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JEANNE ADDED @ Olympia (25/01/16)

Révélation française de l’année 2015, Jeanne Added distille une pop électro froide, minimaliste mais blindée d’émotions. Après une Cigale complète en novembre, la Rémoise d’origine investit la mythique salle de l’Olympia, complet pour l’occasion. Elle est accompagnée par Louis Roam, jeune artiste française électro.

Alors que la salle est déjà bien remplie, LOUISE ROAM entre en scène au milieu de ses claviers et ordinateurs. Les samples sont lancés, les boucles activés et c’est une électro froide qui envahit la salle mais pas les coeurs. Même si l’artiste semble transportée par sa musique, la sauce ne prend pas franchement dans un Olympia plutôt excité à l’idée de voir Jeanne Added, mais peu ouvert à la découverte ce soir. Il faut dire que la formation proposée ne met pas tous les atouts de son côté. Un contact inexistant avec le public, des chansons froides et sans vraiment de reliefs et une voix blanche. Louise Roam semble être une musicienne talentueuse car ses compositions sont riches et originales, mais il manque une grosse dose de prestance scénique pour véritablement captiver une foule grand public.

 

 

Après vingt minutes d’entracte, la salle s’assombrit et les musiciens font leur entrée en scène, peu de temps avant que la petit Jeanne ne les rejoigne. Les nappes de claviers annoncent un “Be Sensational” d’entrée. Le morceau titre du premier album de JEANNE ADDED permet de rentrer en douceur dans l’univers la chanteuse, sa voix raisonnant à merveille entre les murs de l’Olympia fige le sang des 2500 personnes présentes ce soir. Ce n’est pas peu dire que les frissons sont déjà de la partie lorsqu’en plus de la majestueuse voix de la blonde s’ajoutent les choeurs de Narumi et de Marielle (officiant également dans The Do). Mais on n’est pas là que pour contempler et s’émerveiller de la pureté de la voix de la chanteuse, “Miss It All” et “Ready” réchauffent l’Olympia en le faisant bouger au rythme des structures alambiquées des chansons d’Added. A la batterie, Emiliano Turi n’est pas en reste et assure la rythmique avec solidité et groove.

 

 

Rapidement, le moment que tout le monde attend arrive : “Look At Them” est lancé dans une salle qui connait les paroles par coeur pour la plupart. Jeanne est très émue de ce plébiscite et peine à remercier son auditoire à la hauteur de ses sentiments. Les frissons parcourent l’ensemble de la salle lorsque Jeanne pousse un peu sur sa voix qui tire dans des ralliements rauques purement jouissifs. De manière générale, le travail sur l’alliance des trois voix est extrêmement efficace et donne une incroyable profondeur à cette formation pourtant minimaliste.

 

 

Les musiciens s’en donnent à coeur joie dans les rallonges des morceaux comme “It” ou “Lydia”, qui prennent l’allure de véritables transes électroniques. “Night Shame Pride” et l’extrêmement groovy “Back To Summer” font sauter quelques personnes dans la fosse, ce qui est un point extrêmement positif dans ce type de concert. Jeanne est très émue à l’idée de cette soirée et ne parvient pas à se montrer aussi bavarde qu’à l’accoutumée envers son audience, celle-ci n’étant pas avare en acclamations dès que la chanteuse laisse un temps de respiration.

 

 

Le concert se clôt avec la subtile “Suddenly” qui prouve une fois de plus les qualités d’interprétation de la chanteuse. C’est la chanson la plus semblable aux derniers travaux de The Do (Dan Levi du duo a produit l’album de Jeanne Added) mais la comparaison s’arrête à la ressemblance, les univers des deux projets étant diamétralement différents.

 

 

C’est un public conquis qui quitte la salle ce soir. Jeanne Added sublime sa musique sur scène, sa puissance, sa fureur se mêlent à sa sensibilité et à sa douceur apparente. C’est une catharsis jouissive à laquelle on assiste sans pour autant se sentir exclu, les chansons touchent là où il faut et ne laissent personne sur le côté. Vivement la suite d’une carrière que l’on espère de tout coeur aussi riche que les émotions ressenties ce soir.

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN