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YOU ME AT SIX (16/11/22)

English version

Quelques mois avant la sortie du huitième album de You Me At Six, Truth Decay, RockUrLife a eu la chance de rencontrer le frontman Josh Franceschi. L’occasion d’évoquer la carrière du groupe, l’évolution de l’industrie musicale et du retour des groupes emo.

Bonjour Josh, merci de nous accorder cette interview ! Tout d’abord, comment vas-tu ? La dernière tournée de You Me At Six en Europe remonte à un moment déjà. Qu’est-ce que cela fait de revenir dans trois mois ?

Josh Franceschi (chant) : Merci à toi. C’est génial ! Je me sens bien, je suis très excité de refaire des concerts et de commencer la tournée par Paris. J’ai hâte d’être de retour et de retrouver nos fans.

Parlons un peu de votre nouvel album, Truth Decay. Dans quel état d’esprit l’as-tu écrit ? Comment t’est venue l’idée d’écrire un album emo ?

Josh : Tout d’abord, je pense que nous étions dans un bon endroit. Nous étions conscients qu’il avait été compliqué pour nous de tourner après la sortie de SUCKAPUNCH (2021), c’était quelques concerts par-là, un festival par-ci. Nous avions en tête d’entrer dans un nouveau processus créatif. Donc nous avons fait des “voyages d’écriture“, je veux dire que nous avons loué des Airbnb à travers l’Angleterre pour trainer en tant que groupe. Je voulais challenger les gars car nous avions plein de démos mais nous ne savions pas quelle direction donner à ce disque. Je voulais qu’il soit un peu plus centré et que les choses soient plus pragmatiques. J’ai tenté de comprendre qui nous étions, quelle est l’identité du groupe, parce que je pense qu’il y a plein de points positifs à avoir fait un album aussi versatile que SUCKAPUNCH. Mais aussi, si je le ressentais en tant que membre du groupe, d’autres personnes pouvaient penser que cela sonnait comme plein de groupes différents en un seul album. Donc j’avais vraiment à cœur de réclamer une sorte d’identité. Comme je l’ai dit aux garçons, je savais dire qui était le plus grand et le meilleur groupe de metalcore, qui était le meilleur groupe indé anglais, qui était le meilleur groupe de pop anglais, mais où sommes-nous dans tout cela ? À une époque, nous étions connus comment étant le meilleur groupe de rock emo anglais et je me disais : “Je veux retrouver cela, je veux que les gens parlent à nouveau de nous de cette manière“. Ces derniers temps, on a beaucoup parlé du retour du genre emo, avec notamment le retour de My Chemical Romance, le retour de Paramore, la reformation de blink-182 avec le line up originel. Tellement de choses qui arrivent au même moment et qui galvanisent et mettent en lumière cette scène. Cette scène alternative a également retrouvé une place dans les consciences. Donc j’avais l’impression de savoir dans quelle direction nous allions. Nous devions faire un petit retour en arrière et nous replonger dans les chansons qu’on avait écouté en grandissant, qui ont forgé nos années d’apprentissage, en tant que groupe et individuellement. Je crois que c’est vraiment à ce moment-là que la discussion au sujet de faire un album emo a pris fin. Nous avions enfin un objectif bien défini et nous pouvions enfin écrire une chanson, y déverser tout ce que nous voulions sans en enlever l’innocence. Quand tu sais en-dessous de quel parapluie tu te trouves, quelle sonorité tu veux donner à ta musique, tu peux avancer plus rapidement. Donc j’avais l’impression de retrouver cet état d’esprit de nous cinq composant ensemble sur une chanson en improvisant et donnant vie à ces chansons. L’album que tu as écouté est une sorte d’album avec un état d’esprit de l’époque de nos débuts. Avec une approche un peu nouvelle de ce que c’est que de composer un album en 2022.


On a entendu que SUCKAPUNCH était censé être le dernier album de You Me At Six. Est-ce vrai ?

Josh : Oh nous aurions bien voulu oui, mais nous avons été pris dans une spirale et en avons fait un autre.

Oui, vous vouliez faire de la musique emo à nouveau !

