Artiste à la carrière aussi prolifique que polyvalente, Miyavi revient dans la capitale un an après sa tête d’affiche à l’Elysée Montmartre, au travers d’une campagne MyMusicTaste ayant rendu ce retour prématuré possible. Cette fois-ci, rendez-vous au YOYO – Palais De Tokyo, pour une prestation des plus sensationnelles.
Trio puissant au son rock de caractère, THE KINDS a été choisi pour ouvrir le bal du headliner nippon. Une opportunité luxueuse saisie de main ferme par la bande, qui, affichant une détermination sans faille, saura communiquer son énergie à une audience attentive, et même physiquement réceptive. Avec un premier EP accrocheur “What Do We Know?”, The Kinds fera bonne impression grâce à ses titres “Fear Is Nothing” ou encore “Prod 7” au tempo redoutable, interprétés avec maîtrise. Groupe à suivre !
Après un bref entracte, les lumières s’éteignent à nouveau, signalant à une salle ultra motivée mais étrangement loin du sold out l’arrivée imminente du musicien japonais. Alors que l’excitation de l’audience est à son zénith, une force fulgurante vient soudainement percuter le public. Elle prend corps sous la forme de MIYAVI qui vient de faire son entrée sur scène, et dont le charisme incroyable encense déjà le lieu alors même que le musicien n’a pas encore sa guitare sur le dos. L’énergie libérée se voit multipliée par dix à la seconde où l’artiste fait vibrer ses cordes sur “Flashback” puis “Dancing With My Fingers”, véritables cocktails de vitamines.
Si l’aura de Miyavi est le premier élément à s’être imposé à la foule, la virtuosité du musicien donnera corps au spectacle. Pour cause, l’individu ne fait qu’un avec son instrument, qu’il semble maîtriser les yeux fermés. Une technicité qu’il est rare de voir, doublé d’une aisance qui lui est propre. Le Japonais ne cesse en effet de se déplacer, s’appropriant complètement la scène sur laquelle trois pieds de micro sont installés pour l’occasion. Guitare en main, Miyavi est infatigable : il court, saute, s’agenouille, s’allonge, tourne sur lui-même, mais ne laisse jamais entrevoir le moindre signe de baisse de régime, si ce n’est les litres de sueur qui lui coulent sur tout le corps.
Néanmoins, Miyavi ne se contente cependant pas de jouer qu’avec son instrument. Il joue aussi avec l’assemblée, qu’il fixe, taquine et réchauffe de ses sourires qui en disent long. Car au delà de l’aspect technique irréprochable, c’est surtout une grande humanité qui se dégage de scène. Premièrement avec ses musiciens, très complices, qu’il mettra en avant à plusieurs reprises : Bobo à la batterie, tout aussi impressionnant sur ses fûts que Miyavi sur ses cordes, Seann et Heather aux chœurs, ainsi que Jonny aux claviers. Deuxièmement, avec son auditoire, avec qui il prendra le temps de communiquer -parfois en français- en toute sincérité et gratitude.
Individu aux multiples facettes, Miyavi évoquera à plusieurs reprises ses différentes activités (musicien, acteur, mannequin, père, mais également activiste au travers de son engagement pour les réfugiés aux côtés de l’UNHCR, qui l’a récemment nommé Ambassadeur de bonne volonté). Notamment son évolution musicale, et les messages qu’elle invoque : l’importance de se mettre au défi, de vivre pleinement, de regarder vers l’avant. Aussi, contribuer à l’éducation et à la paix par la musique, comme évoqué dans “The Others”.
La setlist regroupera quelques classiques tels que “STRONG”, “What A Wonderful World” ou encore “Horizon” (qui viendra conclure le set), mais surtout des compositions plus récentes, qui trouveront tout autant leur écho dans la foule galvanisée : les chœurs du refrain de “Long Nights” sont assurés avec entrain, avant que “Fire Bird” ou encore “Afraid To Be Cool” ne fassent frétiller le YOYO. Le public de Miyavi sera particulièrement gâté ce soir : au rappel, le Nippon endosse sa guitare acoustique et annonce des morceaux aussi touchants qu’anciens : “Itoshii Hito” en est la preuve, alors qui lui avait déjà été offert une reprise de “Pink Spider” du défunt et légendaire hide de X Japan.
Mais l’expérience est si intense que le concert passe à une vitesse fulgurante. “What’s My Name?”, tube phare du musicien, vient alors mettre à l’épreuve sa guitare une dernière fois avec tout autant de fougue qu’une heure et demi auparavant. Après des aux revoirs chaleureux et un drapeau français sur les épaules, Miyavi s’éclipse et laisse derrière lui un public extasié par ses aptitudes.
Si Paris semble faire partie des destinations préférées du musicien, l’audience le lui rend bien. Adulé pour sa maîtrise, Miyavi fait vibrer les corps et offre avec force et grandeur d’âme une performance des plus spectaculaires. Une nouvelle occasion d’encrer son nom dans la liste des plus grands performers du genre.