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DOWNLOAD FESTIVAL FRANCE 2018 – Jour 2 (16/06/18)

Cette deuxième journée est celle qui verra se succéder le plus de groupes des quatre jours, d’où la variété musicale proposée au menu, avec en guise de plat de résistance, Marilyn Manson !

WILD MIGHTY FREAKS (Main Stage 2) – Introduit par une résidente de Brétigny-Sur-Orge, ce quatuor, formé par Crazy Joe, Flex, Tonton et Yaboy, a l’honneur d’ouvrir la Main Stage 2 en cette seconde journée de festival, puisque WMF est l’un des trois talents de l’Essonne mis en lumière via le Download Project (avec Wakan Tanka la veille et Teacup Monster le lendemain), association entre le Download Festival Paris et le Conseil départemental de l’Essonne et les salles du Rack’Am, du Plan et de l’Empreinte.

 

 

Avec un EP à son actif, “Guns N’Cookies” sorti l’an dernier et un album en préparation pour novembre prochain, le groupe n’a aucun mal à convaincre les festivaliers déjà nombreux devant la deuxième grande scène en ce début d’après-midi. D’abord par la musique, une sorte de fusion alliant hip hop, trap et rock/metal à la Hollywood Undead, mais aussi avec un univers visuel horror (masque de joker, lentille blanche, faux sang) pour un cocktail terriblement efficace !

 

 

CROSSFAITH (Main Stage) – Venant tout droit du pays du Soleil-Levant, Crossfaith vient défendre son metal et toute la différence qu’il représente dans le paysage musical. Habitués des scènes françaises, les retrouver sur la Main Stage est un beau signe de progression et de reconnaissance. Les musiciens s’en montrent dignes avec un set qui inaugure en beauté cette deuxième journée. L’enthousiasme du public fait trembler le sol, et prépare très bien le terrain pour ce qui va suivre.

 

 

 

 

WHISKEY MYERS (Warbird Stage) – Originaire du Texas, la tribu WM prend ses aises sous la Warbird Stage. Le registre southern/country rock va rapidement faire mouche. Il est difficile de résister à une telle musique compte tenu des conditions (festival, plein air, alcool) surtout que le groupe y met du sien pour installer une certaine proximité avec Cody Cannon en première ligne. Entre harmonica, percussions énergiques et enchainements de soli entre Jeffers et Tate, la patte southern est difficile à cacher, et c’est tant mieux ! Avec une bonne dynamique de show et une musique très plaisante, le public est conquis. Le dernier album “Mud” est sorti en 2016, à quand la suite ?

 

 

ALCEST (Main Stage 2) – C’est sous un soleil de plomb qu’Alcest s’empare de la Main Stage 2. Le duo, composé de Neige (chant/guitare) et Winterhalter (batterie), nous propose trois titres de “Kodama“, le dernier album en date, sorti en 2016. La musique des Français est intense et diverse, elle étonne par la lourdeur des instruments, par les hurlements ravageurs du chanteur en symbiose avec une double pédale vive et brutale et le son du clavier pour adoucir le tout. Pas de doute, Alcest est bien un groupe de black metal atmosphérique nous transportant dans un autre monde. Bien que, par moment, on peine à discerner le chant alternant douceur et férocité, l’audience semble ravie du set proposé par Alcest.

 

 

TURBONEGRO (Main Stage) – Un flic à la basse, un fermier à la guitare, et une tenue hors norme avec sa fidèle casquette en cuir pour Tony Sylvester qui a repris le chant depuis maintenant sept ans. Les Turbojugend se massent à l’avant avec leurs vestes en patch et prennent d’assaut la fosse pour un concert de folie dont seuls les Norvégiens ont le secret. Du chemin a été parcouru depuis le début du groupe, mais les changements de formation n’ont jamais entaché l’enthousiasme porté à ce dernier. Celui-ci est encore debout, et met une belle claque au Download Festival.