Josh : Oui, si c’était ce qui devait arriver, alors j’étais partant. C’est une chose compliquée et à la fois très spéciale de grandir en même temps qu’un même groupe de personnes, depuis l’adolescence jusqu’à l’âge adulte. Et ces dernières années, j’ai senti que j’avais besoin de savoir que les choses allaient dans une direction que je souhaitais suivre, dont j’étais à l’aise de faire partie ou alors cela n’avait pas d’intérêt. À ce moment-là, nous travaillions avec de nombreuses personnes et j’avais l’impression que cela aspirait l’amusement et la vie du groupe, je me disais qu’il fallait qu’on oublie les obligations et les questions matérielles. Je veux dire que je n’ai pas besoin de me sentir validé par le groupe pour ce qu’on a accompli, on a déjà accompli tellement que j’ai réellement coché toutes les cases que je voulais cocher, que ce soit en termes d’albums ou de tournées. J’ai besoin que cela se passe bien donc je pense qu’on a fait des changements à temps. SUCKAPUNCH était juste pour tellement de raisons différentes mais Truth Decay est vraiment un album facile. Parce qu’il n’y avait pas de brouhaha négatif autour de nous quand nous ne composions, nous pouvions être nous-mêmes, faire ce que nous voulions et y revenir si nous le souhaitions.

Quel est le secret de la longévité de You Me At Six ? Parce que beaucoup de groupes de votre génération, de votre scène…

Josh : Sont morts !

Oui !

Josh : Sont putain de morts !

C’est affreux. C’est probablement marrant d’être dans un groupe quand tu as vingt ans, mais quand tu en as trente, tu veux peut-être te poser, avoir une situation, donc si tu ne gagnes pas ta vie grâce à la musique, cela devient compliqué. Donc comment expliques-tu cela ? Comment ce fait-il que You Me At Six est toujours là, et pas les autres groupes ?

Josh : On est seulement là parce que des gens, par-là je sous-entends que la pierre angulaire du groupe est la fanbase. Nous sommes pertinents et attendus parce qu’ils nous permettent de l’être. Nous serions sûrement obligés d’exercer des travaux normaux et de nous poser, d’avoir un train de vie plus traditionnel, si notre musique n’atteignait plus leurs exigences. Mais je pense que You Me At Six a réussi à mériter cette part du gâteau parce que nous nous sommes toujours mis au défi, nous avons tenté de dépasser notre paresse mais surtout nous avons toujours été nous-mêmes et authentiques. Je ne dis pas que les groupes qui n’existent plus à l’heure actuelle n’ont pas fait la même chose et n’ont pas tenté d’atteindre une authenticité qui leur est propre. Je pense que nous avons vraiment fait du bon travail, notre but a toujours été la longévité mais aussi de faire les choses de la manière la plus juste possible. Si tu t’entoures des bonnes personnes, pas seulement les personnes avec qui tu travailles mais aussi au sein même du groupe, tu as de plus grandes chances de faire ressortir le meilleur de chacun. Malgré tout, certains groupes ont eu la chance de faire un ou deux albums, d’autres quatre ou cinq, la chance joue aussi beaucoup. Cela dépend aussi beaucoup de ce que tu as cultivé autour de toi : as-tu cultivé une fanbase qui vit et respire ton groupe ou une qui aime bien juste tes chansons et te voir jouer quelques fois ? Pour cela, nous avons toujours ressenti de la gratitude. Nous sommes loin d’être le plus grand groupe du monde mais ce que nous avons est une fanbase très réactive et engagée dans ce que nous faisons et qui a choisi de continuer à nous suivre donc nous avons beaucoup de chance.

Revenons à Truth Decay. Peux-tu nous en dire plus sur les featurings avec Rou Reynolds (Enter Shikari) et Cody Frost ? Vous n’aviez pas fait cela depuis Sinners Never Sleep (2011), deux duos en un seul album, c’est beaucoup !

Josh : Je crois que nous n’avions pas fait de featuring depuis longtemps. Nous nous sommes toujours dit que si en faire un tombait sous le sens, alors faisons-le. Mais nous avons été en contact avec d’autres groupes et d’autres artistes plusieurs fois, en leur demandant si cela les intéressait. Parfois la réponse a été oui, nous avons commencé quelque chose mais qui n’atteignait pas nos attentes ou qui ne s’alignait avec ce que nous voulions. Avec Rou, c’était vraiment : nous avions cette chanson pour laquelle nous voulions un invité, donc je lui ai envoyé la démo en lui disant : “Je pense que tu serais parfait dessus, tu pourrais faire ressortir la férocité de cette chanson“. Et Rou est vraiment bon à cela, il est le genre de frontman qui dit les choses avec son ventre. Donc nous avons pensé qu’il pourrait contribuer à élever encore plus la chanson, et je pense qu’il a réussi. Concernant Cody, nous cherchions une artiste de cette nouvelle génération qui est en train d’émerger. Un ami à moi m’a parlé d’elle sur Twitter. Lui et Max [guitariste, ndlr] avait déjà un peu travaillé avec elle lors de sessions d’écriture ou quelque chose du genre. Sa voix m’a complètement retourné et les gars étaient là :”Je crois qu’on a besoin de cela, on a besoin de cette voix sur l’album“. Elle était comme la pièce manquante de cette chanson. Pour faire ressortir le côté émotif. Nous étions vraiment heureux que Rou et Cody aient tous les deux acceptés et leurs chansons sont ressorties encore meilleures que prévues.

