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DOWNLOAD FESTIVAL FRANCE 2018 – Jour 3 (17/06/18)

Troisième jour, certes moins riche en metal, mais davantage de rock en cette troisième édition. A l’image de sa tête d’affiche, Foo Fighters !

STARCRAWLER (Warbird Stage) – Le set le plus WTF de cette troisième édition revient assurément au quatuor punk rock garage de Los Angeles. Si au début du set le chapiteau semble disparate, ce dernier se remplira assez vite par les festivaliers attirés, non seulement par l’album éponyme “Starcrawler” joué dans sa quasi totalité, mais surtout par la frontwoman Arrow De Wilde. Il faut dire que la chanteuse filiforme captive tous les regards des curieux pendant les quarante minutes du show. Car il s’agit d’une véritable showwoman, totalement possédée par les dix morceaux qui s’enchaineront à un rythme effréné (punk oblige !).

 

 

Impossible de rester de marbre devant ses nombreuses contortions et provocations (expressions intimidantes, imitation d’une fellation avec son micro) à la limite du glauque même. Sur la clôture “Train” / “Chicken Woman”, la grande perche aux airs d’Alison Mosshart en mode junkie, cheveux roses assortis à son maquillage, crachera du faux sang et s’en barbouillera tout le corps et sur le dernier morceau. Elle ira jusqu’à embrasser les premiers rangs, y compris les vigiles, les recouvrant tous de traces rouges à son passage avant de disparaitre à toute vitesse dans les coulisses. Pendant ce temps, un fan aura l’honneur de monter sur scène pour jouer les derniers accords sous les hourras. C’est trash n’roll, on adore !

 

 

THE NOFACE (Main Stage) – Oma Jali ouvre les festivités de ce troisième jour de festival en s’imposant en tant que natural born leader avec les membres de feu Skip The Use. En revisitant un album de très bonne facture, elle hypnotise avec la section rythmique les pauvres âmes en manque de rock n’roll depuis la veille. Aussi sophistiqué que sur nos platines, The NoFace possède la carrure et les épaules pour devenir encore plus grand.

 

 

THE LAST INTERNATIONALE (Spitfire Stage) – Le premier groupe à fouler le sol de la Spitfire Stage est The Last Internationale. Trois ans après sa dernière date parisienne en première partie des Who, le duo, originaire de New York, nous présente son rock grandement influencé par le blues. Dès les premières notes, on est tout de suite ébahi par la voix si singulière de Delila Paz. Les femmes de ce milieu n’ont cessé de prouver qu’il ne faut pas se méfier des apparences, et Miss Paz nous le démontre une fois de plus. Une voix et un coffre à en scotcher plus d’un, la guitare, aux accents parfois folk blues un peu sudiste, sublime le tout. The Last Internationale nous joue leur nouveau single “Hard Times”, tiré du prochain album “Soul On Fire”, dont la sortie ne cesse d’être repoussée.

 

 

THE STRUTS (Main Stage 2) – Premier concert de la deuxième grande scène du festival inaugurée en grande pompe avec le quatuor anglais rock emmené par son frontman Luke Spiller, vêtu d’une veste orange à franges, dont la ressemblance avec Mick Jagger n’est plus à préciser. D’ailleurs, il n’y a pas que l’apparence du chanteur qui fait penser aux Rolling Stones.

Musicalement, les Britanniques délivrent un stadium rock fédérateur (“Put Your Money On Me” et ses “oh yeah”) qui n’aura aucun mal à séduire l’assemblée rassemblée en masse devant la Main Stage 2, pendant que le soleil pointe enfin son nez alors que le temps de ce dimanche est assez couvert. Le set sera majoritairement concentré autour de “Everybody Wants”, seul album de la discographie de The Struts paru en 2014, mais également avec deux inédits dont “Body Talks” paru deux jours plus tôt et “Fire”, tous deux extraits du second album à paraître prochainement.

 

 

Ajouté à cela une excellente communication et un charisme indéniable du frontman (Billie Joe Armstrong sors de ce corps !), et le tour est joué ! Ce show, bien que trop court, verra d’ailleurs la foule s’asseoir avant de sauter sur le dernier titre “Where Did She Go”. “Rock n’roll is fun”, comme dit Luke, résumant parfaitement ces quarante minutes de set.

 

 

GRAVEYARD (Warbird Stage) – Les Suédois sont bel et bien de retour ! Après leur passage au Mondial Du Tatouage, il est temps de retrouver la délicatesse des mélodies scandinaves que propose le combo. “Peace” le nouvel album paru cette année est évidemment au centre des débats avec “The Fox” ou la douce “Bird Of Paradise”. Joakim Nilsson peine à se faire entendre mais le set est globalement maitrisé. Le quatuor piochant également dans ses albums précédents, les fans de la première heure y trouvent également leur compte.