 

 

NOTHING MORE (Spitfire Stage) – Quelques mois après son dernier passage dans l’Hexagone, Nothing More prend possession de la Spitfire Stage. Nothing More, c’est un condensé d’énergie et de testostérone à l’image de son charismatique leader Jonny Hawkins qu’on a du mal à suivre tant il bouge dans tous les sens, accaparant tout l’espace scénique. Et si la scène est trop petite pour lui, pas de soucis, il profitera de chaque instrument pour y grimper dessus. Le quatuor, venu tout droit du Texas, nous gratifie de “Go To War”, le premier single du dernier album “The Stories We Tell Ourselves” (2017), qui lui avait valu trois nominations bien méritées aux Grammy Awards. Le groupe finit son set avec un Hawkins perché sur le “Scorpion Tail”, cette structure crée de toute pièce par la bande, avec “This Is The Time (Ballast)”, et c’est à ce moment qu’on se dit que Nothing More porte bien son nom et qu’on aimerait en avoir plus !

 

 

HOLLYWOOD UNDEAD (Main Stage) – THE moment malaise du Download Festival France 2018. Outre un flagrant délit de playback et des propos/paroles sexistes visiblement assumées, ce qu’on retiendra de la prestation du sextette californien rap metal sera encore moins glorieux.

Alors que la question du harcèlement n’a jamais été aussi au centre de l’actualité, les festivaliers, au cours du set, seront les témoins directs d’un harcèlement sur scène du groupe sur un fan. Vous avez bien lu. Un fan, qui, au départ, était heureux de pouvoir rejoindre le groupe désenchantera assez vite puisqu’à peine sur scène, les membres le pressent en l’insultant alors que ce dernier voulait seulement les saluer, lui demandent de traduire “buttfuck” alors que le malheureux ne sait pas, c’est alors que les musiciens improvisent une chanson en implicitant qu’il était gay alors qu’il joue un riff dessus, avant de lui donner le coup de grâce à la fin en lui disant : “ton copain sera fier de toi”.

 

 

Dissimulés sous des capuches, masques ou des lunettes de soleil, sous une grosse ambiance de fête apparente (palmiers gonflables, effets pyrotechniques, mash up “Enter Sandman” / “Du Hast”) sur la Main Stage, quand on creuse un peu plus, le harcèlement, l’homophobie et le sexisme ne sont vraiment pas bons à voir, encore moins sur la scène principale d’un festival. Next!

 

 

THRICE (Warbird Stage) – Quatuor ayant déjà de la bouteille, Thrice vient nous balancer ses classiques ainsi que de nouveaux morceaux en pleine poire. Formation de post hardcore jouant sur plusieurs tableaux, c’est surtout du lourd dont il est question. Public séduit sur plusieurs générations, slammant ou écoutant religieusement, ce set est un délice pour nos mirettes et nos tympans. Beaucoup sont devenus fans pour les morceaux plus pêchus, mais on reste aussi pour ceux qui tendent plus vers la douceur.

 

 

 

 

 

MANTAR (Spitfire Stage) – Il est l’heure d’accueillir Mantar. Quelques mois après la dernière halte en France, c’est devant un public parsemé que le duo prend possession de la Spitfire Stage. Venu défendre le prochain opus “The Modern Art Of Setting Ablaze”, disponible le 28 août prochain via Nuclear Blast, ce groupe, formé en 2012, propose un son propre à lui à mi-chemin entre le black metal et le doom incluant certains aspects punk, bien que selon ses dires sa “musique parle d’elle-même sans qu’il n’y ait le besoin de les [chansons] classer dans des genres”. Le set proposé par les deux Allemands est propre, net et carré. Pas de blabla, pas de mise en scène, chez Mantar, on ne mise que sur la brutalité et la puissance du son. Eric et Hanno se retirent avec “Era Borealis”, extrait du dernier album en date “Ode To The Flame”. Ils seront de retour en France lors du Sylak Open Air le 8 août.

