Le 26 février, Garmonbozia Inc. nous concoctait un plateau brutal au Bataclan. Au programme ce soir : Aborted, Soilwork, Sepultura et Kreator.
À peine rentré dans la salle, les lumières s’éteignent et voici ABORTED sur scène. Ce quatuor ne fait pas dans la dentelle, au contraire, il nous propose une musique brute, agressive et violente. La bande formée en 1995 ne s’arrête jamais. Toujours en tournée, les quatre Belges ont sorti, l’année dernière, “Retrogore” leur neuvième opus. Aborted est une excellente première partie. Bien que le Bataclan ne soit pas encore remplie, le frontman motive la foule, qui ne se fait pas prier. En un rien de temps, le public est lancé… et ne s’arrêtera qu’à la fin du concert.
Quinze minutes de pause, et SOILWORK débarque en force. Dans une lumière bleue, les Suédois s’emparent du Bataclan, débutant leur set avec “The Ride Majestic”, extrait du dernier album éponyme paru l’année dernière. Dès les premières notes, on constate que la voix de l’imposant leader, Björn Strid, est étouffée par les instruments. On peine à l’entendre. Mais ce n’est pas ce soucis technique qui va empêcher la foule de s’amuser. Il n’aura pas fallu attendre “Nerve”, deuxième morceau proposé par Soilwork pour apercevoir les premiers slameurs. Il est évident que, depuis 1995, la notoriété du groupe ne cesse d’accroître. Difficile, donc, de passer à côté des fans venus exprès pour défendre les death metaleux nordiques. A l’instar de la musique d’Aborted, la musique est brutale mais également mélodique. Sylvain Coudret (avec un nom bien français) et David Andersson, les deux guitaristes, se chargent d’additionner de belles mélodies aux sons lourds, à travers des soli méticuleux et réalisés à la perfection. Après nous avoir interprétés neuf morceaux, Soilwork se retire.
Trois ans après sa dernière venue dans la capitale, c’est au tour de SEPULTURA de prendre possession de la scène pour un set d’une quarantaine de minutes. Tout comme Soilwork, un bon nombre de fans avaient, sans nul doute, fait le déplacement pour les Brésiliens. Des fans étrangers venus défendre la formation n’ont même pas attendu l’arrivée de Kreator pour quitter la salle. Sepultura vient défendre son dernier album “Machine Messiah”, sorti quelques semaines plus tôt. On reste toujours dans une ambiance brutale et le quatuor nous balance un son bourré de testostérone leadé par Derrick Green, frontman de la formation depuis 1998. Il assure un growl agressif sur toute la durée du show, porté par les guitares saturées et une batterie ultra rapide. Impossible de nier les influences brésiliennes, surtout lorsque les Brésiliens interprètent des tubes tels que “Ratamahatta”. Par ailleurs, un drapeau du Brésil (et du Portugal) flotte au dessus du pit, apporté par des fans assurément fiers de leur racines. L’ambiance atteint son apogée lorsque les musiciens interprètent les tubes “Refuse/Resist” et “Roots Bloody Roots”.
Changement de décors, on aperçoit deux écrans verticaux à chaque extrémité de la scène. Lorsque la salle est encore plongée dans la pénombre, les premières notes de l’intro “Choir Of The Damned” se font entendre. Les membres de KREATOR s’installent respectivement à leur place et c’est très rapidement, que les lumières se rallument, lorsqu’ils démarrent “Hordes Of Chaos” sous un lancé de confettis. Kreator n’était pas revenu à Paris depuis la tournée avec Arch Enemy en 2014, et trois ans après ils décident de remettre le couvert au Bataclan, cette fois avec plus de mise en scène. La mise en scène est remarquable de par les lumières mais aussi les écrans diffusant des images de l’enfer et de Satan sur des morceaux tels que “Satan Is Real”, deuxième single extrait du dernier opus. Sur ces écrans, on y aperçoit, également, un hommage à tous les artistes partis trop tôt (Lemmy, Bowie, Prince, Léonard Cohen ou Dimebag pour n’en citer que quelques uns). Les Allemands aussi en profitent pour rendre hommage à leur fans à travers ces écrans. La scène est également accompagnée de machine à fumée, qui se déclenche sur “Phobia”, deuxième chanson proposée par les thrasheurs allemands. La bande de Mille Petrozza, que nous avions rencontré dernièrement, interprète quatre morceaux de “Gods Of Violence”, leur nouvel effort studio, paru en janvier 2017. Force est de constater que le public est déjà bien familier avec ce disque et s’en donne à cœur joie sur le titre éponyme, bien que l’ensemble n’ait que quelques semaines. “Gods Of Violence” est inspiré par tous les drames que le monde connaît récemment, et par la peur constante qui s’est installée dans notre société. Alors inévitablement, le chanteur nous fait un speech sur le Bataclan et sur nous, les amoureux de la musique. Après un court rappel, Kreator clôture son set avec l’énorme et incontournable “Pleasure To Kill”.
Il aura fallu attendre trois longues années avant de finalement retrouver Kreator au Bataclan, mais les Allemands ont, sans conteste, assuré un show à la hauteur de nos espérances. Pour rappel, Kreator sera présent au Hellfest 2017.