InterviewsSlideshow

WINGS OF STEEL (15/05/24)

English version

La veille de leur très attendu premier concert à Paris, aux Étoiles, RockUrLife a eu le privilège de rencontrer Leo Unnermark et Parker Halub, membres du duo Wings Of Steel. Ce jeune groupe, émergent sur la scène heavy metal américaine, débarque avec l’intention ferme de conquérir de nouveaux horizons en terres parisiennes jusqu’alors inexplorées.

Vous êtes Wings Of Steel, un groupe américain récemment créé. Vous avez sorti votre EP en 2022, et l’année dernière, vous avez dévoilé votre premier album Gates Of Twilight. Avant toute chose, félicitations ! L’album est génial, et l’EP aussi, ils nous ont vraiment transportés. C’est votre première tournée en Europe en tant que groupe. Vous avez joué en Allemagne, en Belgique, et maintenant en France. Comment avez-vous trouvé le public, comment avez-vous vécu les concerts, et avez-vous remarqué des différences avec les publics américains ?

Parker Halub (guitare) : Avant d’arriver en Europe, Wings Of Steel n’avait pas beaucoup joué en live. Nous avons sorti l’album et tout, mais nous n’avions pas vraiment d’attentes en venant ici. Nous n’avions jamais joué en Europe, donc voir quelqu’un se déplacer pour nous, c’était déjà incroyable. Nos premiers concerts ici étaient des festivals, comme le No Playback et le Keep It True en Allemagne. On a joué tôt, le deuxième jour du festival, donc on s’attendait à ce que les gens soient encore en train de dormir ou de récupérer de la veille…

Leo Unnermark (chant) : Ou perdus.

Parker : Exactement, on ne savait pas à quoi s’attendre. Quand on a commencé à jouer, il y avait quelques personnes, et je me suis dit : “OK“. Puis, vers la deuxième ou troisième chanson, la salle était remplie.

Leo : Je me souviens d’un long solo, j’ai tendance à quitter la scène pour prendre un verre ou autre. Quand je suis revenu, c’était comme si l’endroit avait changé. C’était fou. Je me suis dit : “Wow, qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce que t’as fait, mec ?” (rires)

Parker : Pour résumer, nous avons été vraiment étonnés. C’était incroyable. Et rencontrer des fans qui nous suivent depuis le début, c’était très cool.

Leo : Concernant les États-Unis, comme tu l’as mentionné, c’est un peu plus facile ici, car il y a plus de festivals où les gens se rassemblent. On a des festivals en Amérique aussi, mais ils sont plus éloignés, plus dispersés. Mais notre public américain et européen sont tous les deux super.

Parker : Jusqu’à présent, nous connaissons surtout le public de Los Angeles. Nous avons encore beaucoup à découvrir et nous aurons probablement une meilleure réponse à cette question après une tournée plus étendue aux États-Unis.

OK, on redemandera la prochaine fois. (rires)

Parker : Top. (rires)

Vous vous êtes rencontrés pendant vos études de musique à Los Angeles en 2019. Pouvez-vous nous en dire plus sur la formation du groupe, comment vous vous êtes connectés musicalement, et comment tout cela s’est fait ?

Leo : Nous nous sommes rencontrés en 2019, pendant nos études de musique. Je me souviens avoir vu Parker dans les couloirs avec ses vêtements et ses chaînes. Il portait probablement ce T-shirt.

Parker : Oui, probablement.

Leo : Je voulais vraiment créer un groupe, mais je n’avais encore rencontré aucun fan de metal ou de hard rock. Alors, j’ai décidé de le contacter. J’ai assisté à un petit concert où il jouait une chanson.

Parker : C’était un showcase où chacun jouait une chanson.

Leo : Je l’ai entendu jouer “War Eagles Day” d’Iron Maiden. Il a déchiré. Je me suis dit : “C’est lui.” Je lui ai envoyé un message sur Instagram : “Mec, tu as l’air cool, tu joues bien, formons un groupe.” Nous avons discuté, partagé des influences, notamment le groupe Blue Murder.

Parker : Leo était le premier à connaître ce groupe, c’était un signe. Nous avons jammé sur “Crying In The Rain” de Whitesnake et ça a tout de suite fonctionné.

Donc tout a commencé par un message sur Instagram et une connexion musicale ?

Parker : On peut dire ça, oui.

Leo : Absolument.

Ce n’est pas la première fois qu’on vous le dit, mais votre musique rappelle vraiment le heavy metal des années 80. C’est rare de nos jours de trouver des groupes de metal contemporains qui embrassent ce son si bien. Les groupes de metal actuels n’ont pas vraiment ces inspirations, ce son classique des années 80. Était-ce une décision consciente depuis le début ? Saviez-vous que vous vouliez aller dans cette direction, ou est-ce que ça s’est fait naturellement pendant que vous écriviez vos chansons ?

Parker : Je dirais que c’est un peu des deux. C’est peut-être plutôt naturel, mais je pense qu’on a ce son parce qu’on aime la musique qu’on aime. Personnellement, j’ai exploré différents styles, mais si je dois écouter quelque chose, ce sont les groupes que j’aime et qui sont typiques de cette époque. C’est juste la musique qui me passionne et notre son est le produit de nos influences et de nos inspirations.

Leo : En même temps, je pense qu’il est important de noter qu’on n’essaie pas de sonner comme quelqu’un ou quelque chose en particulier. Quand tu fais ça, tu perds en authenticité et les gens le ressentent.

Parker : Exactement.

Leo : Ils pourraient se dire : “Ah, c’est un groupe de reprises” ou “Ils sonnent comme tel groupe“. On n’essaie pas de faire ça. On se pose, on fait notre truc, et ce qui en ressort, c’est ce qui se retrouve sur l’album.

Bien sûr, il y a aussi d’autres influences que l’on peut repérer dans votre musique. On pense au blues dans une chanson comme “Leather And Lace”, ou au power metal dans “Fall In Line”. Quelles sont vos principales références, tous genres confondus ? Vous avez mentionné que vous écoutez du metal. À quel point pensez-vous que ces influences façonnent votre écriture et votre processus créatif ?

Leo : Je pense que cela se rapporte à notre développement musical individuel. Ça a vraiment façonné notre musique.

Parker : Oui, nos influences se manifestent dans notre musique. Si je dois parler de mon parcours…

Leo : Oui, rapidement, c’est intéressant.

Parker : Quand j’avais sept ou huit ans, j’ai découvert le groupe Journey avec la chanson “Separate Ways”. Ça m’a bouleversé. À dix ans, j’ai eu ma première guitare électrique et j’ai découvert Metallica. Ces deux groupes ont vraiment posé les bases de la musique que j’aime. Journey, avec Steve Perry, cette voix incroyable, ces mélodies et ces refrains puissants, et Metallica, avec cette énergie brute et ces guitares heavy. Bien sûr, mes goûts ont évolué, mais ces bases sont restées. J’ai aussi une passion pour la guitare classique et espagnole, et ça se reflète parfois dans notre musique.

Et Leo et moi, on aime le blues. Cela se ressent aussi dans notre musique.

Leo : Oui, j’ai grandi avec le blues. Il y avait des disques de hard rock et de metal des années 80 à la maison, mais c’est en découvrant le hard rock des années 70, très influencé par le blues, que je me suis dit : “C’est du blues, mais avec plus de puissance.” Ça m’a conduit à explorer des genres plus lourds. J’ai découvert des groupes des années 80 comme Judas Priest, mais l’influence du blues est toujours là. En combinant nos approches, on obtient une palette diversifiée de chansons. J’écoute aussi des choses excentriques, pas contemporaines du tout, qui trouvent leur place dans notre musique parce qu’on veut créer quelque chose d’unique.

Parker : Ce n’est pas quelque chose qu’on fait consciemment. Si on écrit une chanson et qu’on arrive à une section où on se demande quoi faire, on essaie différentes choses, et si ça sonne bien, on l’incorpore. C’est un processus organique, pas calculé.

Et au-delà de la musique, un autre aspect qui rappelle le power metal est l’esthétique de l’album, surtout la pochette. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’intention et les inspirations derrière celle-ci ? Comment est-ce né ?

Leo : Nous voulions quelque chose qui reflète notre musique et ses contrastes. Il y a des hauts et des bas, des aspects paradisiaques et des côtés plus sombres, rappelant l’Enfer. C’est ce que nos chansons proposent.

Parker : C’est un voyage.

Leo : Exactement. Nous voulions illustrer cela. Une fois, en conduisant dans les montagnes de Santa Monica vers la plage, nous avons vu une colline avec le soleil derrière. Au sommet, il y avait deux étalons, un noir et un blanc. C’était une vision puissante.


