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THE NOFACE @ Les Etoiles (16/11/17)

Soirée masquée jeudi dernier aux Étoiles. La salle du Xème arrondissement semble s’être prise d’amour pour les jeux de rôle : les (faux) anonymes de The NoFace, accompagnés par la chatterie de La Pietà, nous ont concocté une soirée bien caliente.

C’est à l’arrivée sur scène de deux premiers chats, peu avant 20h, que les hostilités commencent, sous le regard interrogateur d’un public un peu parsemé mais bien attentif. Alors qu’ils s’installent en silence, l’un au clavier, l’autre à la guitare, un troisième débarque. Une chatte des plus insolentes vient se poster face à nous et prend très vite en main le micro pour nous expliquer sa haine à l’aide d’un slogan répété en boucle : “J’aime pas les gens”. Entre slam et rap, LA PIETA nous clame son opinion et présente les règles de la partie aux rythmes de beats urbain, de guitares rock et de lyrics déroutantes durant près de trois quarts d’heure. La foule se prend facilement au jeu et n’hésite pas à le montrer à l’artiste. Si le set semble un peu trop scénarisé, au détriment de sons peut-être trop simplistes manquant d’un petit quelque chose, le show ne manque pas d’impressionner. Jolie décadence.

 

 

THE NOFACE arrive sur scène peu après 21h, face à une salle qui s’est noircie et qui est désormais parée dans une grande majorité de masques en carton à l’effigie du groupe. Les ex-membres de Skip The Use, accompagnés par la magnifique Oma Jali et sa voix à vous foutre sur les rotules, entament le show au son du très puissant “Orion”, qui met les choses au clair dès le début. Le très catchy “I Am Over You” fonctionne plus que bien sur scène. La déesse aux dreads volantes prend de la place sur les planches, elle hante le lieu de son aura. C’est d’une perturbante facilité qu’Oma manie les genres : des influences reggae aux nuances de rap en passant par les riffs 70’s, elle teinte les chansons de “Chapter One” au gré de ses envies. Le quintette se lance dans l’interprétation de “Fire”, avec une intro guitare/basse carrément puissante, marquée par la complicité de Yann et Jay, très vite rejoints par la force du chant. La foule n’est pas en reste puisque la leadsinger l’invite à participer au coeur en gueulant “The NoFace”, ce qu’elle s’attèle à faire sans émettre un soupçon de résistance. Le pantalon lamé de Oma s’active, saute, s’étend, se baisse, se tord au fil des titres qui sont d’une efficacité folle, alors que les masques noirs ornés d’une croix blanche des musicos hochent en rythme. Introduit au piano, l’enivrant et mélancolique “Time” marque un petit break pour repartir de plus belle. “Change Change Change” et sa dédicace aux femmes présentes ce soir déchaîne les passions de son refrain plus qu’entraînant.

 

 

Le groupe se lance ensuite dans une surprenante reprise de Dame Missy Eliott avec “Get Ur Freak On” et son instru ultra célèbre, avant de s’enfuir en backstage. Réapparition au bout de quelques minutes d’applaudissement par un auditoire qui se réjouit de revoir le sourire de trois kilomètres de long d’Oma Jali. C’est reparti pour trois morceaux des plus excités, dont l’électrifiant “Mermaid Chant” sur lequel les NoFace envoient tout ce qu’ils leur restent d’énergie avant de nous saluer et de quitter la scène pour de bon. Enfin… c’est ce que l’on pensait, avant que les quatre musiciens démasqués et la chanteuse prodige se lancent dans une traversée de la salle pour s’y installer au fond et réinterpréter “Change Change Change” en acoustique. Un pur délice de clôture.

 

 

The NoFace a brillé aux Étoiles, et les yeux de ses fans aussi. Le show était maîtrisé et la complicité avec le public semblait innée. On est ravi de voir qu’Oma Jali réussit avec brio le défi (pas peu simple) d’être aussi hyperactive et dégénérée que Mat Bastard. Chapeau.

Setlist :

Orion
Mascarade
I Am Over You
The Rumor
Fire
À Me Rendre Folle
Transe
Time
Change Change Change
Let Me Love You
Missy
—-
Never Ever
Mermaid Chant
I’m Talking To You
—-
Change Change Change