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AIRBOURNE @ Olympia (10/10/17)

Succédant à une tournée des festivals français intensive, les Australiens d’Airbourne se permettent de prendre de nouveau d’assaut l’Olympia en ce mardi 10 octobre.

Quatre ans après le dernier concert dans cette même salle, c’est une nuée de T-shirt AC/DC et Motörhead qui arrive en masse devant l’entrée. Une façon d’adouber un groupe très jeune comparé à ses aînés, et qui a pourtant une place très importante dans le cœur de son public. Les Français savent apprécier et vivre le rock n’roll, réminiscence de nos périodes révolutionnaires. On hésite à dévaliser le stand de T-shirts, on attend pour déguster une bière, ou on équipe son gamin d’une protection auditive, l’état d’esprit est le même : profiter de chaque instant.

Un grand nombre se trouve déjà à l’intérieur, et la fosse est bien remplie au moment où DESECRATOR fait son entrée. Quatuor thrash metal de Melbourne mené par Riley Strong, ce dernier nous régale sans retenue de compositions à vive allure pendant quarante cinq minutes. Progressivement, l’assemblée adhère et n’hésite pas à donner un sacré coup de fouet. Le guitariste chanteur ponctue de “merci beaucoup motherfuckers” chaque espace, et nous explique avec sincérité que c’est un rêve de gosse qu’ils réalisent sous nos yeux. Un rêve à base de double pédale de grosse caisse, de solis enivrés, et de vocalises dans la pure tradition du genre. Avant de nous quitter, une reprise endiablée de “Born To Be Wild” retentit sur scène, achevant la conquête d’un auditoire réceptif à ces musiciens talentueux et fort sympathiques. Le dur objectif de la première partie est atteint, nous sommes fin prêt à en découdre.

 

 

Après un entracte de trente minutes, l’Olympia est plongé dans les ténèbres, et les lumières des spots sous le mur d’amplis Marshall s’allument progressivement tandis que retentit le thème de “Terminator 2”. La salle scande les chœurs de “Ready To Rock” qui sera effectivement le premier morceau à retentir au moment où AIRBOURNE apparaît comme par magie sur scène en rebondissant dans tous les sens. Du AC/DC dans le texte et dans la façon de vivre, c’est un patrimoine national et familial qui se perpétue avec les frères O’Keeffe, dignes héritiers des Young. Quatorze morceaux d’une simple efficacité vont transformer la salle en champ de bataille, où petits et grands communient tous ensemble. Joel se fait le maître d’opération à travers un déluge de distortion, débordant de charisme et de joie de vivre. Le répertoire est maîtrisé à la perfection, ce qui laisse la liberté de s’adonner à un spectacle d’excellente facture.

 

 

Cascadeur se retrouvant en haut du balcon ou de son mur d’amplis, il ballade sa Gibson Explorer et ses riffs au quatre coins de la salle pour le plaisir de tous. Nous nous retrouvons dans une capsule intemporelle, semblable à celle qui a vu débarquer le courant alternatif et discontinu à la fin des années 70. Jouant avec les spectateurs qui connaissent pourtant la ritournelle par cœur, des verres de Lemmy (ndlr : Jack Daniel’s/Coca) sont balancés de la fosse au balcon en la mémoire du leader de Motörhead, ayant fait une apparition dans le clip du single qui clôt la soirée. “Runnin’ Wild” a fait découvrir il y a maintenant dix ans à de nombreuses générations que l’Australie connaissait encore ses valeurs. Les musiciens les défendent becs et ongles devant une nuée de doigts à cornes levés et de gorges déployées pour scander le refrain de cet hymne rafraîchissant. La seule chose qui peut donner à hausser les épaules est l’absence des reprises de Tom Petty en rappel, ces dernières ayant été jouées sur deux dates après l’annonce de son décès. Cela ne nous empêche pas d’apprécier une setlist portée principalement sur le premier et le dernier opus du quatuor.

 

 

La marée humaine quitte progressivement le sanctuaire le sourire aux lèvres. L’audience pourra narrer cette expérience à son entourage, des larsens pleins les oreilles et du rock n’roll plein les mirettes.

Setlist :

Ready To Rock
I’m Going To Hell For This
Too Much, Too Young, Too Fast
Down On You
Rivalry
Girls in Black
Bottom Of The Well
Breakin’ Outta Hell
Diamond in The Rough
It’s All For Rock ‘N’ Roll
Stand Up For Rock ‘N’ Roll
—-
Live It Up
Raise The Flag
Runnin’ Wild