 

 

NOFX (Main Stage 2) – Et c’est reparti pour une dose excentrique avec NOFX. Vêtu d’une robe, vernis aux ongles, et lunettes glamour, Fat Mike ne perd pas de sa verve qu’il n’hésite pas à nous assener entre deux titres. En toute simplicité, ils vont frapper un grand coup pour ravir les fans de la première génération ainsi que ceux qui les découvrent ce soir. Une reprise de Joe Dassin suffira à donner le coup de grâce, pour le public hilare et aimant, et pour un Noodles se préparant pour son set, le regard attendri sur cet homme arborant toujours sa crête avec fierté. Un bon moment, vraiment.

 

 

AVATAR (Main Stage) – Après une première date parisienne ultra complète en février dernier, Avatar revient dans la capitale dans le cadre du “Avatar Country World Tour”, et fait les choses en grand, comme à son habitude. Plus besoin de présenter Avatar, ils sont sur toutes les lèvres. Leur succès est incontestable et les Suédois jouent désormais dans la cour des grands. Bienvenue dans “Avatar Country“, bienvenue au freakshow. La bande de Johannes Eckerström démarre son set avec “A Statue Of The King” et dès lors, le tout est dans la mise en scène. Comme une prosternation devant Jonas “Kungen” Jarlsby, notre roi, noblement assis sur son trône, tous les autres membres du groupe sont surélevés grâce à une estrade.

 

 

Un décor abracadabrantesque, des tenues de scènes extravagantes voire grotesques, on assiste à un véritable show, à un freakshow. L’ambiance est de la partie, les fans connaissent les paroles et le font savoir pour le plus grand plaisir du groupe. Le leader un poil clownesque nous honore d’un joli discours de remerciements. Alors c’est vrai qu’après presque deux jours de festival, les remerciements d’artistes, on y accorde plus d’importance, oui, mais celui-ci semblait sincère et authentique. Avatar conclut avec “Hail The Apocalypse” accompagné de jolis feux d’artifices. Des feux d’artifices, quelle bonne idée, seulement en pleine journée, cela retombe un peu comme un soufflet. Allez, on fera semblant d’avoir rien vu !

 

 

ULTRA VOMIT (Warbird Stage) – Face à Gojira durant la précédente Fête De L’Humanité, les Nantais sont cette fois placés en même temps que Avatar. Que cela ne tienne, le public se déplace en masse pour montrer qu’il collectionne des canards vivants. Véritable bête de scène et hilarant au possible, Ultra Vomit se devait d’être l’un des points d’orgue du Download. En un an, “Panzer Surprise !” est devenu un classique avec des titres comme “Evier Metal”, “Kammthaar”, ou encore l’inévitable “Pipi Vs Caca”, prétexte à un wall off chiasse de folie. Un vrai moment entre potes, avec un passage de Niko de Tagada Jones sur “Un Chien Géant”. De quoi secouer de façon explosive le “Téléchargement Festival” comme ils aiment l’appeler. En tout cas, prenez le comme une excuse ou non, mais on va avoir besoin de se faire apprendre les bonnes manières à nouveau le 13 octobre prochain à l’Olympia.

 

 

THE OFFSPRING (Main Stage 2) – Personne ne s’en cache, voir The Offspring est avant tout un péché mignon emprunt de nostalgie. “Americana” résonne, et sans s’en rendre compte, nous revoilà avec nos bermudas et nos Etnies aux pieds sur le chemin du skate park. Rythme moins incisif, une reprise au piano de “Gone Away” qui sonne comme “Mad World” de Tears For Fears, et un “Whole Lotta Rosie” d’AC/DC dispensable qui donne l’impression de meubler. Punk is not dead, he’s fucking old! Malgré les ravages du temps, on ne saurait quand même bouder le plaisir de gueuler les paroles de “Why Don’t You Get A Job?”.

