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PAPA ROACH @ Le Trianon (07/03/15)

Près d’un an et demi après son concert au Trabendo et quelques jours de promo dans la capitale, Papa Roach vient défendre son nouvel album “F.E.A.R.”, et ramène son backline dans l’enceinte d’un Trianon affichant complet.

19h30. C’est devant une salle quasiment pleine à craquer que COLDRAIN investit la scène pour une trentaine de minutes de set. Venue tout droit du Japon, la formation offre un post hardcore très catchy à un public étonnement plus qu’au rendez-vous. La fanbase de la bande a répondu à l’appel, reprenant avec fougue des titres comme “Evolve”, “Six Feet Under”, “The War Is On” ou encore “No Escape”, et ceux ignorant l’existence de Coldrain jusque-là participent joyeusement à la fête. Les musiciens bougent énergiquement aux quatre coins de la scène pendant que Masato assure aussi bien les parties chantées (haut perché qui plus est) que screamées, pour un rendu des plus convaincants et une première partie de soirée du tonnerre.

 

 

Un peu moins de cheveux (la coiffure de Jacoby Shaddix défiant les lois de la gravité étant hors compétition), un peu plus de tatouages. Un peu moins de drogue et d’alcool, un peu plus de bouteilles d’eau sur scène et de healthy food en backstage. Les rockeurs ont grandi, muri, et viennent reconquérir les terres françaises qu’ils avaient été contraints de laisser de côté. Plus de vingt ans de carrière à résumer en 1h30 : c’est le défi lancé par PAPA ROACH. Défi relevé haut la main. La bande fait son entrée sur scène devant un Trianon frénétique et débute les hostilités avec un combo des plus renversants, composé de la très fraîche (et terriblement efficace en live) “Face Everything And Rise”, suivie directement par les mastodontes ayant traversé toutes les ères, “Getting Away With Murder” et “Between Angels And Insects”. Bon, ça, c’est fait. Et ensuite ? Pourquoi pas une chanson qui n’est jouée que tous les 36 du mois ? Bah oui tiens, faisons comme ça ! Jerry Horton fait vibrer ses cordes et “Harder Than A Coffin Nail” renaît de ses cendres, embarquant avec elle les fans old school période “Getting Away With Murder” (2004). La crash barrière n’aura pas raison de la proximité entre le groupe et sa fanbase qui, aussi généreuse que les quatre gaillards sur scène, reprendra d’une seule et même voix les paroles de “Forever”. Papa Roach semble prendre énormément de plaisir à jouer pour le public parisien, et ce dernier le lui rend bien : sing alongs, pogos, bras dans les airs, slams, walls of death… Dans la fosse comme dans les balcons, le Trianon se veut ultra réceptif et profite au maximum de cette soirée remplie de surprises. La prochaine arrive d’ailleurs plus vite que prévue : “Tightrope”, une bonus track de “Infest” (2000) aux airs reggaeton, connue de peu mais assez entraînante pour satisfaire tout le monde. La folie fait son comeback avec “Hollywood Whore” pendant laquelle chanteur se laissera aller à un bain de foule ravissant les premiers rangs, avant de remonter sur scène et annoncer une nouvelle surprise, “Thrown Away”, qui n’a pas été jouée depuis… 2002 ! “Lifeline” viendra conclure le set et le quatuor quitte les planches de la salle sous une ovation de l’auditoire qui en redemande. Quatrième et dernière surprise, ce ne sera pas un, ni deux, mais trois morceaux phares de la carrière de Papa Roach qui feront office de rappel. Si l’on vous dit “cut my life into pieces…”, vous répondez…? “THIS IS MY LAST RESORT”, bien sûr ! Difficile en tant que formation de se débarrasser d’un tel hymne, et celle que tout le monde semblait tant attendre est enfin là : “Last Resort”, exécutée avec la fougue d’antan et la censure MTV des trois quarts de la chanson en moins, pour un moment des plus symboliques qui sera suivi par “Scars”, très bien interprétée par un frontman au top de sa forme vocale. Il est 22h et déjà l’heure de la dernière chanson, qui ne sera rien d’autre que l’ultra dynamique “…To Be Loved”, dernière occasion pour les fans de se déchaîner avant que le combo ne les remercie chaleureusement, distribue baguettes, médiators, serviettes et setlists, et s’efface dans la pénombre des backstages.

 

 

Certains groupes se laissent emporter par les années qui passent, d’autres sont assez créatifs et innovants pour survivre. Si l’évolution musicale de Papa Roach a laissé bon nombre de fans old school sur le bas-côté, elle lui a aussi permis de renouveler sa fanbase et par conséquent, de conserver une place indétrônable au sein de la scène alternative. Avec une setlist axée “Infest”, “Getting Away With Murder” et “F.E.A.R.“, histoire de combler aussi bien les papas de la salle que les adolescent(e)s de l’auditorium, les Américains ont réussi à mettre le feu à un Trianon sold out. Prochaine étape : l’Olympia le 16 novembre. A vos agendas !

Setlist  :

Face Everything And Rise
Getting Away With Murder
Between Angels And Insects
Where Did The Angels Go?
Harder Than A Coffin Nail
Blood Brothers
Broken As Me
Forever
Tightrope
Kick In The Teeth
Hollywood Whore
Thrown Away
Warriors
Still Swingin’
Lifeline
—-
Last Resort
Scars
…To Be Loved