 

 

WOLF ALICE (Main Stage) – Malgré le caractère grand public de la musique de Wolf Alice, la formation britannique peine à convaincre le public rassemblé auprès de la Main Stage. Rock alternatif trop propre sur lui, la tâche n’est pas aisée d’assurer un set entre tous les monstres sacrés de la journée. Consciente de ça, Ellie Rowsell ne se laisse pas démonter et assure un show qui manque pourtant de spontanéité. On croise les doigts pour une prochaine fois !

 

 

ROYAL REPUBLIC (Main Stage 2) – Nos amis suédois sont dans la place, et c’est eux qui mènent la danse à l’allure la plus folle. Affublés de smokings jaunes dorés, Adam Grahn et ses acolytes entament “When I See You Dance With Another” qui donne le ton pour le reste de la prestation. Bonne humeur, autodérision, et le rock le plus sincère qu’on puisse entendre, le groupe prend un malin plaisir à nous mener par le bout du nez de la façon la plus ludique qui soit. C’est simple, on en redemande, que ce soit de la reprise acoustique de “Addictive” qui prend toute sa saveur comique ou de la reprise enflammée du “Battery” de Metallica où certains vivront le mosh pit le plus violent du festival. Une chose est sûre, nous serons nombreux à revenir danser le 8 mars 2019 à l’Elysée Montmartre en compagnie de Royal Republic !

 

 

FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES (Main Stage) – Dans la famille des sets les plus attendus, Frank Carter & The Rattlesnakes est en bonne posture, ayant une réputation live qui convient d’autant plus à l’envergure d’un festival. Mais à peine “Juggernaut” démarré, on perd Frank qui décide de ne faire littéralement qu’un avec le public. Au début, c’est gentillet, il s’approche de la foule, chante à la barrière, mais comme ce n’est jamais assez pour lui, le charmant leader décide de se laisser porter par l’assemblée, au sens propre comme au figuré. Puis en plein milieu de la fosse, Carter donne du fil à retordre à son bodyguard.

 

 

Nul besoin de jeu de scène et de décor spectaculaire lorsqu’on s’appelle Frank Carter, il fait le show à lui seul. Mais à lui seul, ça ne lui suffit toujours pas, alors évidemment il fait appel à l’assemblée. Le Monsieur Loyal du punk old school impose à l’auditoire réceptif un circle pit géant durant “Jackals”, et tant que celui-ci ne sera pas aussi impressionnant qu’il le souhaite, il ne poursuivra pas son show. Évidemment l’audience se prête au show sous les yeux amusés de la bande. Frank Carter & The Rattlesnakes finit son set avec une chanson au message positif et plein d’amour, “I Hate You”. Le point d’honneur pour foutre le bordel avec classe, on admire !

 

 

SLAVES (Warbird Stage) – Duo de choc que celui de Slaves, nous délivrant du punk sauce britannique baigné dans le garage rock. Un curieux mélange qui prend grâce à l’énergie de Laurie Vincent et de Isaac Holman, qui ne retombe pas une seule seconde de leur set. Ils ont réussi à s’inscrire dans la formule à deux, comme Royal Blood depuis quelques années et les White Stripes avant eux. Slaves, par sa musique et ses performances, grandit peu à peu et il ne sera pas étonnant de le voir sur de plus grandes scènes l’un de ces quatre matins.

 

 

DEAD CROSS (Main Stage 2) – Au vu du nombre de festivaliers, peu connaissent l’association entre Mike Patton, Dave Lombardo, Justin Pearson et Michael Crain. Mike Patton en grande forme avec Dave Lombardo et ses acolytes livrent un set incroyable en présence de si peu de monde. Que cela ne tienne, les fidèles sont pris dans l’ambiance du super groupe de punk hardcore, les curieux eux rebroussent chemin illico presto.

 

 

Violence est le maître mot, peu de temps morts durant l’interprétation de l’album éponyme. La courte durée des titres n’aidant pas, le show passe à une vitesse éclair et semble quasi -excusez du peu- torché. Patton se fend de quelques mercis, et prend son rôle toujours au sérieux. Véritable aura vivante, il donne toujours de la voix au service du bizarre et de notre plus grand plaisir. Son amour de la scène transpire de la manière la plus sobre. Petit clin d’oeil trop bref avec ce mix surprenant du “Epic” de Faith No More et du “Raining Blood” de Slayer. En espérant un passage dans la capitale !

 

 

LANDMVRKS (Spitfire Stage) – Place au metalcore, mélangeant chant clair et stream, du quatuor originaire de la Cité phocéenne sur la plus petite des scènes du Download devant un parterre de curieux, venant soutenir la scène locale. Pour la seconde fois de la journée, un groupe fera asseoir et sauter les festivaliers pour créer “le plus gros bordel possible” durant ce concert en plein soleil et sous la chaleur. Marseille represents!

