Seconde journée, second programme ! Avec des MainStages plutôt consacrées à des genres plus modernes et récents, côté extrême les festivaliers auront le droit à du culte ! Faites vos jeux, c’est parti pour une nouvelle escapade !
BLACK RAINBOWS (Valley) – Ils lancent la seconde journée sous la Valley, les Italiens ne proposent néanmoins pas de croissants ni de café. Quoiqu’il en soit, la foule est déjà au rendez-vous et les musiciens lancent leur set. Ils ont beau venir de Rome, leur son vient tout droit du désert de l’autre côté de l’Atlantique. Mêlant stoner et fuzz psychédélique, Gabriele, Alberto et Giuseppe font du groove un élément important de leur musique. Avec un nouvel album paru en avril dernier “Pandeamonium”, les nouveautés sont au programme, mais pas que. Set plaisant, belle découverte, un début de journée en douceur.
1000MODS (Valley) – Cela peut en surprendre plus d’un, mais la Grèce est une place forte de la scène stoner européenne. Curieux non ? Planet Of Zeus, Tuber ou encore Naxatras. Cette fois-ci, c’est un quatuor originaire de Chiliomodi qui pose ses flights cases sous la Valley. Les deux facettes de leur style font rapidement mouche auprès du public dont une partie semble déjà bien connaitre le combo. Ainsi “Vidage” définit plutôt l’aspect aérien du stoner tandis que “El Rollito” tend plus vers la poussière qui émane du pit, gonflé à bloc comme d’habitude. Varié, prenant, difficile de s’ôter le groupe de la tête de la journée ! Le seul bémol est le mix de la voix, légèrement en retrait tout au long du concert.
PSYKUP (Altar) –
ORANSSI PAZUZU (Temple) – Les Finlandais font partie de ces formations qui redessinent les contours du black metal depuis quelques années. En effet, le groupe ajoute une touche bien plus planante et space rock à un black metal dense et nuancé. Le son sur la Temple est presque trop fort mais permet de vraiment s’imprégner de l’univers quasi mystique du groupe. Bien que ce ne soit pas la meilleure prestation du week-end, les Oranssi Pazuzu proposent quelque chose de suffisamment intègre et honnête pour s’en délecter jusqu’au bout.
TREMONTI (MainStage 01) – Alter Bridge ? Slash avec Myles Kennedy ? Difficile de suivre avec la bande de Mark Tremonti. Pas un été sans que ces musiciens de talent trouvent une occupation nouvelle. 2018 marque le retour du talentueux soliste en solo. Avec un album concept fraichement sorti, “A Dying Machine” est au cœur des débats. Beaucoup moins bourrin que les précédents, ce quatrième effort solo trouve davantage preneur. A l’image du titre éponyme ou de “Bringer Of War”, les sonorités et le jeu rappellent davantage Alter Bridge que les albums “Dust” (2016) et “Cauterize” (2015). Mark est davantage à l”aise au chant et il ne manquera d’ailleurs pas d’encourager le public à le suivre. Avec dix titres interprétés, la prestation est solide mais toutes les conditions ne sont pas réunies pour faire de ce set un excellent set. La faute au son, une fois de plus… A regret.
HO99O9 (Valley) – Les Américains font figure d’ovnis sur l’affiche du Hellfest. Groupe de rap abrasif, ce dernier cultive une imagerie sauvage et punk, ce qui en fait une formation tout à fait légitime à Clisson (si tant est que le public soit un minimum ouvert d’esprit). Mené par deux frontmen aux charismes différents et complémentaires (l’imposant Eaddy et le dérangeant TheOGM), Ho99o9 propose un rap sauvage, accompagné par un batteur survolté qui ajoute cette touche punk au groupe. Les compositions sont faites pour retourner la foule et le groupe ne se gêne pas pour mettre une ambiance de folie en plein milieu de ce samedi après-midi. Les paroles engagées s’accompagnent de basses énormes, de rythmes tribaux endiablés et du flow des deux compères, le tout pour nous forcer à mettre un genou à terre. Ho99o9 a vaincu !
PLEYMO (MainStage 02) – La France aussi peut se permettre des reformations prestigieuses et couronnées de succès. C’est le cas avec Pleymo qui, depuis le début de l’année écume les routes pour renouer avec son public, laissé orphelin il y a près de dix ans. C’est donc tout naturellement que lorsque le groupe investit la MainStage 02, le public est venu en masse acclamer les franciliens. Et nul doute que le sextette prend un plaisir immense à remonter sur scène. La bonne humeur véhiculée confère à l’heure que durera le set une ambiance bon enfant au possible. Pleymo envoie ses plus grands tubes à la face d’un public qui ne demande qu’à jumper encore et encore sur des chansons incroyablement symboliques d’une époque particulière. On sent les membres prendre énormément plaisir à ressortir ces chansons du placard sans pour autant se projeter outre mesure sur un éventuel après. Juste le plaisir d’être à nouveau sur scène et à jouer dans un festival qui ne leur aurait pas offert un accueil aussi unanime il y a dix ans. Une belle revanche !
BULLET FOR MY VALENTINE (MainStage 01) – Si l’on observe la foule, il faut bien croire que les Anglais ont encore la côte. Pour cette rare apparition en France cet été, BFMV vient défendre son nouvel album “Gravity“, qui n’était pas encore sorti au jour du concert. Difficile d’en faire une réelle promotion si les fans n’ont pas pu dévorer les nouvelles compositions. Néanmoins, place sera faite à la découverte ! Avec quatre nouveautés soigneusement placées, le reste de la discographie est elle aussi mise à l’honneur. Côté public ça chauffe sévère aussi, les fans placés devant l’avancée sont en première loge pour assister au show. Matt et Padge assurent, soutenus par Jamie et Jason. La machine roule et leur metalcore/metal fonctionne. Une prestation saluée comme il se doit, même si tous ne sont pas adeptes de ce genre.
JONATHAN DAVIS (MainStage 01) – Toujours sur les scènes principales, on passe un rapide coucou à Jonathan Davis qui profite d’une petite échappée de Korn pour fouler à nouveau une scène qu’il connait bien avec son groupe. Son album solo “Black Labyrinth” est une réussite et son adaptation sur scène l’est tout autant avec un set habité et plein d’entrain. C’est un plaisir de constater que même après plus de vingt ans de carrière, certains artistes abordent encore la scène et un nouveau projet avec la candeur d’un jeune débutant.
BODY COUNT (MainStage 02) – Il y trois ans, sa venue au Hellfest avait donné lieu à un engouement comme rarement vu en festival. Le groupe, programmé à l’époque sur la Warzone, avait joué devant tant de public qu’une bonne partie des festivaliers souhaitant assister au set n’avaient même pas pu pénétrer dans l’enceinte de la scène spécialisée punk hardcore du festival. Ce qui avait eu pour conséquence une re-modélisation de l’espace Warzone et donc, d’une programmation de Body Count sur la MainStage 02 cette année. Le groupe mené par Ice-T n’est pas là pour rigoler et balance ses chansons incendiaires devant une audience décidément comblée. En bon showman qui se respecte, Ice-T entretient un lien particulier avec son auditoire et fait monter la température en enchainant les blagues et les sollicitations. Mais le rappeur n’en est pas à tirer toute la couette pour lui pour autant, présentant avec toujours autant d’enthousiasme ses musiciens, qui fournissent un show solide et puissant, tout en groove et en maitrise. Tout le monde est heureux, Body Count enchaine les uppercuts et l’assemblée en redemande puisque, cette année, le Hellfest a eu l’intelligence de programmer la formation de manière à ce que chacun puisse en prendre plein les esgourdes et ne reparte pas frustré.
DEFTONES (MainStage 01) – Le groupe de Sacramento est toujours une valeur sure et le nombreux public autour de la scène ne s’y est pas trompé. Chino et sa bande débarquent et balancent d’énormes tubes d’entrée (“Head Up”, “My Own Summer”, “Swerve City”). On est surpris par l’enthousiasme et la vigueur que le crew met dans son show. Chino semble heureux d’être à Clisson et n’hésite pas à communiquer sa bonne humeur. Cependant, le quintette commence à rencontrer quelques soucis de son, notamment lorsque Chino doit prendre sa guitare. C’est alors que le vent tourne carrément et l’on se retrouve face à une formation désormais blasée qui va dispenser la deuxième partie de son set en pilote automatique. Bien dommage ! Bien dommage aussi que le petit dernier “Gore” (2016) ne soit pas représenté sur scène. A revoir !
CHILDREN OF BODOM (Altar) – S’il y a bien des groupes qui n’ont plus rien à faire sous les tentes, la bande d’Alexi Laiho en fait clairement partie. Une énorme foule s’est amassée devant l’Altar, dedans également on vous rassure, et pour cause, le best of est de sortie, et il va claquer sévère ce soir. Devant un public intenable, les slams n’arrêtant jamais, les Scandinaves enchainent “Are You Dead Yet?” , “In Your Face”, “Living Dead Beat” sans retenue. A peine le temps de reprendre son souffle que le trio “Warheart”, “Hate Me!”, “Needled 24/7” fait monter la sauce. La tente est en délire et ça le groupe l’a bien compris et ne manquera pas de remercier les festivaliers pour ce chaleureux accueil digne d’une tête d’affiche ! Souvent décrié, les conditions sonores sous l’Altar sont cette fois-ci irréprochables. Le moindre pinch, le moindre phrasé d’Alexi est entendu de tous. “Downfall” mais surtout “Towards Dead End” mettent un poil final de toute beauté au concert de COB.
