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AMARANTHE @ La Machine Du Moulin Rouge (24/03/15)

Le mardi 24 mars aura été une soirée tout en paradoxes. Santa Cruz, Engel, et Amaranthe, dans trois styles totalement différents, nous ont servi un festin auditif. Il paraît que la cuisine nordique est en vogue en ce moment ? Voyons ce qu’il en est de la musique.

Les blondinets de SANTA CRUZ, cheveux longs, torse nus, vestons en cuir, recouverts de croix, tout droit sortis des années 80, forment un on-ne-peut-plus cliché étrangement rafraîchissant. Pourtant, les angelots ne lésinent pas sur le côté heavy, ni sur les titres provocants tels que “Let Them Burn”, avant d’enchaîner les “fuck yeah, motherfucker” en s’adressant au public. Les garçons auront fait monter la température, par leur côté chaleureux. Lors de la dernière chanson, le chanteur n’a pas hésité à se jeter dans la fosse, et la traverser de part en part, allant même jusqu’à s’asseoir sur la rambarde qui la délimitait. Mais cela ne se limitera pas à leur performance, puisque nous retrouverons les Finlandais plus tard en train de discuter et prendre des photos avec l’assemblée, au fond de la salle. En tous cas, les rockeurs auront su nous ouvrir l’appétit avec brio. Santé, Cruz !

 

Alors que la salle était éclairée pour Santa Cruz, les lumières s’éteignent lorsque le groupe suivant fait son entrée. Les bruns de ENGEL n’ont rien à avoir avec la connotation angélique de leur nom, ni aucune commune mesure avec les angelots qui les précédaient sur scène. Le premier growl ne perd pas une minute avant de se faire entendre, alors que les musiciens fardés de noir disparaissent derrière leurs cheveux. L’ambiance est lourde. Si nous flirtions avec le côté lumineux de Santa Cruz, nous brûlons avec le caractère ombrageux de Engel. Un brouillard est présent dans toutes la salle. Le barbecue est en marche, l’apéritif étant terminé, et une chose est sûre : nous ne sommes pas au Paradis. Les Suédois nous interrogent alors avec leur titre “Question Your Place”. Si nous étions certains de cela avec des chansons telles que “Fading Light” ou “Six Feet Deep”, la salle s’éclaire lorsque le chanteur demande de “lever les mains, et d’atteindre le ciel”. Le vocaliste repère alors un fan venu de Russie, présent pour la quatrième fois, et nous fait part de sa joie. Peut-être que les apparences sont réellement trompeuses, finalement. Ce qui est certain, c’est que les réjouissances ne sont pas finies, et le banquet peut continuer.

 

Entrent alors les tant attendus AMARANTHE. La surprise du chef est celle qui constitue la particularité de la formation : trois chanteurs pour le prix d’un. Deux voix masculines pour une féminine, de quoi satisfaire tous les goûts, tout en maintenant une harmonie des saveurs parfaite. Le fan service est plus que présent, car ce soir, le spectateur est roi : ils ne lésinent pas sur les clins d’œil, serrages de mains, salutations de la main, et autres agréments pour épicer la soirée. Jake E se met alors à provoquer ses fans, qui dansent, chantent, mais ne se manifestent pas plus que ça. Tous semblent subjugués. Il lance alors “Paris, vous êtes bons, mais toujours pas les meilleurs !”. Face à cette occasion de mettre le feu, servie sur un plateau d’argent, les cris retentissent ça et là, et la chaleur monte d’un cran. Elize Ryd poursuit alors : “C’est tellement génial d’être de retour, encore plus pour cette date. C’est comme un rêve, pour moi !”. Les Suédois jouent alors “Over And Done”, qui finira de briser la glace, alors même que le temps semblait arrêté : un délice glacé dans le temps et l’espace. Nous ne sommes ni en enfer, ni au Paradis, mais hors de tout, hors des repères que nous connaissons. Sur Terre, sans y être réellement. Dans un rêve, peut-être. C’est en tout cas ce que semble indiquer la bande. “Nous vous aimons Paris, nous passons de merveilleux moments chaque fois que nous venons”. Avant que Jake ajoute : “J’ai demandé ma petite amie en fiançailles à Paris, et c’est pourquoi vous pouvez être certains que nous reviendrons !”. Les festivités semblent à peine avoir commencées qu’elles se terminent déjà, et si cela semble délicieux en un sens, la rapidité avec laquelle le show s’est déroulé aurait pu laisser un goût amer à certains. Mais il faut avoir un fin palet pour apprécier les bonnes choses, et non pas être dans la surconsommation. C’est pourquoi la prestation aura été équilibrée, dans la mesure, et aura satisfait les amateurs de power metal symphonique.

 

Ce fut dont une dégustation auditive divine, diaboliquement variée, et humainement forte. De quoi satisfaire tous les goûts, dans un moment convivial, que l’on aurait paradoxalement envie de garder pour soi égoïstement, tant cela est rafraîchissant.

Setlist :

Digital World
Hunger
Invincible
Razorblade
1.000.000 Lightyears
Serendipity
Over And Done
Trinity
Massive Addictive
Afterlife
Electroheart
Leave Everything Behind
Amaranthine
Call Out My Name
—-
Automatic
Dynamite
Drop Dead Cynical
The Nexus