 

 

PERTURBATOR (Warbird Stage) – Compte tenu de l’affluence, le succès était déjà pleinement garanti. Devant une foule prête à danser, la danse sera effectivement maitre mot tout au long du set. Là où Carpenter Brut avait réussi l’an dernier, il en sera de même pour Perturbator cette année.

 

 

THE HIVES (Main Stage) – Moins d’un an après le dernier passage au Lollapalooza Paris, le quintette garage rock fait son comeback sur la base aérienne 217 avec un concert assez semblable qu’à l’Hippodrome de Longchamp, comme le confirme le fond de scène mi-noir mi-blanc assorti aux costumes des cinq membres. Ou presque.

Car même si The Hives n’a toujours pas sorti de nouvel album depuis “Lex Hives” (2012), le groupe jouera ENFIN deux nouvelles compositions, “Paint A Picture” et “Stick Up” parmi les douze morceaux du set best of (“Walk Idiot Walk”, “Go Right Ahead”, “Hate To Say I Told You So”, “Tick Tick Boom”).

 

 

A part ces inédits, rien de nouveau à l’horizon mais le groupe assure toujours comme à l’accoutumée, en particulier son charismatique et énergique frontman Howlin’ Pelle Almqvist, qui fera comme toujours l’effort de communiquer dans la langue de Molière. Ce dernier n’hésitera pas à se balader sur la grande scène, y compris dans la fosse de la Main Stage perché au dessus des épaules d’un fan des premiers rangs.

A noter que pour la énième fois, cette heure de show verra le public s’asseoir et sauter à l’unisson. Désormais un rituel incontournable de ce dimanche !

 

 

MASS HYSTERIA (Main Stage 2) – Avec un sens du spectacle qui nous entoure d’une fierté patriotique, Mass Hysteria honore sa première Main Stage et donne tout pour être l’un des concerts les plus mémorables du Download. Drapeau géant qui se baisse en début de set, danseuses exotiques, et prestation sur le pouce seront les ingrédients de cette heure qui précède le dernier concert. Malgré la horde d’irréductibles qui cherchent déjà une place de choix pour la bande de Dave Grohl, une foule nombreuse et réceptive soutient le groupe, dont le cadeau bonus sera l’annonce de l’enregistrement du nouvel album “Maniac”. Ce n’était pas la peine messieurs, vous aviez déjà toute notre attention.

 

 

FOO FIGHTERS (Main Stage) – Tout le monde est là, aucun autre concert n’est programmé en même temps. Et à raison, car ce serait peine perdue de se battre contre ces ovnis. Avec une ponctualité qui l’honore, le sextette rentre sur scène, Dave Grohl surgissant le dernier comme un diable hors de sa boîte, prêt à en découdre. Ce soir, pas de chutes et de jambes cassées, pas de problèmes de voix, rien que du rock. Le riff de “All My Life” est balancé, attachez vos ceintures.

Inutile de préciser que ça secoue sévèrement à l’avant, dans un esprit plus que bon enfant. Nous sommes tous sous bonne garde alors que les classiques se succèdent, des premiers albums avec “Breakout” au petit dernier qui se défend encore plus en live en prouvant définitivement son statut culte. Sans oublier “The Pretender” qui met encore plus le feu aux poudres, certains perdront leur voix pour une semaine après ce morceau, des larmes dans les yeux. Taylor Hawkins chante à plusieurs reprises, dont une reprise du “Under Pressure” de Queen avec Luke Spiller de The Struts et Dave derrière les fûts.

Mention spéciale à “Imagine” chanté avec les paroles de “Jump”, ce passage vaut à lui seul bien plus que les originales de Lennon et Van Halen. L’utilisation de l’écran est sobre, efficace, et ce show à l’américaine est bien plus spontané et naturel qu’il peut y paraître. Tout le monde s’éclate, s’émeut, chaque concert des Foo Fighters étant une véritable tranche de vie pure et dure. On se dope avec, on en profite le plus possible, et on se calmera quand on sera mort. On oublie la fatigue accumulée depuis vendredi, et on s’agite pendant deux heures trente comme si c’était l’unique moment pour le faire. Maintenant, croisons les doigts pour ne pas attendre une décennie avant de revoir les Foo par ici.

Seul bémol : “This Is A Call” devait être joué en rappel. On n’aura pas eu cette chance.

Alors que ce dimanche était censé être l’ultime journée de ce Download Festival France 2018, finissant en apothéose avec Foo Fighters, c’était sans compter l’ajout du headliner du lendemain, obligeant Live Nation à rajouter un quatrième jour !

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife