SEETHER @ Bataclan (22/11/14)

Seether est de retour en France après un passage en demi-teinte au Hellfest en juin dernier, et ce afin de promouvoir le très bon “Isolate And Medicate“. C’est accompagné des russes de Prana qu’ils posent leurs valises ce samedi soir dans un Bataclan plutôt bien rempli.

Il s’agit de la première date en tant que première partie de Seether sur cette tournée européenne pour PRANA. Dans un style grunge teinté de punk à roulettes, le groupe nous propose une musique tout droit sortie de la deuxième moitié des années 90. Le look ajoute à cette sensation, notamment pour la chanteuse : jean trouée, T-shirt ample, casquette. Cette dernière, à la guitare en plus du chant, emmène le trio avec puissance et entrain. Elle ne tient tout simplement pas en place, sautillant à tout va et proposant quelques figures tout en continuant à gratter et chanter avec justesse. Son timbre de voix et son attitude ne seront pas sans rappeler la grande époque de Courtney Love avec Hole ou Brody Dalle avec The Distillers, le tout en plus propre et plus “sportif”. L’accueil réservé aux Russes sur cette première date est très bon et mérité, et semble les ravir au plus haut point. Une excellente mise en jambe !

Grosse ambiance lorsque SEETHER monte à son tour sur les planches et entame d’entrée avec le classique “Gasoline” tiré du premier album “Disclaimer” (2002). Les Sud-Africains se concentreront ce soir d’ailleurs plus sur ce premier effort, avec cinq titres, que sur le dernier né et ses quatre titres joués. La setlist, assez facile et prévisible, s’apparentera plus à un best of qu’à une véritable promotion. La formation joue la sécurité, mais personne ne semble l’en blâmer, et il est clair que le choix s’avère judicieux tant l’efficacité est un des mots clés du show de ce soir. Après quatre anciens morceaux vient enfin le tour d’une nouveauté avec le percutant “See You At The Bottom” et le public semble ravi, preuve que le dernier album a déjà été bien assimilé et est apprécié. Léger faux pas avec un “Broken” très épuré plutôt décevant suivi d’un solo de batterie. Solos dont l’utilité est de manière générale toujours discutable. L’excellent “My Disaster” suivi du mélodique single “Words As Weapons” relancent la machine et on peut louer le choix intéressant de certains des meilleurs morceaux du dernier opus. Le groupe continuera sur sa lancée et finira le concert en ne proposant quasiment que des singles en commençant par un “Country Song” ultra catchy qui ferait taper du pied ou taper dans les mains n’importe quelle personne disposant de ces membres. “Fake It” s’avérera lui plus propice pour faire sauter la foule. Un “Fuck It” plus sombre et heavy fait exception dans la liste de ces singles et voit le combo, et notamment Shaun Morgan, devenir plus agressif. Ce dernier n’ayant pas toujours été l’artiste le plus souriant et communicatif, il est d’ailleurs intéressant de souligner qu’il semblait ravi de jouer ce soir, sourire aux lèvres, et ce bien plus qu’au Hellfest. Le fait de jouer en headliner en salle de taille moyenne est évidemment toujours plus propice pour apprécier un show, que ce soit pour l’artiste ou les fans. Ces derniers qui exulteront lorsque Seether balancera sa dernière cartouche avec un de leurs plus gros tubes à ce jour, le hit “Remedy”. Inutile de décrire l’ambiance sur ce final, archi prévisible certes, mais tellement jouissif. Sans rappel, le groupe quitte la scène après 1h20 d’un concert efficace, qui aura visiblement ravi chaque personne présente ce soir.

Une bien belle soirée donc avec Prana, le genre d’agréable découverte qui fait toujours plaisir, et Seether, une tête d’affiche qui aura su faire oublier sa prestation en demi-teinte lors du dernier Hellfest. Et malgré une setlist bien trop classique axée sur les singles, le groupe ayant joué la quasi intégralité de son pourtant non désiré best of de 2013, et donc sans surprise ni prise de risque, nous aurons eu droit ce soir à un concert de qualité de la part d’une formation motivée. Un poil trop court, les Sud-Africains ayant semble t’il succombé au défaut d’une grande partie des groupes américains, mais foutrement efficace !

Setlist :

Gasoline
Needles
Rise Above This
See You At The Bottom
Tonight
Fine Again
Broken
Drum Solo
Words As Weapons
Country Song
Tonight
Heart-Shaped Box
Fake It
Fuck It
Remedy