DEAD CROSS (Valley) –
LIMP BIZKIT (MainStage 02) – C’est l’assurance de passer une heure cerveaux débranchés, avec pour seul but de bouger sa tête au rythme des divers tubes joués par le groupe. Oui parce que Limp Bizkit aujourd’hui sur scène, c’est aussi une espèce de karaoké géant avec reprises de Metallica, Rage Against The Machine, on en passe et des meilleures… Ce soir, les ricains ouvrent le bal avec “Cowboy From Hell” de Pantera, en hommage au regretté Vinnie Paul, disparu plus tôt dans la journée. Entre Wes Borland, grimmé des orteilles aux cheveux et Fred Durst, naturel mais à l’apparence encore plus absurde que son compère guitariste, on se paie une bonne tranche de rigolade devant ce concert à prendre au second degré. Durst multiplie les blagues au micro mais se montre tout de même heureux et reconnaissant d’être là. On ne l’a pas toujours connu aussi positif dans ses interventions ! Musicalement, pas grand-chose à se mettre sous la dent puisque le groupe nous donne, à peu de chose près, le même concert qu’ici même il y a trois ans. Passage obligé du concert du biscuit, la reprise de “Killing In The Name”, que le groupe joue uniquement parce que les membres de Rage Against The Machine leur ont demandé d’arrêter de la faire ! L’ambition est morte chez Limp Bizkit et ce n’est pas si grave !
WATAIN (Temple) –
AVENGED SEVENFOLD (MainStage 01) – Le placer en tête d’affiche du Hellfest est un pari. Le groupe, bien que désormais fort d’une quinzaine d’années de carrière, et de sept albums studios, ne semble pas être une tête d’affiche comme Iron Maiden, Black Sabbath ou les Guns N’ Roses peuvent sembler l’être. Cependant, il faudra bien un jour que les formations susnommées laissent leur place à des plus jeunes et il faut saluer le Hellfest pour cette initiative. D’autant que les Californiens débarquent avec l’artillerie lourde. Scénographie élaborée (bien qu’empruntée à Iron Maiden, notamment lorsque l’énorme squelette surgira de l’arrière scène durant “Hail To The King”), pyrotechnie et avancée de scène, A7X ne lésine pas sur les moyens pour être à la hauteur des attentes du public du Hellfest. Le quintette balance un show rodé au millimètre près malgré un son assez horrible.
Les tubes s’enchainent jusqu’à ce que M. Shadows ne prenne la parole pour dire qu’il rencontre des difficultés avec sa voix et qu’il lui sera compliqué de terminer le concert dans ces conditions. Par conséquent, il invite quelqu’un du public à venir sur scène pour chanter la cultissime “Nightmare”. Ce qu’un jeune garçon plein de courage et de passion viendra faire et s’en sortira avec les honneurs ! Chouette moment de communion entre le groupe, reconnaissant de l’envie de ce fan et ce dernier qui vit un véritable rêve éveillé. Le concert se terminera tant bien que mal, avec un M. Shadows dont la voix si particulière ne raisonnera plus aussi fort et, Dieu que ce fut frustrant tant la soirée partait bien ! Avenged Sevenfold a été à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’une tête d’affiche, et il a fallu que des soucis de voix viennent entacher cette excellente prestation. La formation semble prête à devenir un très gros nom du metal.
NEUROSIS (Valley) –
DIMMU BORGIR (Temple) –
PARKWAY DRIVE (MainStage 02) – Au même titre qu’Avenged Sevenfold, clôturer cette journée du samedi avec ce groupe est un choix plein d’audace. Bien que les Australiens s’éloignent petit à petit de leur metalcore burné pour un metal plus traditionnel et épique, la formation emmenée par Winston McCall reste tout de même un groupe qui commence seulement à se faire un nom auprès du grand public. C’était sans compter sur l’envie et l’ambition des Australiens qui vont proposer un show dantesque pour Clisson. Une scénographie impressionnante (non, un batteur dont le kit tourne sur lui-même durant un show n’est toujours pas ringard !), un lightshow épileptique et des musiciens au sommet de leur forme et de leur art pour un set d’anthologie.
Nombreux furent les sceptiques convaincus ce soir tant le tank Parkway Drive a tout détruit sur son passage. Bénéficiant, en plus, d’un son clair et précis, Parkway va balancer ses tubes un à un pour faire remuer une assemblée qui n’en demandait pas tant. Concentrant sa setlist notamment sur les deux derniers albums du groupe, Winston McCall et ses comparses joueront la carte des refrains fédérateurs et des breaks brisant nuques et vertèbres pendant près d’une heure. Le frontman, impressionnant tant physiquement que vocalement, fera preuve d’une candeur touchante lorsqu’il s’adressera plusieurs fois au public pour le remercier. Les planètes n’étaient pas forcément alignées pour que Parkway Drive réussisse son tour ce soir. Mais nul doute que la formation australienne a mis les petits plats dans les grands et s’est donné les moyens de conquérir un public qui en redemandait lorsque les lumières se sont éteintes. Définitivement, LA plus grande claque de ce Hellfest 2018 !
Le meilleur pour la fin. Parkway Drive vient d’atomiser tout ce qui se trouvait devant lui. Le public aura donc gardé son énergie suite au set compliqué d’Avenged Sevenfold pour se libérer à 1h du matin. Sacrée prestation et quel public ! La nuit s’annonce longue encore une fois mais le programme du lendemain est plus riche encore avec la Vierge De Fer notamment.
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