, un groupe humain. Il y a un élément vraiment humain selon moi, qui vient de nos chansons. Avant cela, nous enregistrions des pistes éclectiques, et nous les éditions de façon très nette. Mais cette fois, c’était plutôt l’opposé. Nous avons tout fait en direct dans le live room. Cela a représenté beaucoup de temps à travailler sur les chansons et s’entraîner à jouer ensemble. Donc j’adore ça, j’aime l’album. Ca sonne comme un son brut, très naturel, et c’est quelque chose dont nous sommes plutôt fiers. Nous n’avions aucune règle, aucune limite. Nous voulions sonner exactement comme ça. Comme un groupe de rock, dans ce sens. Ce qu’on voulait, c’était trouver quelque chose de bien à partir d’une idée, et penser ensuite que c’était une bonne chanson, et sentir que nous pouvions en faire quelque chose avec un enregistrement. Cette fois, c’est plus un travail rock, comme le blues rock’ n’roll, comme un art plutôt sympa folk acoustique, avec des pièces massives et épiques qui permettraient de se tenir debout au sommet d’une montagne. Je crois que c’était notre rêve de faire ça. Simplement expérimenter et faire quelque chose de nouveau.
Vous avez parlé du fait de n’avoir aucune règle. Pensez-vous que d’une certaine façon, l’industrie musicale impose trop de règles et de pression aux groupes, afin de rentrer dans un moule ?
L : Je ne sais pas si c’est à propos des règles. Je pense que c’est plutôt le fait que les groupes ont besoin de se sentir en sécurité parfois. Ils ont un son, et n’osent pas vraiment aller de l’avant, essayer et expérimenter. Je crois qu’avec We Are The Ocean, dans chaque album, nous avons essayé de créer quelque chose. Parce qu’après tout, c’est une oeuvre d’art, au bout du compte. C’est comme une toile vierge. Quand on regarde ça, au moment de débuter, on peut en faire ce que l’on veut. Il n’y a aucune règle. Cela peut devenir tout ce que l’on veut que ce soit. Je pense que tout le monde ne voit peut-être pas les choses de cette façon, mais pour nous… je ne sais pas, on se sent comme des artistes, et nous voulons faire des chansons fantastiques, quelque chose que nous pourrions partager avec quelqu’un d’autre.
Et comment travaillez-vous alors ? Chacun se voit-il confié une tâche particulière ?
L : Je crois que sur les albums précédents, j’ai fait beaucoup d’écriture, et ensuite mis en place des atmosphères, puis ensuite nous avons travaillé tous ensemble. Mais sur cet album, c’était vraiment cool, vraiment drôle, nous nous sommes simplement assis dans une pièce dans laquelle nous avons joué pendant des heures, et quand quelqu’un arrivait avec une idée, on l’attrapait et les autres commençaient à travailler dessus, et essayaient de créer cette chanson. En réalité, nous avons beaucoup composé lorsque nous étions en studio. Cela a duré deux mois, ce qui est assez long, et parfois nous trouvions une chanson à partir de juste un riff, et le reste des chansons ont été écrites lorsque nous étions dans le studio.
Lorsque vous étiez assis dans cette pièce, qu’est-ce qui vous inspirait ?
L : Je puisais mon inspiration de tout. Du fait d’être dehors, de rencontrer de nouveaux gens. J’aime lire. Je lis beaucoup les trucs du genre années 60-70, comme Thomas Thomson, Jack Kerouac… Vous aimez Kerouac ?
Oui, surtout son livre appelé “Sur La Route”.
L : (rires) Oui, “Sur La Route” ! C’est ce que je suis en train de lire en ce moment ! Je le relis ! Mais oui, je pense que mon inspiration vient d’un peu partout. De base, j’écoute beaucoup de musique. J’aime beaucoup de sons un peu vieux, et je pense que cela a fait partie de l’inspiration pour cet album. Principalement parce qu’on a fait un enregistrement direct de l’album. Nous écoutons beaucoup de musiques des années 60-70. La façon dont sonnent les albums de Led Zeppelin, c’est tellement réel, brut ! J’aime vraiment ça. Je pense que oui, mais il y a aussi Joni Mitchell, et James Taylor. Il y a quelque chose de brut qui se dégage de leur musique. Et je suppose que c’est la raison pour laquelle je l’aime autant. Bob Dylan également. Johnny Cash. Donc je crois que oui, l’inspiration vient de toutes ces choses.
Et parmi les nouveaux artistes, il y en a-t-il qui ont attiré votre attention ?
L : Des nouveaux ? Il y a quelques groupes. Par exemple, il y a un groupe au Royaume-Uni, Marmozets. Et ils sont super cool, j’aime beaucoup ce qu’ils font. Il n’y a pas beaucoup de formations qui font ça, mais ils le font très bien, et c’est du genre à sortir du moule et offrir quelque chose de différent – chose que j’aime beaucoup. Ensuite… Je garde un œil sur quelques groupes de rock venant de Suède, vous savez il y a Graveyard et Blues Pills, ils reviennent à quelques classiques, avec des sons rock n’roll, Blues Pills surtout. J’aime beaucoup la fille qui chante. Sa voix est juste… WOW, très puissante ! Ça déchire tout. OH ET je devrais dire, aussi, il y une autre chanteuse. Elle vient d’Irlande, mais elle vit à Londres actuellement. Elle a un genre de style funky pop, et je la trouve vraiment cool, c’est génial. Donc il y a beaucoup de groupes que je trouve sympa.
