Quatrième et dernière journée de cette 20ème édition de Garorock. De l’aveu même des organisateurs, c’est l’une des meilleures. Elle marque clairement un tournant dans l’histoire du festival. La belle programmation de cette année n’est pourtant qu’un avant goût de ce que les organisateurs souhaitent voir à Marmande dans les années à venir.
CARAVAN PALACE (Scène Garonne Pression Live) – La musique que proposent les Français de Caravane Palace, entre le jazz manouche et l’électro, est propice à cette douce et dernière après-midi de Garorock. On note que le public est bien plus familial en ce quatrième jour. Le show commence avec “Comics”, dernière sortie du groupe, significative du tournant pris par le groupe. Sur scène, des synthés, une contrebasse, une guitare manouche, et une disposition scénique aux allures de guinguette plongent la scène Garonne dans un esprit bohème. Aucun risque de brusquer les festivaliers pour qui la soirée commence avec les mêmes rituels que la veille. Caravan Palace fait bouger le public grâce à ses titres entêtants tels que “Lone Digger” et “Jolie Coquine”. La chanteuse, Zoé Coloris, et plus largement la formation, débordent d’énergie. Une énergie communicative grâce à leurs danses que tentent de reprendre les festivaliers.
JAGWAR MA (Scène Garonne Pression Live) – Certains critiques présentent Jagwar Ma comme l’une des meilleures formations live du moment, le passage à Garorock est donc de bonne augure. Malheureusement, les Australiens ne sont pas à la hauteur de leur réputation. Si on ne peut leur reprocher les trop nombreux problèmes de son, leur performance est tout de même assez pitoyable. Les compositions manquent de rythmes, mais pire encore, il n’y a aucune cohésion entre les membres du trio. Si pour faire bouger les quelques rangs occupés, les Australiens tentent de reprendre le thème de “Mario”, la tentative est vite écourtée. Jagwar Ma est sans doute la déception live de ce festival.
SAVAGES (Scène De La Plaine) – Trois ans après “Silence Yourself”, un premier album encensé par la critique, le groupe entièrement féminin Savages revient cette année avec “Adore Life”. Si ce deuxième opus est un véritable appel à la perte de nos moyens lors du live, c’est cependant ”impression d’un set raté qui ressort de la prestation. Les musiciennes sont absentes, immobiles malgré la voix puissante de Camille Berthomier alias Jehnny Beth qui cherche à porter le tout. Mais le sort s’acharne un peu plus lorsque la musique s’arrête totalement, dû à un problème technique. Les festivaliers se voient obligés de patienter en milieu de show, ce qui fait retomber l’ambiance. A la reprise, les morceaux s’enchaînent platement, sans interaction aucune. Quand Savages quitte la scène, l’amertume est indéniable.
THE HIVES (Scène Garonne Pression Live) – Si la déception est grande après ces deux sets ratés, les Hives tombent à pic pour sauver la soirée. Les Suédois, connus pour leur folie, sont sûrement l’un des meilleurs groupes du week-end. Vêtus de costumes noir et blanc qui leur sont propres, The Hives savent faire danser et sauter l’assemblée. Le son est bon, les lumières servent d’appui au décor scénique, ce qui nous fait oublier ce que préparent les techniciens pour Disclosure juste à côté. A noter aussi, les très nombreuses interactions entre le public et Howlin’ Pelle Almqvist, leader du combo, qui fait crier la foule sur demande. Mais il n’est pas le seul à donner de sa personne ce soir, puisque tous les membres du quintette dansent et interagissent. Les spectateurs sont nombreux et dansent ensemble. “Tick Tick Boom” vient sans surprise clore le show avec une version live plus longue où le groupe fait sauter l’auditoire à la reprise du dernier refrain, comme l’avait fait Deluxe la veille. The Hives, dernier groupe rock du week-end, a su faire bouger la foule !
MASS HYSTERIA (Scène Du Trec) – Soyons honnêtes, au vu du reste de la programmation, il nous a fallu un moment pour comprendre ce que Mass Hysteria venait faire à Garorock. Mais les Français, adeptes des festivals, prouvent en ce dimanche soir qu’ils méritent leur place sur l’affiche. Si beaucoup viennent spécialement pour eux, abordant toutes sortes de merch, il n’y a pas énormément de spectateurs. Et pour cause, Mass Hysteria joue ce soir en même temps que DISCLOSURE. Pourtant, une foule de connaisseurs démontera sa motivation à “foutre le bordel”. La prestation scénique est soignée, les headbangs rythmés, et les “furieux”, eux aussi, agissent en faveur du bon déroulement du set : des pogos et circle pits fournis, un premier wall of death, le tout dans ce respect si caractéristique de ce genre de musique extrême. La setlist est, sans surprise, composée des plus grands succès de Mass : “Vae Soli !”, “Chiens De La Casse” etc, mais c’est surtout “Furia”, qui vient clore le show, que l’on retiendra. Un wall of death est demandé par Mouss à qui les festivaliers obéissent. Une véritable proximité entre Mass Hysteria et son audience s’est encore une fois confirmée ce soir, eux qui n’étaient pourtant pas en terrain conquis à Garorock.
La quatrième et dernière journée de Garorock se finit plus tôt que d’habitude. Le set de Disclosure à peine terminé, les festivaliers se voient invités à quitter la zone de concerts.
On aura entendu des cris, des chants et “La Marseillaise”, entonnée plusieurs fois, et on aura aussi observé beaucoup de sourires sur les visages. On compte 130 000 festivaliers, pass un, deux, trois et quatre jours confondus. Pour Muse, 80 000 personnes se sont déplacées. Que se soient les organisateurs qui travaillent dur toute l’année pour faire de ce festival un succès, la municipalité de Marmande ou les équipes de sécurité (Gendarmerie, Croix Rouge et sociétés privés), tous s’accordent à dire que l’année 2016 restera un exemple. Aucun incident notable, mis à part quelques malaises, aucune bagarre ni dégradation; le respect semble être devenu le maître mot. Certains y voient là une réaction au 13 novembre, d’autres l’arrivée d’une nouvelle génération plus éduquée. Quelle que soit la raison, cela met en joie de voir autant de monde dans un si bon état d’esprit.
Les organisateurs l’affirment : “Garorock va passer à la vitesse supérieure” avec des programmations de plus en plus incroyables au cours des prochaines années. Et bien Garorock, à l’année prochaine !
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