On confirme, elles sont vraiment bonnes.

Josh : Merci.


Maintenant parlons des paroles de l’album. “Mixed Emotions (I Didn’t Know How To Tell You What I Was Going Through)” évoque la masculinité toxique. Certaines chansons portent des titres comme “Breakdown” ou “:mydopamine:” par exemple. Comment te sont venues ces idées ? As-tu questionné le jeune Josh en pensant qu’il aurait pu faire certaines choses différemment, notamment si la santé mentale avait été un sujet important il y a dix ans ?

Josh : En vérité, je pense que c’est quelque chose que j’ai porté en moi pendant longtemps, à savoir que de toute la carrière du groupe, je n’ai pas réussi à tout apprécier. Parce que je ne m’autorisais pas à aimer cela. Et c’était toujours parce que j’étais très pris ainsi qu’un mélange de certains aspects de la carrière et du fait de ne plus savoir ce qu’était devenue ma vie. C’est étrange de voir comment nous les hommes, on ne s’autorise pas à exprimer nos émotions, en particulier avec nos amis, nos frères et nos sœurs, ou nos mères et nos pères, surtout si on compare à comment les femmes gèrent cela. J’ai aussi fait une sorte de bilan de ce que j’avais appris en tant qu’être humain durant ces quinze dernières années, comment cette expérience m’avait fait comprendre certaines situations de manière exhaustive. Je comprends mieux ce que mes amis et ma famille vivaient. L’idée de “Mixed Emotions” est que je n’ai pas cherché à exprimer ces émotions, c’est aussi simple que cela. La communication semble être l’une des choses les plus difficiles entre les êtres humains, et à s’entraider, à réussir à mettre des mots sur sa souffrance mais aussi à recevoir celle des autres. C’est de cela dont parle la chanson. Je mets souvent mes insécurités dans mes paroles car je pense que c’est beaucoup plus contraignant quand un artiste un est vulnérable dans sa musique. De toute façon, je trouve que je vais bien dans ma vie jusqu’au moment où je suis réveillé par la porte d’entrée, et c’est soit physiquement à cause de la connerie de quelqu’un, soit par la peur, le traumatisme, l’actualité et juste une déception générale car la vie n’atteint pas mes attentes ou les gens de notre société me déçoivent. Et j’ai senti que c’était un point de départ, quand tu tentes de communiquer avec un inconnu, si tu y vas avec une envie de surpasser l’autre alors toi aussi tu es un être humain qui traverse des choses de la vie, tu ne devrais pas mentir du genre : “eh ouais, j’ai du style, je suis cool, je suis si, je suis cela” alors que tu n’es pas comme cela. Je trouve donc les meilleures inspirations en dehors de la musique du groupe. Mais les meilleures choses que j’écris, notamment en termes de paroles, ce sont celles où je n’essaye pas de cacher quoique ce soit, je déballe tout et je le chante de la manière dont je le ressens. Je dis ce que je pense donc j’ai essayé d’être le plus honnête possible sur cet album. Parce que je pense que c’est ainsi que les gens pourront s’y retrouver. L’être humain a un radar à connerie, même si on s’imagine pouvoir surpasser certaines choses, on sait tous que non.


Donc maintenant la musique emo va traiter de sujets profonds et non pas juste de problèmes de filles et de ruptures. Non pas que ce n’est pas important, mais bon.

Josh : Je crois, c’est peut-être la phase emo volume 3 ou 4.

Tu es dans l’industrie musicale depuis au moins quinze ans. Qu’est-ce qui a changé depuis tes débuts ? À l’époque, on achetait encore des CD et on allait sur MySpace. Maintenant tout tourne autour de Spotify, des réseaux sociaux et bien évidemment de TikTok. Comment arrives-tu à suivre ?

