Un public de tout âge s’est rassemblé au Zénith De Paris en cette veille de St. Patrick pour assister au concert des Irlandais. Vente de hot-dogs, de frites et de bières dans l’enceinte de l’établissement : l’ambiance est à la fête et quelques milliers de personnes sont venues accueillir le groupe pop rock, venu notamment défendre son dernier album “No Sound Without Silence” paru en septembre 2014.
Première extinction des feux un peu avant 19h30 et monte sur scène COLTON AVERY, un jeune auteur-compositeur-interprète américain. Avec un court set de quatre morceaux et quinze minutes rappelant des artistes tels que Ed Sheeran ou Brett Dennen, Colton Avery fait vibrer la salle d’émotion. Ses morceaux folk/acoustiques sobrement interprétés en duo chant/guitare amorcent la soirée en douceur. Nullement anxieux de se produire devant des milliers de personnes, Colton Avery, à l’aise, explique dans un discours fluide qu’il a été invité par The Script pour ouvrir sur la tournée. Son court set terminé, Colton Avery quitte la scène sous les applaudissements chaleureux de l’audience.
À 19h45 et après un très court changement de plateau, débarque TINIE TEMPAH. Âgé de 26 ans, le musicien appartient davantage à la scène rap qu’à la scène pop rock. Qu’à cela ne tienne, Tinie Tempah prouve en direct que le mélange des genres est possible à travers un set charismatique et efficace. Déjà connu des fans de The Script à travers sa collaboration avec le groupe sur le morceau “Written In The Stars” qu’ils ont interprété sur scène ensemble plusieurs fois, Tinie Tempah fait forte impression. Le musicien enflamme le Zénith qui se transforme en boîte de nuit; la foule danse, saute et hurle. Le DJ mélange plusieurs styles différents, en majorité électro (avec notamment une reprise du “Tsunami” de DVBBS & Borgeous) et agrémente ses morceaux d’un chant rappé dont le flow rappelle des artistes comme B.o.B ou Kid Cudi. Tinie Tempah laisse derrière lui une assemblée survoltée et fin prête pour le set longuement attendu de la tête d’affiche.
Des hurlements et des sifflements montent dans la fosse et les gradins lorsque les lumières s’éteignent pour la dernière fois, annonçant l’arrivée de THE SCRIPT. Les musiciens arrivent les premiers puis Danny O’Donoghue (chant) traverse la fosse dans une rangée de drapeaux verts lumineux, saluant les fans, et filmé par des caméras reprises sur les écrans géants. Le jeu de lumières peint la salle aux couleurs de l’Irlande et sublime l’entrée en scène de la troupe. Le ton est donné pour une prestation qui s’annonce grandiose et haute en images, en couleurs et en émotions. Le set s’ouvre sur “Paint The Town Green” et son intro dynamique aux sonorités de musique traditionnelle irlandaise, extrait du dernier album “No Sound Without Silence”, suivi de près par une interprétation partielle de “Hail Rain Or Sunshine” du même disque. Retour ensuite sur l’éponyme “The Script” (2008) avec le premier single “Breakeven” repris en choeur par les spectateurs. La bande voyage dans sa discographie et reste à son premier opus pour “Before The Worst”, avant de retourner au quatrième essai, avec le single “Superheroes”. Sur “We Cry”, le frontman fait chanter à tour de rôle la gauche et la droite de la salle. Le single “If You Could See Me Now”, animé par une vidéo reprenant les paroles de la chanson sur les écrans géants, crée un intense moment d’émotion dans le Zénith, qui chante haut et fort le refrain. Avant de jouer “Man On A Wire”, Mark Sheehan (guitare/chant) raconte que Danny O’Donoghue a réellement marché sur une corde tendue pour le tournage du clip, le chanteur en plaisante en précisant qu’il ne sait pas comment il a réussi à le faire. Le combo joue le single, repris en coeur, de la fosse jusqu’aux gradins. Avant d’entamer le morceau suivant, le chanteur demande à l’assemblée un téléphone pour appeler l’ex d’une des personnes du public. Devant un Zénith parfaitement silencieux, le téléphone sonne, quelqu’un décroche : “Bonsoir, ça va ? My name is Danny O’Donoghue from The Script. Your ex-girlfriend told me to sing you this song…”. The Script entamme l’intro de “Nothing” et le frontman garde le téléphone : “Please stay online ‘cause we’re gonna sing you a song”. À la fin du morceau, Danny O’Donoghue lui adresse un dernier mot : “Okay people, one two three, we say goodbye to that asshole. Un, deux, trois, au revoir trou du cul !”. La foule résonne de rires et d’applaudissements. Sur la célèbre “Good Ol’ Days”, Danny descend dans les premiers rangs pour faire chanter plusieurs personnes qui résonnent dans les enceintes du Zénith et apparaissent sur les écrans. L’atmosphère s’apaise le temps de deux morceaux avec “Never Seen Anything ‘Quite Like You'” suivi de “The Man Who Can’t Be Moved” interprété pour l’occasion en majorité avec Danny O’Donoghue, seul au chant et au piano. Sur “You Won’t Feel A Thing”, le frontman traverse le Zénith d’un bout à l’autre pour aller chanter dans la foule, il monte dans les gradins, redescend dans la fosse et monte encore de l’autre côté sous les cris de joie des fans. Le set principal se clôt sur “Six Degrees Of Separation” et “It’s Not Right For You”.
Le groupe revient sur scène après quelques instants pour un rappel de pas moins de quatre morceaux, tous longuement attendus par le Zénith. Sur “The Energy Never Dies”, l’assemblée colore la salle de ballons rappelant la pochette du dernier effort studio, illuminés par le flash des téléphones, un événement préalablement organisé par des fans et remercié par Danny O’Donoghue : “I’m sorry but that is fucking amazing, I’ve never seen that in my life, thank you so much for that”. Après “For The First Time” et “No Good In Goodbye” acclamés par l’ensemble de la salle, le vocaliste annonce le dernier morceau en disant qu’il veut créer un moment unique, qui ne pourra pas se vivre sur internet ,mais qui ne se vivrait qu’à cet instant. Le rappel prend fin sur “Hall Of Fame”, sur lequel des explosions de confettis brillants éblouissent un Zénith émerveillé. Suite à un salut final, les membres de The Script quittent la scène.
The Script, promettant de revenir bientôt, laisse derrière le souvenir d’un set qui a su être drôle, émouvant, authentique et grandiose. La performance de haut niveau, interprétée avec joie et énergie pendant presque deux heures, prouve sans l’ombre d’un doute le talent du trio irlandais. Un sans faute !
Setlist :
Paint The Town Green
Hail Rain Or Sunshine
Breakeven
Before The Worst
Superheroes
We Cry
If You Could See Me Now
Man On A Wire
Nothing
Good Ol’ Days
Never Seen Anything Quite Like You
The Man Who Can’t Be Moved
You Won’t Feel A Thing
Six Degrees Of Separation
It’s Not Right For You
—-
The Energy Never Dies
For The First Time
No Good In Goodbye
Hall Of Fame