TREPONEM PAL (Spitfire Stage) – Les groupes parisiens se font rares lors de cette édition, alors c’est tout fiers qu’on accueille Treponem Pal. Il s’agit de l’un des pionniers du metal industriel français avec plus de trente ans d’existence, dont dix ans d’inactivité et huit albums à leur actif. Le dernier en date étant “Rockers’ Vibes”, sorti en 2017 et les Parisiens en dégagent un paquet de ces rockers vibes. Exposée sur une scène au décor atypique, la bande de Marco Neves nous propose un set d’une heure durant lequel, le public peine à rentrer dans l’ambiance, mais une fois lancé, il ne s’arrête plus et déborde d’énergie à l’instar de notre quatuor français.

 

 

MARILYN MANSON (Main Stage) – Moins de sept mois après son concert à l’AccorHotels Arena, le Révérend est de retour pour clore cette journée du samedi sur la base aérienne 217 de Brétigny-Sur-Orge. Ceux qui l’ont vu lors de son dernier passage, ce concert sera quasiment identique que celui du 27 novembre dernier. A quelques différences près.

Côté scénographie, on remarque que les deux pistolets croisés, le fameux décor qui était tombé sur le shock rocker durant sa tournée américaine en 2017, lui cassant sa cheville au passage, ont été remplacés par deux doubles croix suspendues de chaque côté de la scène alors qu’en fond de scène trône le drapeau américain avec des doubles croix à la place des étoiles.

Ce backdrop changera tout au long du set, passant de l’artwork du dernier album “Heaven Upside Down” (2017) à un mur de graffiti. Mais ce qui capte l’attention, c’est surtout le pupitre griffé du logo de “Antichrist Superstar”, au centre de la scène.

C’est d’ailleurs par deux morceaux issus de cet album phare sorti en 1996 que Manson entame son show, “Irresponsible Hate Anthem” suivi de “Angel With The Scabbed Wings”, qui n’apparaissaient pas sur le setlist du dernier concert parisien. Dans l’ensemble, Manson proposera quasiment les mêmes morceaux, avec quelques autres titres en plus tels que “Rock Is Dead”, “The Fight Song” et “Antichrist Superstar” qui n’avaient pas été joué depuis quelques années maintenant.

Sur ce dernier morceau éponyme du deuxième effort studio joué lors du premier rappel, Manson chantera du haut de son pupitre comme il l’a toujours fait, la bible et les micros suspendus en moins. Dommage ! On regrette également le peu de titres issus du dernier essai, mais festival oblige, le set est adapté en conséquence.

Autre nouveauté que nous offre le chanteur, il s’agit de la reprise de la B.O de “The Lost Boys”, “Cry Little Sister” de Gerard McMann, dont la version studio est sortie la veille en guise de second rappel avant le final sur “Coma White”.

Cependant, étant désormais à nouveau mobile et non assis tout au long du set sur un trône, Marilyn Manson parcourt la Main Stage en long et en large, jouant avec ses musiciens, mais à force de s’agiter dans tous les sens, la voix de Manson n’est pas toujours juste, sans parler du manque d’énergie des musiciens qui se contentent de faire le job.

Malgré des imperfections par ci par là, c’est un Marilyn Manson plutôt en forme qui aura bien diverti le Download Festival France, qui est dans sa majorité présent pour voir le personnage que pour sa musique. Et ce n’est pas la fan qui a été invitée sur scène après que l’Américain l’ait remarqué avec sa pancarte “I will kill 4 U” qui dira le contraire !

MESHUGGAH (Warbird Stage) – Côté Warbird, c’est une toute autre ambiance qui va clore cette seconde journée. Armés de leur impressionnant lightshow, mais également de sa musique, les Suédois vont tout écraser sur leur passage. Avec un set équilibré piochant tantôt dans le dernier album “The Violent Sleep Of Reason” (2016) mais également dans “Nothing” (2002), “obZen” (2008) et “Koloss” (2012). La balance est plutôt bonne, le show est plus appréciable encore et la réaction des fans confirme ce ressenti.

 

 

Après Ozzy Osbourne la veille, seule tête d’affiche exclusive du Download Festival France, ce samedi, toujours aussi chaud et chargé en groupes, s’achève donc avec un set en demi-teinte du second headliner de cette troisième édition.

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife