Un an après leur dernier concert français au Stade De France, les mythiques rockeurs australiens étaient de retour vendredi à Marseille. Un comeback sous le nouveau line up qui a tant fait parler de lui, et a soulevé beaucoup de questions. L’occasion pour nous de se forger un avis.
Entre les problèmes de surdité de Brian Johnson, le remplacement de Malcolm Young et du batteur Phil Rudd, on peut dire qu’AC/DC revient de très loin. Et pour ne rien arranger, l’annonce du remplacement de Johnson par Axl Rose, leader tumultueux de Guns N’ Roses, avait laissé une partie de la fanbase perplexe. Pourtant, quelques semaines avant, la reformation partielle des Guns avait déjà montré le retour des capacités vocales d’Axl, même avec un pied gauche fracturé. Ainsi, les premiers concerts de ce que l’on surnomme désormais AXL/DC étaient très attendus par les fans, tantôt excités, tantôt hésitants.
Nous nous sommes rendus au troisième concert d’AXL/DC dans un nouveau Stade Vélodrome marseillais quasiment plein, avec plus de 60 000 fans venus de toute la France. Les deux premiers shows, respectivement à Lisbonne et à Seville, ont plutôt été bien accueillis par les fans et la critique, quid de ce soir ?
En première partie, ce sont les jeunes Texans de TYLER BRYANT & THE SHAKEDOWN, originaires de Nashville, qui ont la lourde tâche de préchauffer la foule. Leur énergie, leurs riffs accrocheurs, proches de ceux de Led Zeppelin, et les solos très bluesy ne laisseront pas l’assemblée indifférente. Malgré leur jeune âge, les musiciens, pleine de maîtrise, offrent une excellente prestation. Ce n’est pas pour rien si l’un des guitaristes n’est autre que le fils de Brad Whitford (Aerosmith). A suivre donc !
Vient l’heure d’AC/DC, qui commence évidemment par l’intro connue par cœur de tous avant d’attaquer par le single “Rock Or Bust”. On s’aperçoit rapidement que la formation est en grande forme, et que le temps pris pour les répétitions a été bénéfique. Axl Rose est toujours assis, mais cela ne l’empêche pas d’envoyer du lourd dès le début du set. Vocalement, il s’approprie les nouveaux titres tout comme les anciens tels que “Shoot To Thrill”, le tout avec une aisance déconcertante. Côté setlist, on note un petit rafraichissement depuis la tournée de 2015, et la présence d’Axl n’y est certainement pas pour rien.
Ce qui frappe, surtout, c’est l’omniprésence d’Angus Young, mis en avant comme pour combler un vide sur scène, montrant sa forme olympique. La session rythmique basse/batterie fait son job à merveille tandis qu’Angus nous livre tout long du show des solos parfait comme rarement vus. La foule en prend plein les oreilles et les yeux, les morceaux s’enchaînent sans temps mort. On se rend même plus compte qu’un Californien de 54 ans, assis avec une fracture au pied gauche, remplace au pied levé un frontman comme Brian Johnson dans des stades archi complets. Il faut croire qu’Angus Young avait vu juste sur le casting. Axl reste néanmoins plus à l’aise pour interpréter les titres de la période Bon Scott et aura davantage de difficultés sur un morceau comme “Thunderstruck”. On sait que l’image d’Axl ne colle pas avec l’esprit d’AC/DC, mais force est de constater qu’il fait le job pour cet intérim.
Le son est impressionnant en devant de scène, et le jeu de lumières est sensationnel. Malheureusement, dans les tribunes, la sonorisation rend beaucoup moins bien. Mais cela n’empêchera pas le public de chanter sur toutes les chansons dans une ambiance folle, notamment sur “T.N.T.”, “High Voltage”, “Sim City” ou encore “Highway To Hell”. A tous ceux qui doutaient, rassurez-vous : Axl Rose est incroyablement convainquant. Le chanteur restera également humble, respectueux et appliqué sur chaque titre. Un show dantesque qui se terminera au bout de deux heures intenses sur “For Those About To Rock (We Salute You)” sous le bruit des canons en guise de final.
Il est assez probable qu’AC/DC ait donné sont dernier concert en France (on ne le souhaite pas, évidemment). Malgré l’absence de Brian, que l’on espère revoir sur scène, AC/DC a su montrer qu’il était encore là malgré son gros changement de line up. Le contrat a été dûment rempli, les fans ravis, et c’est tout ce qui compte !
Setlist :
Rock Or Bust
Shoot To Thrill
Hell Ain’t A Bad Place To Be
Back In Black
Got Some Rock & Roll Thunder
Dirty Deeds Done Dirt Cheap
Rock’N’ Roll Damnation
Thunderstruck
High Voltage
Rock ‘N’ Roll Train
Hells Bells
Given The Dog A Bone
If You Want Blood (You’ve Got It)
Sin City
You Shook Me All Night Long
Shot Down In Flames
Have A Drink On Me
T.N.T.
Whole Lotta Rosie
Let There Be Rock
—-
Highway To Hell
Riff Raff
For Those About To Rock (We Salute You)