Deux ans après son dernier passage dans la capitale, Panic! At The Brendon Urie est de retour à La Cigale pour défendre le petit dernier en date, “Death Of A Bachelor”. Pour l’occasion, le chanteur anglais Rocky NTi s’occupe de chauffer la salle en première partie. Retour sur une soirée… dorée.
C’est donc dans une salle blindée que l’on pénètre en ce pluvieux soir de mai. ROCKY NTI est déjà sur scène avec son groupe et l’ambiance y est étonnamment chaude. Le rock, teinté d’éléments plus punk ou plus pop selon les chansons du chanteur plait visiblement à la très jeune population présente ce soir. Rocky s’avère être un excellent showman et son contact avec le public est toujours chaleureux et privilégié. Soit la recette parfaite pour se mettre des centaines d’ados dans la poche. Le set de l’Anglais offre quelques temps forts durant lesquels la salle ne fait qu’un et saute au rythme des chansons très catchy de du Britannique. Rocky NTi quitte la scène sur les coups de 20h10 et l’ambiance est à son comble avant d’accueillir Brendon et sa bande.
Et il fallait au moins ça pour pouvoir résister aux cinquante très longues minutes de changement de scène. Bien que la bande son de la salle soit composée de tubes (Ray Charles, Lights ou encore ABBA etc), le changement de plateau prendra beaucoup trop de temps.
Il est 21h pétante quand les lumières s’éteignent et que les mille personnes présentes ce soir s’époumonent lorsque PANIC! AT THE DISCO entre en scène. Les lumières se rallument lorsque raisonne “Don’t Threaten Me With A Good Time” et il devient alors difficile de distinguer la musique jouée sur scène tant l’audience hurle les paroles (ou autres avances sexuelles proposées à Brendon). Il faut dire qu’à défaut d’une scénographie très élaborée (un grand backdrop reprenant le nom du groupe), Brendon Urie met le paquet en débarquant torse nu sous son blazer doré. Le set s’enchaine avec la toujours efficace “Time To Dance” et les tubes “Vegas Lights” et “The Ballad Of Mona Lisa” qui déclenchent l’hystérie à chaque fois. Vraiment. On peut considérer que le mix est trop peu fort (notamment la batterie dont on ne distingue que le strict minimum pour tenir un rythme), mais l’investissement de l’assemblée est surtout incroyable.
On entend déjà les sceptiques critiquer le jeune âge du public et les attitudes un peu… sexy de Brendon pour conquérir un auditoire féminin mais, pour une formation qui ne bénéficie pas d’une couverture médiatique très forte en France, l’accueil réservé à Panic! At The Disco, par des personnes qui avaient bien moins de huit ans lors de la sortie du premier album, est tout à fait remarquable. Brendon ne communique que très peu bien qu’il se montre plus souriant et plus investi que lors de ses précédentes prestations. On comprend alors que le groupe avance en mode automatique, même lors de ce très sympa interlude durant lequel Brendon prend les baguettes pour jouer la fin de “Let’s Kill Tonight” avec le reste de ses musiciens.
Le groupe revisite surtout ses deux derniers albums (“Too Weird To Live, Too Rare To Die!” (2013), “Death Of A Bachelor“), s’accordant tout de même quelques écartades dans le passé. Les chansons sont jouées à l’identique que les versions studio et le tout s’enchaine très vite, avec de très légères transitions musicales qui, avouons-le, n’ont pas grand intérêt. Viens l’heure à laquelle un piano apparait sur scène et Brendon entonne “Nine In The Afternoon”. C’est alors que les musiciens plaisantent sur la prochaine chanson, qu’ils prétendent avoir écrite rapidement dans les loges avec de monter sur scène : “IS THIS THE REAL LIFE? IS THIS JUST FANTASY?”. Jouée depuis plus d’un an déjà, “Bohemian Rhapsody” arrive enfin sur nos terres et que dire si ce n’est qu’on sent que P!ATD s’est cassé la tête pour que la reprise ait un tant soi peu de gueule sur scène. Les voix sont extrêmement bien travaillées, ce qui permet à La Cigale de pouvoir s’époumoner encore plus.
Le combo quitte une première fois la scène sur un “Victorious” tonitruant. Brendon et ses musiciens reviennent et annoncent trois chansons supplémentaires, dont l’ultra classique “I Write Sins Not Tragedies”, durant laquelle le frontman ne s’embête plus à chanter les paroles tant la foule le succède à merveille. “This Is Gospel” offre son lot de frisson et de sing along avec ce refrain si épique et le groupe termine par un “Emperor’s New Clothes” triomphant. La Cigale en demande encore, mais après 1h15 d’un set maitrisé de A à Z, Panic! At The Disco quitte la scène pour ne plus y revenir.
Pas grand chose à redire si ce n’est justement cette abondance de perfection, rendant le show sans surprises. Les Américains sont une pointure internationale et se conduisent en tant que telle, difficile de leur reprocher.
Setlist :
Don’t Threaten Me With A Good Time
Time To Dance
Vegas Lights
The Ballad Of Mona Lisa
Hallelujah
Let’s Kill Tonight
Girls/Girls/Boys
Casual Affair
Nicotine
LA Devotee
Miss Jackson
Ready To Go (Get Me Out Of My Mind)
New Perspective
Nine In The Afternoon
Bohemian Rhapsody
Victorious
—-
I Write Sins Not Tragedies
This Is Gospel
Emperor’s New Clothes