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LIAM GALLAGHER @ Olympia (02/03/18)

De retour sur scène avec “As You Were”, la figure emblématique d’Oasis s’empare de l’Olympia pour sa première tête d’affiche parisienne en solo, après une performance au Lollapalooza Paris l’été dernier et un concert privé RTL2 réservé aux quelques chanceux. Retour sur une prestation des plus éloquentes.

La tâche d’ouvrir la soirée revient à THE SHERLOCKS, quatuor des alentours de Sheffield. Porté par la voix mélodieuse de Kiaran Crook, le groupe anglais parviendra à convaincre par un rock alternatif efficace et carré, offrant un set entrainant. Jolie découverte.

20h30. Pour combler l’attente de la foule désormais compacte, l’Olympia diffuse une playlist purement dans la lignée du show de ce soir. Au programme : les Beatles, les Sex Pistols ou encore les Stone Roses; des artistes figurant parmi les préférés de l’ex-Oasis, mais ayant surtout le mérite de faire chanter l’audience avant-même le début du concert. Bonne ambiance dès le départ donc, qui ne fera qu’augmenter tout au long de la soirée.

Pour cause, à l’extinction des lumières, une ovation débute sous fond de “Fuckin’ In The Bushes”. LIAM GALLAGHER entre sur scène tel un roi saluant son peuple de fidèles, avec fierté et opulence, mais toujours dans l’intention de satisfaire. Les cordes de ses musiciens vibrent et la salle entière l’aura instantanément compris : c’est bien “Rock N Roll Star”, titre culte d’Oasis, qui lance la soirée. “Tonight, I’m a rock n’roll star” chante Liam, comme un véritable postulat.

L’événement est grand pour ceux qui n’avaient pas pu revoir le frontman depuis ses années Beady Eye ou même Oasis, d’autant plus grand pour ceux qui ne l’avaient peut-être jamais vu. Dans le public, tous les profils et âges se côtoient sans jamais s’opposer, et semblent connaître aussi bien les nouvelles chansons solo issues de “As You Were” (“Greedy Soul”, “Bold” ou même “Come Back To Me”) que les classiques du groupe mancunien aux nombreux records, même si ces dernières possèdent par essence une dimension fédératrice que les titres solo n’ont pas.

Ce soir, Liam Gallagher semble être au meilleur de sa forme. Ni sa posture caractéristique devant son micro ni son goût pour les parkas n’ont changé, ni même sa voix éraillée qui aurait pu se dissiper au fil des décennies de carrière, mais sonne étrangement encore meilleure aujourd’hui et d’autant plus frissonnante. Liam bouge peu, si ce n’est pour faire quelques court allers-retours vers ses musiciens avant de revenir illico-presto à sa place. Ses prises de parole sont également brèves, mais les mots sont percutants et trouvent instinctivement leur écho dans l’auditoire. La persona charismatique et souvent irritante du cadet Gallagher se suffit à elle-même pour captiver l’attention, tout comme la notoriété de classiques d’Oasis tels que “Morning Glory”, “Some Might Say” ou “Slide Away”, qui portent en eux assez d’histoire pour enflammer la salle dès les premières notes.

Mais puisque toute bonne chose a une fin, le mancunien annonce la dernière chanson : “Wonderwall”, qu’il chantera à moitié pour laisser l’ensemble de l’Olympia la porter d’une seule voix, avec gratitude. S’il s’éclipse, la foule n’est pas dupe : l’ex-Oasis reviendra effectivement pour un rappel, encouragé une nouvelle fois par les “Liam ! Liam ! Liam !” scandés tout au long de la soirée par l’assemblée ultra réceptive. Ce ne sera pas deux morceaux de rappel comme prévu, mais bien trois, car “Supersonic”, rarement interprétée sur cette tournée, sera rajoutée pour l’occasion. Le premier succès massif d’Oasis sera suivi par “Cigarettes & Alcohol” puis “Live Forever”, ravivant les souvenirs. Un final en apothéose.

Retour dans la grandeur pour la figure mancunienne, dont le seul charisme est capable de porter un Olympia complet. A en croire ce soir, la place de Liam Gallagher est indéniablement sur scène. Non pas pour des capacités surhumaines d’interprétation, mais parce que lorsqu’il foule le plancher d’une salle, c’est l’âme de vingt ans d’une carrière des plus influentes qui marche avec lui.

Setlist :

Fuckin’ In The Bushes
Rock N Roll Star
Morning Glory
Greedy Soul
Wall Of Glass
Paper Crown
Bold
For What It’s Worth
Some Might Say
Slide Away
Come Back To Me
You Better Run
Universal Gleam
Be Here Now
Wonderwall
—-
Supersonic
Cigarettes & Alcohol
Live Forever