Est-ce inspiré de la vraie vie ?

Parker : Je dirais partiellement. En fait, je ne me souviens plus dans quel ordre ça s’est passé. (rires)

Leo : Je suis quasiment sûr qu’on avait déjà le concept. Cette image était incroyable en soi, mais là, c’est devenu évident.

Il y a une excellente exposition à Paris en ce moment sur le metal, visant à rendre le genre plus accessible à un public plus large et à écarter les stéréotypes souvent associés. En tant que groupe de metal, comment percevez-vous le metal comme sous-culture ou contre-culture du rock et de la musique en général ? Quelle place voyez-vous pour le metal dans le rock ?

Leo : De manière générale, je déteste les définitions. Je n’aime pas les catégories parce qu’elles sont réductrices et ne représentent pas tout. En tant qu’artiste et créateur, tu es toujours influencé par de nouvelles choses. Qui peut dire quel genre de style c’est ? Les classifications sont basées sur l’histoire, et quand tu bases tout sur certains groupes, tu finiras toujours par ressembler à tel ou tel groupe.

Parker : Surtout dans le metal. On aime les catégories : “C’est du heavy metal, du power metal, du neo metal“, etc. Je comprends pourquoi, mais nous ne le voyons pas comme ça. Pour répondre à ta question sur un plan plus culturel, si tu regardes l’histoire du rock, c’est toujours à contre-courant de la société. Et c’est ce qu’on fait. On ne vit pas comme les autres, on fait les choses à notre manière, et je pense que le metal et le rock incarnent cet état d’esprit.

Leo : Pour donner une image, c’est comme les ailes de fer [ndlr : Wings Of Steel en anglais], elles te permettent de voler. On essaie d’envoyer un avion en papier à travers une fenêtre… Quand tu vois un oiseau voler contre le vent, il bat des ailes mais ne bouge pas. Beaucoup de gens sont comme ça.

Cela fait sens, on voit l’image. Pour aller plus loin dans le processus d’écriture, vous n’êtes que deux, mais votre son est massif, il y a beaucoup de pistes instrumentales. Votre musique est extravagante, dans le meilleur sens possible. Comment commence une chanson ? Est-ce avec un riff, un solo, une mélodie vocale ? Comment se construit-elle ?

Parker : Le processus d’écriture est sans fin. Leo et moi, nous avons toujours des idées de riffs et de mélodies. Grâce aux téléphones, c’est génial. On a une idée, on l’enregistre. Il doit y en avoir des centaines ou des milliers. Les bonnes idées te restent en tête, mais parfois tu enregistres un truc, tu l’oublies, et quand tu le retrouves tu te dis : “C’est quoi ça ?” En général, les chansons commencent par un riff, une mélodie, une progression, puis elles s’écrivent toutes seules. On ne part jamais avec une intention très définie. Si on veut un certain type de son, on le garde à l’esprit, mais la chanson s’écrit d’elle-même. La musique n’est pas une équation mathématique, mais c’est similaire : si tu as un code algébrique, tu peux trouver les autres variables.

Leo : C’est un peu comme au lycée… bon, c’était il y a longtemps. (rires) Mais si tu connais une variable et que tu as la bonne équation, tu peux trouver les autres. Même si on ne regarde pas la musique de façon analytique, c’est similaire. Si tu as un riff, le reste de la chanson va suivre.

Et est-ce que la façon dont vous travaillez ensemble a changé au fil des années ?

Leo : Pas vraiment, et c’est ce qui est beau.

Parker : Nous sommes comme un bon vin, nous nous améliorons avec le temps. (rires)

Leo : Non, mais je pense que c’est beau parce que, comme l’a dit Parker, on n’essaie jamais de forcer quelque chose. Ça a toujours été deux gars qui s’entraînent avec leurs instruments, enregistrent et voient ce qui se passe. Bien sûr, on s’améliore, mais le processus reste le même.

Parker : Nous avons grandi, mûri, gagné en sagesse. Mais fondamentalement, nous avons trouvé notre méthode dès le début. Nous avons notre façon de faire, et ce qui est bien, c’est que ce n’est pas un processus fixe. C’est organique et nous nous amusons toujours autant, c’est toujours cool.

Leo : J’ajouterais qu’un aspect très excitant est que plus nous écrivons et sortons des chansons, plus un son distinct commence à se développer. C’est quelque chose que j’ai remarqué avec notre album. Il y a un son, on peut entendre que c’est nous. Donc, en écrivant le prochain album, nous puisons non seulement dans les inspirations autour de nous, mais aussi dans celles que nous avons déjà créées. Nous avons forgé cette identité pour le groupe.

