PUP @ Espace B (29/01/17)

Connaissez-vous PUP ? Cette formation amie avec les Américains de Modern Baseball, qui ne fait que grimper depuis ces derniers mois des suites d’un second album, “The Dream Is Over” (2016), des plus dynamiques et qui aurait pu disparaître aussi vite qu’elle est apparue l’année dernière compte tenu des problèmes médicaux de son chanteur Stefan Babcock ? RockUrLife si, tout comme les personnes présentes ce dimanche soir à l’Espace B pour accueillir comme il se doit le groupe pour son premier concert parisien. Bonne nouvelle : le rêve semble loin d’être fini.

Dans la plus petite des salles du Nord-Est de la capitale, le calme et le froid sont de rigueur partout sauf au 16 Rue Barbanègre. Et pour cause, l’enceinte est saturée de monde, laissant la scène presque imperceptible de l’entrée. Fort heureusement, nul besoin de ses yeux pour vivre correctement le set ambiant de NEWMOON. Originaire d’Anvers, les Belges ne sont pas inconnus de la scène et du public français, ayant déjà ouvert pour Touché Amoré au Point Éphémère en 2015. A peine armé d’un nouveau disque “Space” (2016) dont est issu le langoureux titre “Hélium”, le groupe défend ici sagement et impassiblement son univers, allant de la dream pop impérissable au post rock sombre, bien que la troupe de Bert Cannaerts détone scéniquement comparé à l’attitude plus électrique de la tête d’affiche. Pourtant, l’harmonie fonctionne sur le plan musical entre l’audience et la formation, alternant pendant une bonne demi-heure entre phases instrumentales répétitives et couplets aux nappes vocales. Loin d’être la performance marquante de ce début d’année, le set de Newmoon reste honorable.

“Bonjour tout le monde, nous sommes PUP”. C’est dans un français aussi timide qu’approximatif que Stefan Babcock introduit PUP, dans un Espace B rempli comme jamais, prédisposé à devenir un sauna. Longtemps attendu dans notre belle France malgré plusieurs passages en Europe, le quatuor rock est en forme et livré à lui-même pour divertir l’auditoire, la taille de la salle ne permettant que peu d’artifice. A quoi bon, puisque PUP est avant tout là pour jouer et offrir aux personnes présentes une vision live de ses deux albums en date, “PUP” (2014) et “The Dream Is Over” (2016). Le tour d’horizon commence avec le désormais classique enchaînement “If This Tour Doesn’t Kill You, I Will” / “DVP”, pistes d’ouverture du dernier essai, marquant le début des sing along sans retenue et des déchaînements de foule. Entre le micro du bassiste Nestor Chumak décroché de son pied, les premiers rangs tombant sur scène et s’entraidant pour leur survie ou le quasi constant mini pogo renversant les bières des plus téméraires, l’ambiance punk est de belle et bien de mise, tout comme l’est la voix de Babcock, visiblement remis de son hémorragie vocale ayant presque coûté la vie à la bande. Au delà des espérances, on assiste à un véritable bras d’honneur au destin de la part des musiciens, loin de se préoccuper d’autre chose que de leur set.

Même si la majorité des chansons ne sera pas jouée dans leur ton original, le set est un mélange ordonné des deux époques de PUP, mettant les Canadiens sur tous les plans. Entre l’honnête “Dark Days”, le fédérateur “Back Against The Wall” ou la “love song” (telle que présentée de façon humoristique par le chanteur) “Mabu”, ceux-ci ne laissent que peu de place au silence, toujours prêts à répliquer avec une autre de leurs confessions. “Vous chantez très bien”, s’amuse même le frontman, à force d’entendre les choeurs repris en force par un public extériorisant de la plus belle façon que ce soit sa satisfaction. Des efforts physiques qui rendent la vie dans la pièce de plus en plus difficile, le mélange chaleur/sueur ne faisant bon ménage. A tel point qu’au moment du rappel, Stefan Babcock se retrouve à marchander avec l’assemblée afin d’éviter cette banalité et de jouer normalement une seule chanson en guise d’au revoir. Finalement, après une courte discussion et un “si je vomis, c’est de votre faute” du batteur Zack Mykula, exténué, ce n’est pas un titre mais bien les dévastateurs “Réservoir” et “Old Wounds” qui seront joués, non sans mal des deux côtés de la scène.

PUP nous a prouvé en cette soirée qu’un accident de parcours, aussi grave soit-il, ne peut sous aucun prétexte stopper les rêves de quiconque. Au delà du contexte plus symbolique que musical, les Canadiens nous ont proposé en soixante minutes un beau condensé de leur carrière, tout en propageant bonne humeur et énergie. Un sans-faute !

Setlist :

If This Tour Doesn’t Kill You, I Will
DVP
Dark Days
Lion Heart
My Life Is Over And I Couldn’t Be Happier
Doubts
Back Against The Wall
Sleep In The Heat
The Coast
Guilt Trip
Mabu
Yukon
Familial Patterns
—-
Reservoir
Old Wounds