Josh : C’est comme un mal de tête continu. Je pense que cela dépend vraiment de l’état d’esprit de plein d’artistes de notre génération et du même niveau que nous mais certains adorent et se servent très bien des réseaux sociaux ! Pour eux c’est comme une extension naturelle et moi-même j’en tire du positif parfois. Mais globalement, je pense que ce qui a surtout changé, et j’essaie de dire cela sans passer pour un vieil homme aigri, c’est que cela a pris trop de place et pour moi, il y a plus important. L’important maintenant dans la musique, ce n’est plus de savoir si une chanson est bonne ou non ou si elle touche vraiment les gens. Non, le but est désormais d’en faire une danse sur TikTok ou un autre truc inutile, comme de savoir combien de vues ou combien d’abonnés une personne a. Je sais que les vues et les écoutes sont probablement la vision la plus juste pour savoir si quelque chose a du succès ou non dans la culture populaire. Mais je trouve que c’est intéressant et que j’ai essayé d’expliquer à des groupes plus jeunes. Qu’il ne faut pas rester bloqué sur cette idée d’être à tout prix populaire sur les réseaux sociaux pour que ta musique ait du sens. Parce qu’en faisant cela, tu pars avec cela comme fondations, comme ciment pour ton groupe, et c’est triste. Je questionne cela en termes de portée, de la possibilité de communiquer et d’être connu à l’international. Évidemment, la technologie est incroyable pour cela. Je trouve juste que cela déshumanise la sincérité de l’ensemble. Pour moi, il faut vivre avec son temps et avancer dans un monde qui te permet de faire des découvertes incroyables sur ces plateformes, d’artistes géniaux qui n’auraient peut-être pas trouvé leur public sans cela. Je me demande juste si cela ne perd pas un peu de son intégrité. Mais les plus grands artistes sortent quand même du lot sans chercher à surfer sur ces tendances, par exemple Arctic Monkeys ne s’intéresse pas du tout aux réseaux sociaux.

Oui mais ils ont créé leur fanbase avant tout cela !

Josh : Mais c’est aussi l’argument que je fais, jusqu’ici la seule chose qui continue de fonctionner, c’est de monter sur scène, de jouer en direct, de créer des interactions avec d’autres personnes, pas seulement sur scène mais aussi pendant et après les concerts, rencontrer les fans. C’est comme cela que tu laisses ton empreinte dans la vie de quelqu’un. C’est comme cela que You Me At Six a tiré le plus de bénéfices, la base était de savoir combien de concerts pouvions-nous jouer, sur combien de tournées pouvions-nous être, devant combien de publics différents nous pouvions nous produire. Nous étions prêts à jouer en première partie de n’importe quel groupe et c’est ce qui s’est produit, sans nous soucier de savoir si cela correspondait ou non. Je m’inquiète de voir que les gens sont tellement obsédés par l’idée de faire des vues, des likes et d’avoir des abonnés qu’ils sont étonnés quand ils jouent dans des salles : “Oh j’ai un million d’abonnés sur TikTok mais seulement quarante personnes sont venues me voir à Londres“. Je pense que cela fausse l’industrie musicale, mais les agents et les promoteurs sont là : “c’est une science sûre“. C’est complètement faux mec, les fans ont toujours été le cœur du métier, c’est quelque chose de plus profond que cela, plus que plein d’autres choses. Mais je ne discrédite personne qui s’est fait connaître de cette manière. Je n’essaie pas non plus de décourager les gens à utiliser ces plateformes. Je pense juste qu’il y a plus important.

Oui, comme tu l’as dit, il faut d’abord construire des fondations.

Josh : Oui, c’est ce que je pense.

On a vu une vidéo d’un artiste qui jouait dans une très grande salle, et les gens ne connaissaient que les paroles du bout de chanson qui a fait partie d’une trend TikTok. C’est très triste.

Josh : Je dirais que c’était probablement le pire moment de sa journée. Le moment où il a réalisé qu’il n’était qu’une parodie de lui-même. C’est ce qui se passe quand une industrie se laisser déshumaniser. D’où l’importance de cette connexion entre les gens et que nos chansons soient des bandes-son de vrais moments, pas juste en vidéo ou dans des trends. Le groupe en a un [compte TikTok] et je ne comprends pas, TikTok ne m’intéresse pas. Je sais que c’est une grande partie de la journée de certaines personnes, de scroller pendant des heures, mais je pense que c’est une pente dangereuse.

Aimerais-tu faire des concerts sans téléphones, comme l’a fait Placebo récemment ?

Josh : J’ai déjà eu cette conversation lors d’une interview aujourd’hui, ils étaient là : “As-tu un problème avec cela ?” à cause de quelque chose que j’avais dû dire et qui leur a fait me poser la question. Je leur ai répondu que [réfléchit] ce n’est pas à moi de définir la manière dont quelqu’un cherche le bonheur. Donc si quelqu’un se sent bien en faisant cela, qu’il passe de bons moments et qu’il arrive à se lier aux autres personnes autour de lui en filmant un concert, cool. Mon truc a toujours été de dire : pourquoi tu ne filmerais pas juste ta chanson préférée, dans le but de pouvoir profiter du reste du concert, parce que je sais à quel point c’est génial. J’allais beaucoup à des concerts à Londres quand j’étais jeune et cela se passait comme cela : il fallait arriver jusqu’à la gare, trouver le bon train, ensuite dire à mes parents à quelle heure j’allais être de retour parce que je n’avais pas de téléphone portable et les rassurer en leur disant que je les appellerai depuis un téléphone payant en cas de problème. Et ce n’était pas pour te faire des amis et ensuite retourner scroller des conneries sur ton téléphone. Non, c’était, tu vas à un concert, tu bois une ou deux pintes de cidre ou de bière en canette alors que tu es encore mineur, tu sautes dans la fosse pendant plusieurs heures, tu sors complètement trempé et tu retournes chez toi. Je sais, cela fait un peu puriste.

Non, c’est juste que nous sommes de la même génération, d’avant les réseaux sociaux. On a le même âge donc on allait à nos premiers concerts sans nos parents, sans connaître personne et sans téléphone donc on était obligé de se lier aux personnes présentes et de vivre l’instant présent. Même si parfois on n’aimait pas le groupe qui jouait, on était là donc autant écouter et profiter. C’est juste une autre génération.

Josh : Oui mais je pense qu’il y a des pour et des contre. J’ai rencontré des fans de You Me At Six qui ont créé de belles amitiés en parlant avec d’autres fans de You Me At Six sur les réseaux sociaux, maintenant ils vont aux concerts ensemble. C’est génial ! Pour répondre à ta question en quelques mots, je ne demanderais jamais à quelqu’un de faire cela. Mais à certains moments du set quand je suis sur scène, j’encourage les gens à ranger leurs téléphones le temps d’une chanson et de tout donner. C’est généralement le moment le plus fou du set. Quand tout le monde est réellement à fond.

Peut-on espérer des chansons tirées de Take Off Your Colours (2008) et Hold Me Down (2010) durant la tournée à venir ? Puisqu’on est sur une vibe emo.

Josh : Oh je vois ! (rires) Je peine à convaincre les gars de jouer Take Off Your Colours. Mais il y aura une ou deux chansons de Hold Me Down sur la setlist, c’est certain. Je pense que sera un bon mélange de tous les albums. Pas énormément de nouvelles chansons, peut-être quatre ou cinq de Truth Decay et puis quinze des autres albums. Il y aura donc pas mal d’anciens titres.

Quelles chansons as-tu le plus hâte de jouer sur scène ? Et quelles sont celles que tu as le plus hâte de faire découvrir aux fans ?

Josh : J’ai vraiment apprécié de jouer “Deep Cuts” quand on était aux États-Unis, c’était amusant. Je pense qu’il y a quelques chansons sur l’album qui sonneraient super bien en live. Je ne sais pas encore si on les jouera mais je pense que dans le meilleur des cas, “God Bless The 90s Kids” plaira aux fans. “No Future? Yeah Right” est super à jouer sur scène, elle a un tempo idéal pour que les fans puissent sauter. Il y a aussi “heartLESS” qu’on jouera probablement. Plusieurs titres de l’album auraient pu être des singles. Pour moi c’est très excitant. Tu ne vas pas écouter les singles et trouver le reste bof, je pense que l’album est de qualité donc j’espère que les gens seront d’accord avec moi et apprécieront les concerts.


Dernière question : nous sommes RockUrLife, donc qu’est-ce qui rock ta life, Josh ?

Josh : Qu’est-ce qui rock ma vie ? [réfléchit] Sincèrement, et peut-être que c’est une réponse banale, mais juste être entouré de mes proches, comme mes amis et ma famille. Parfois il y a une surenchère à participer à des événements sociaux, où tu te mets la pression et souvent, cela ne correspond pas à tes attentes. Ce que je préfère, mes moments préférés, mes nuits préférées, sont quand quelque chose d’inattendu a lieu et que tu passes un moment incroyable. Et tout simplement, j’adore passer du temps avec ma mère, mon père, ma sœur, ma partenaire, mon chien, être sur scène, aller en tournée avec cette belle brochette [pointe du doigt Max qui a passé l’interview à dormir à côté de lui] il est réveillé ! (rires) Les gens que j’aime le plus savent que je les aime et savent que je chéris chaque moment passé à leurs côtés. C’est ce qui rock ma vie. Quelle réponse niaise ! (rires)

Non pas du tout. Mais on était sûr que tu parlerais de ton chien.

Josh : (rires) C’est surtout le chien !


Site web : ruthdecay.co