Leo, l’un des principaux éléments qui rendent votre musique aussi unique, c’est ta voix incroyable. Tes parties vocales sont vraiment impressionnantes, on a été très touchés par la façon dont tu chantes. Comment as-tu développé ta voix ?

Leo : Déjà, merci beaucoup.

Je pense que ça a commencé tôt, parce que j’ai toujours chanté. J’écoutais beaucoup d’albums de blues quand j’étais petit. Quand t’es un garçon et que t’as pas encore passé la puberté, tu chantes assez aigu. Ces hommes et femmes du blues chantaient plus bas, c’était très émotionnel, très sombre. Mais j’ai toujours chanté plus haut, une voire deux octaves plus haut. En passant la puberté, j’étais tellement habitué à faire ça que j’ai continué. Pour ce qui est des cours, j’en ai eu quelques-uns. Beaucoup de profs se concentrent sur l’anatomie du corps, sur comment les choses fonctionnent littéralement, mais je crois pas que c’est comme ça qu’on apprend à chanter. Je crois qu’on apprend à chanter en expérimentant. Par exemple, si tu essaies d’imiter un chanteur, tu dois parfois changer des choses très subtiles sans avoir besoin de définir ce qu’elles sont, juste en essayant. Si ça ne fonctionne pas, tu en prends note. Avec suffisamment d’entraînement, comme avec n’importe quel instrument, tu t’améliores. Tu dois rester concentré et t’assurer que tu te sens bien.

C’est très intéressant, merci. Et Parker, votre musique laisse aussi beaucoup de place à tes solos, qui sont incroyables. Comment les écris-tu ? Est-ce que c’est un processus volontaire où tu te poses avec ta guitare et tu tentes des techniques ou des mélodies, ou est-ce que ça passe par l’improvisation ?

Parker : Je pense que c’est comme les chansons. Parfois, si j’ai une bonne mélodie en tête, je commence avec le lead et j’ajoute le rythme et le fond après. Mais je préfère avoir les guitares rythmiques, la basse et la batterie avant, ça me donne un arrière-plan. Pour moi, c’est comme si tu dessinais. Si tu mets un cercle noir sur une table blanche, est-ce que c’est un point noir sur un fond blanc ou est-ce que c’est un trou dans la surface ? Ce que je veux dire, c’est que ce qui se passe en fond est aussi important que ce qui se passe en lead. Donc en général, j’ai les guitares rythmiques avant. Mais les solos commencent souvent par une improvisation. J’arrive à ce moment, et je me dis : “OK, c’est parti”. Parfois, c’est la première chose que j’écris, comme pour le solo principal de “Into The Sun” sur la dernière chanson de Gates Of Twilight. C’est le premier truc que j’ai enregistré en écrivant cette chanson.

Il y en a d’autres, comme “Lady And The Lost”, où la chanson est vraiment une grande toile blanche. On peut faire et dire plein de trucs. Je me souviens m’être posé et essayé plusieurs choses. Parfois, c’est un voyage, ça prend un peu de temps. Parfois, j’improvise, j’essaie quelque chose et je me dis : “OK, j’aime bien ce lick, ce lick“, et je compose en mettant tout ensemble. Ça peut prendre cinq minutes, parfois plusieurs heures.

Leo : Et c’est cool parce qu’on a le regard de l’autre. Quand j’en ai fini avec les mélodies vocales, je les montre à Parker. La plupart du temps, c’est super, parfois il me dit : “Change ce petit truc, va plus haut.

Parker : Ouais, ou “Hey, change ta prononciation. Là, on dirait pas de l’anglais, tu dois retravailler ça.

Leo : (rires) Merci. Et parfois, à l’inverse, il n’est pas sûr de savoir comment approcher une section, et je peux avoir une idée de rythme qui va ensuite donner naissance à une autre mélodie.

L’un des aspects qui rendent votre musique aussi émotionnelle est la façon dont les sections rythmiques et lead se combinent, que ce soit à la guitare ou au chant. Tout se mélange très bien et rend le son très épique et touchant.

Leo : Génial.

Parlons des concerts un peu, parce que bien sûr, ça occupe une place importante dans la musique et dans le metal. Est-ce que vous vous souvenez d’un concert en particulier où vous vous êtes dit : “Wow, c’est ce que je veux faire de ma vie.” ? Est-ce qu’il y a eu ce moment pour vous ?

Leo : Je pense qu’on est en train de le vivre en ce moment. Avec Wings Of Steel, on n’a pas fait beaucoup de concerts. Et bien sûr, il y a eu quelques concerts avant Wings Of Steel où la salle était pleine, tout le monde criait à gorges déployées et c’était plein d’énergie. Mais je pense que les plus gros moments de ma vie jusqu’à présent, je suis en train de les vivre sur cette tournée. Les festivals, et les gens surtout. Comme j’ai dit plus tôt, étant donné que les gens n’avaient jamais entendu parler de nous avant et qu’ils vivent ça, et que nous on expérimente leur propre expérience de notre musique pour la première fois, c’est unique. Et ça n’arrive qu’une seule fois dans une vie.

Parker : Ouais. Je suis d’accord avec toi, mais je réfléchissais un peu… Quand j’avais treize ans, j’ai joué un concert au spectacle des talents de quatrième et j’ai écrit ma propre chanson. J’avais un pote qui pouvait plus ou moins jouer de la batterie, et un pote qui pouvait plus ou moins jouer de la basse. Donc j’ai essayé de les faire jouer, je me suis dit qu’ils allaient se débrouiller. Mais ouais, je me souviens que je jouais et je me disais : “C’est tellement cool. C’est ça que je vais faire.”

Peut-être que vous n’avez pas encore joué assez de concerts pour vous en rendre compte, mais certains groupes disent qu’ils ont une approche différente de leurs chansons une fois qu’ils les jouent en tournée. Est-ce que votre perception de certaines chansons a changé grâce aux performances live ? Est-ce que vous avez des préférées à jouer live ? Est-ce que vos chansons évoluent au fur et à mesure des concerts et des réactions du public, de votre feeling sur scène ?

Leo : Ouais, je pense qu’un des trucs qui a changé au fil de la tournée c’est comment on place les chansons, l’ordre des chansons, des trucs comme ça. Un autre truc dont je me suis rendu compte, c’est que c’est de plus en plus apparent que certaines chansons veulent être jouées plus rapidement en live. Et c’est pas forcément une mauvaise chose, c’est une sorte d’expérience naturelle. D’autres chansons, t’es pas censé les accélérer du tout. Tu dois les laisser prendre leur temps, et c’est quelque chose dont tu te rends compte au fur et à mesure des concerts.

Parker : Pour moi, c’est presque… tu vois, comme si le tableau sortait du mur, et prenait vie. Parce que quand tu joues live… Enfin ouais, si t’as un super système stéréo, tu vas aussi avoir cet effet, mais quand t’es là en personne et que tu joues en live, c’est presque comme si le son devenait 3D. Tu peux sentir la profondeur du son, tu peux sentir la basse, la batterie et les guitares, et surtout, tu peux sentir l’énergie. Et c’est pas juste comme quand tu vas à un concert et que tu ressens l’énergie du groupe, quand tu joues, tu ressens l’énergie du public, et je trouve que c’est hallucinant.

Leo : Un autre truc très cool, c’est que quand tu joues live – et ça, j’adore – c’est ton approche. Tu ne chantes pas ou ne joues peut-être pas la même chanson de la même façon soir après soir, tu vois ?

Parker : C’est ce que j’allais dire.

Leo : Donc je me rends compte que je change pas mal de mélodies… enfin, je garde les mélodies principales et tout, bien sûr, mais c’est fun. Tu vis tes chansons pour la première fois à chaque fois que tu joues.

Parker : C’est comme si t’étais complètement libre. Ce n’est pas comme si tu montais sur scène et tu récitais quelque chose, t’y vas et tu joues. Je pense que quand tu t’amuses avec, c’est sympa de changer deux-trois trucs. Tu gardes les structures fondamentales mais tu ajoutes des petits fills, tu atteins une certaine note différemment…

Leo : Peut-être que tu rajoutes une section, ou une sorte de solo, tu vois.

Parker : Ouais, c’est des petits trucs comme ça, mais c’est ce qui fait l’expérience live, vraiment.

Est-ce que vous avez une chanson préférée que vous avez jouée, où vous vous sentiez vraiment bien sur scène ?

Leo : Ouais. Je pense que celle où j’ai remarqué… Enfin, elles ont toutes un effet sur l’atmosphère, mais une en particulier, c’est “She Cries”. Parce que j’ai l’impression qu’elle amène tout le monde vers un état très émotionnel, au sein de nous. Et t’as tout le monde autour de toi qui est un peu dans le même bateau. Et quand ça part, c’est comme si tu te lâchais encore plus, et tu te donnes vraiment. Je pense que ça a été une super expérience.


Parker : Celle-là est bien. L’autre que j’adore jouer en live, c’est “Into The Sun”. Ce solo de guitare… c’est toujours super fun, et c’est très dynamique. Ça se calme, il n’y a plus rien à part la guitare qui s’immisce progressivement et ça monte, ça monte, puis ça part à fond. Donc c’est très fun à jouer, je l’adore. Mais bon, j’aime jouer toutes les chansons, et quand on est sur scène en train de jouer, c’est comme une expérience mystique. Tu n’as aucune conception du temps. T’es juste là, avec l’énergie. C’est vraiment incroyable.


On n’a pas consulté la setlist car nous préférons éviter les spoilers, nous voulons être totalement surpris lors du concert de demain.

Leo : Il y a quelques surprises, je pense que vous serez ravis.

Eh bien, bien sûr, votre groupe est relativement récent, mais avez-vous envisagé l’avenir ? Avez-vous un objectif particulier pour votre trajectoire, ou improvisez-vous un peu au jour le jour ?

Parker : Je dirais que, à long terme, notre objectif en tant que groupe reste le même depuis nos débuts. Nous aspirons à écrire et à offrir les meilleurs concerts, la meilleure musique possible, et à continuer de puiser dans ce qui nous inspire pour le partager avec le public. Et pas seulement avec quelques personnes, mais avec autant de gens que possible. Nous aspirons à jouer dans toutes les régions du globe.

Leo : Oui. Sur une échelle plus petite mais plus immédiate, je dirais que bien que nous soyons un groupe, nous fonctionnons également comme une entreprise, étant donné notre indépendance et notre autogestion. Ainsi, nous nous fixons également des objectifs à court terme. Par exemple, nous allons terminer cette tournée, avec un peu de chance, nous entamerons une tournée aux États-Unis plus tard dans l’année, puis nous passerons le dernier trimestre à écrire et à enregistrer le prochain album, suivi d’une autre tournée. Voilà où nous en sommes approximativement en termes de planification.

Parker : Oui. Environ un an à l’avance, en gros.

Leo : Oui.

Parker : C’est assez difficile à ce stade de notre carrière. Il est difficile de se projeter à long terme car des événements surviennent constamment.

Dernière question : notre média s’appelle RockUrLife, alors qu’est-ce qui rock votre life ?

Parker : C’est une excellente question. C’est difficile…

Ce n’est pas nécessairement lié à la musique. Quelle est la première chose que vous avez prévue de faire après, quelque chose que vous attendez avec impatience en rentrant chez vous, qui est un peu hors des sentiers battus ?

Leo : Je pense que…

Parker : Cela n’est pas légal dans ce pays.

Leo : “Cela n’est pas légal dans ce pays” ? (rires)

Nous devrons couper ce passage. (rires)

Leo : Oui… Mais je dois dire que certains des meilleurs moments de ma vie se sont déroulés en étant complètement sobre, et cela continue avec les concerts en ce moment. C’est tout ce que je veux vivre.

Parker : Oui.

Leo : Et peut-être que cela pourrait changer si cela dure plusieurs mois, qui sait. Mais en ce moment, c’est ce qui rock le plus ma life.

Parker : Oui, je suis d’accord. Juste être sur scène, ressentir cette énergie… c’est le maximum.

Leo : Et rencontrer les fans, honnêtement, parce qu’il y a tellement d’amour. C’est une abondance d’amour. Vous le ressentez sur scène, mais aussi de manière plus personnelle et directe. Ces gens qui prennent le temps de venir à vos concerts, qui assistent aux séances de dédicaces… ils sont super enthousiastes, ils vous soutiennent. Ils achètent votre merchandising. Ils nous permettent de faire ce que nous faisons, et c’est incroyablement puissant.

Parker : Je pense que c’est l’essentiel. Je suis sûr que nous pourrions mentionner d’autres petites choses…

Leo : Légales. (rires)

Parker : Oui. Mais c’est le numéro un, c’est le sommet de la pyramide.

Site web : wingsofsteelband.com

Ecrire un commentaire