Aimeriez-vous faire une tournée avec l’un d’entre eux ?
L : J’adorerais ! Je pense que nous devrions nous donner une chance, et faire quelque chose avec Marmozets par exemple, ou l’un de ces groupes. J’aimerais. Je pense que nous partageons le même esprit.
Donc pensez-vous que la musique a quelque chose à voir avec l’esprit et l’âme ?
L : Oui absolument. C’est quelque chose de l’esprit. Quelque chose qui a à voir avec la vie elle-même. Mais oui, même dans le processus créatif, ça vient de l’intérieur, comme un battement.
Quel est le message principal que vous voulez partager avec vos fans à travers votre musique ?
L : Je pense que c’est du genre : il n’y a aucune règles à quoi que ce soit. Soyez créatifs, et soyez capables d’être vous-même de la manière que vous voulez, que ce soit la façon dont vous agissez, la façon dont vous vous pausez, marchez, parlez, je pense que la liberté d’expression est très importante, et je pense que de cet album montre ça. C’est ce que je veux partager, pour le faire comprendre aux gens.
Apparemment, vous voulez aider les gens à travers votre musique, pensez-vous que la musique peut sauver les gens ?
L : Sauver les gens ? J’aurais tendance à penser que oui, ça les sauve. En tous cas, ça m’a aidé. Et oui, quelques chansons vous aident à traverser des moments difficiles. C’est une magnifique chose. Je parierai que Bob Marley, et tous ces genres de musiques, je ne sais pas pour vous, mais quand je mets ça en route, c’est comme si vous étiez moins tendu, et l’on se sent mieux. On ressent le bonheur de la chanson, c’est bien. Il y a vraiment quelque chose d’authentique, je crois.
Ces mots sont vraiment des mots-clés pour vous, n’est-ce pas ? Ce qui fait l’identité du groupe, c’est d’être brut, authentique et créatif ?
L : Je pense que oui. Quand on a commencé au début, c’était vraiment être un groupe et voir où cela nous menait, où ça allait, mais ensuite nous avons appris qu’être un groupe tenait au processus créatif, et évidemment être capable de faire cela sur scène aussi, ce qui est la meilleure partie. Donc forcément, c’est un moment où il faut être authentique.
A propos d’être sur scène, quel est votre meilleur souvenir de tournée ?
L : Probablement lorsque nous avons joué quelques shows avec Muse il y a quelques années, en Europe. Et nous avons fait leur première partie à Rome, au Stadio Olimpico. Nous avons été là bas quelques jours avant le concert, donc nous sommes restés à l’hôtel. Cette semaine entière a été merveilleuse, et nous avons joué le concert évidemment, devant six mille personnes. C’était extraordinaire.
Et sur Paris, y-a-t-il un endroit où vous souhaiteriez jouer ?
L : Lors de notre tournée avec le groupe Our Last Night, nous avons joué dans une salle, un bateau. C’était super cool, comme idée, une salle dans ce genre.
Ah, le Batofar ! D’ailleurs, Our Last Night était là il y a quelques jours, et a joué dans un bateau également, le Petit Bain ! Mais dans celui-ci, l’acoustique est bien meilleure que dans l’autre !
L : (rire) C’est vrai ? Quelle coïncidence ! Ces gars sont vraiment cool, et ils font de la bonne musique. J’aime beaucoup “Elephant” ! Ils font du bon travail, eux aussi. Pour la salle, c’est vrai que l’acoustique n’est pas super, mais la proximité est sympa, et surtout le lieu.
Et quels sont vos objectifs pour le futur ?
L : Nous devons continuer ce que nous faisons actuellement, continuer avec notre musique. Essayer l’album sur scène, jouer de plus gros concerts, rencontrer différentes personnes. Je pense que c’est tout, la vie va suivre son cours.
Parmi les chansons à essayer, laquelle vous impatiente le plus ? Celle qui représenterait le mieux votre groupe ?
L : Il y a une nouvelle chanson dans l’album intitulée “Hope You Well”, elle est sympa. Quand on l’a enregistré, il était deux heures du matin, et nous avons dû la refaire plusieurs fois juste pour avoir le sentiment le plus juste possible, et nous avons fini par l’avoir finalement. Quand vous avez ce sentiment, c’est vraiment le meilleur de tous. Donc je suppose que ce serait celle-ci.
Dernière question, notre média s’appelle “RockUrLife”. Qu’est-ce qui rock votre life en ce moment ?
L : Ce qui rock ma life ? Les livres. Les livres rockent ma vie en ce moment.
Site web : wearetheocean.co.uk