En clôture de leur “Backbone European Tour” débuté un mois plus tôt, les Anglais de ROAM étaient, lundi dernier, de passage dans la capitale pour leur première tête d’affiche parisienne. Après avoir investi le Batofar avec Man Overboard et le Backstage By The Mill avec State Champs, c’est finalement le petit Pop Up Du Label qui a eu l’honneur d’accueillir la formation pop punk pour ses premiers pas dans la cour des grands. Et elle n’était pas seule puisque ses camarades de Trash Boat et le groupe français Stay Gone ont également répondu présents, pour un concert fort en powerchords et en émotions.
Trente minutes après la traditionnelle ouverture tardive des portes – à 20h -, il est temps d’applaudir la première formation de la soirée, provenant directement du nord de la France. En continuité de la sortie de leur nouvel EP “Charades“, les membres de STAY GONE affichent fièrement leurs ambitions à travers un pop punk moderne et puissant. Encore novice – puisque peu de concerts à son actif -, le quintette joue et apprend en même temps, tout en remerciant les personnes ayant fait le déplacement. La connexion entre les cinq amis et le public finit par s’établir sur la longueur malgré une posture statique et un son pas toujours l’avantage des Nordistes. Qu’importe, les derniers singles “Suitcase Cellar” et “Wasted” sont interprétés sans quiproquo et Stay Gone clôture son set, le sourire aux lèvres.
Un court entracte plus tard et voilà que débarque sur scène le second quintette de la soirée, visiblement fatigué. Et il y a de quoi, puisque quelques heures plus tôt, les musiciens étaient bloqués à la frontière suisse, sans certitude de parvenir à l’heure pour l’audience française. C’est donc à peine quelques dizaines de minutes après être arrivé à bon port que TRASH BOAT entame son dernier concert européen du moment. Avec son EP “Brainwork” sorti en 2015 via Hopeless Records, la nouvelle coqueluche du label américain libère sur scène toute l’accumulation de mauvaises ondes reçues ces dernières heures, sans préavis. Le niveau sonore monte d’un cran, la foule se réveille et le pop punk est de mise avec des titres forts comme “Boneless”, issu du premier format court “Look Alive” (2014). Le chanteur Tobi Duncan s’amuse même à annoncer la sortie du premier album “pour le mois de mai-juin-juillet”, avant de tirer sa révérence.
Finalement, c’est sur l’introduction en français de “Backbone” que ROAM s’installe sur l’estrade. Confronté à une fosse très éparpillée, le dernier quintette n’en demeure pas moins féroce, motivé à défendre sur scène principalement son premier album fraîchement sorti de l’usine. Les Fançais voient donc, sans surprise, s’enchaîner au cours de la soirée les nouvelles chansons, pour la plupart efficaces, des Anglais, à l’instar de “Cabin Fever”, “Bloodline” et “All The Same”. Mais ce lundi soir est également l’occasion de redécouvrir d’anciennes mélodies en live, telles que “Warning Sign” ou “Safeguard”, savamment placées dans le concert. Les voix des deux Alex sont harmonieuses à souhait et le chanteur principal se déride en partageant son micro avec les premiers rangs.
Bien que l’ambiance soit un tantinet timide et observatrice, ROAM n’hésite pas à réclamer quelques circle pits et autres sauts de la part des personnes présentes. Les distorsions sont toujours à l’ordre du jour et l’intimité du Pop Up rend l’événement encore plus fort en émoi. Enfin, la course folle des Britanniques s’arrête net après la réalisation de “Head Rush”, sans que les cinq amis aient joué un rappel ou même leur piste acoustique “Tracks”, qui nous avait fortement plu.
De ce plateau résulte trois performances modernes et expéditives. Le divertissement entre les morceaux reste à travailler pour Stay Gone, Trash Boat et ROAM mais ce n’est pas la priorité dans un set de pop punk. A voir maintenant si la route restera longue pour ces trois groupes au potentiel existant.