Difficile de passer à côté d’une pareille date ! La réputation des australiens est connue de tous et c’est dans un mythique antre parisien qu’ils vont déballer leur hard rock sous speed !
Après avoir débuté la semaine en compagnie d’Amon Amarth, Carcass et Hell, dans cette même salle qu’est l’Olympia, et sachant que le weekend nous tend les bras, pourquoi ne pas finir la semaine en beauté avec une affiche 100% hard rock ? Mais avant d’accueillir la tête d’affiche, deux formations vont se produire sur scène. Le premier groupe vient tout droit de Suède. CORRODED ne dit sans doute pas grand-chose au public parisien, et pourtant ceux-ci sont assez connus chez eux, en Scandinavie. Formé en 2004, la formation va gravir les échelons rapidement, va se produire sur les plus grandes scènes suédoises et participera même à la bande son d’un jeu vidéo. Evoluant dans un registre hard rock, les cinq gus débarquent sur scène avec leurs backpatchs. Durant une trentaine de minutes, c’est à un rock, plutôt lourd et à tendance US, que Paris fera face. Jens Westin (chant/guitare) déploye de bien belles capacités vocales avec une rugueuse et puissante voix, qui rappelle un peu celle de Michael Poulsen (Volbeat) tandis que ses comparses Tommy Rehn (guitare) et Peter Sjödin (guitare) l’épaulent à la guitare. Une prestation globalement saluée, mais la découverte devra être suivi de séances d’approfondissement sur leur site ou en achetant leurs CD, histoire d’y voir plus clair et de saisir avec plus de concentration la musique de Corroded. Au vu de leur style, le marché américain pourrait parfaitement leur correspondre, souhaitons leur bon courage, en attendant de les revoir dans l’Hexagone.
Suite à cette petite mise en bouche, le combo suivant s’active à changer le kit batterie et de checker les instruments à cordes. C’est donc maintenant au tour de BLACK SPIDERS d’investir l’Olympia. Découvert lors de l’édition 2013 du Hellfest Open Air, la formation anglaise fut une grande (bonne) surprise. En effet, leur set a débuté de très forte manière, avec un son très massif, et l’énergie dégagée par chacun des membres (le batteur inclus) mis une bonne ambiance à Clisson. Récemment sorti, leur second album “This Savage Land” est disponible au public et celui-ci confirme le bien que l’on pense d’eux. Il n’avait donc pas lieu d’être inquiet à l’Olympia. D’emblée, une très bonne ambiance va s’installer sur scène et dans le pit. Le hard rock des anglais tâche et fait trembler les murs. Alliant rock n’roll classique et sonorités plus grasses, The Spider, The Owl, The Shark, The Fox et The Tiger -à savoir le surnom de chacun des membres du groupe- mènent une prestation énergique. Néanmoins, le volume sonore n’est pas si élevé que cela et l’empreinte de chaque riff est légérement atténuée. De plus, en y prêtant plus attention, les riffs sont simples (mais efficaces, attention !) mais se répètent quelque peu d’un morceau à l’autre, ce qui est parfois dommageable. Le chanteur ne manquera pas de citer un des principaux sponsors du groupe, à savoir un alcool qui commence par Jager et qui finit par Meister, tandis que le batteur, fou comme à l’accoutumée, aura la rage envers le public, jetant des regards de tueurs (pour le délire, rassurez-vous) et celui-ci porte même un minishort en jean, un barge ! “KISS Tried To Kill Me”, “Stay Down”, “Balls” ou encore “Just Like A Woman” seront joués. Une bien belle dose de hard rock burné, qui n’excédera pas la quarantaine de minutes. A revoir donc ! Une date en tête d’affiche s’impose.
Les premières parties terminées, une atmosphère spéciale règne maintenant dans la salle. L’impatience se lit sur les visages, bien que parfois masqué par quelques verres, l’attente se fait fortement sentir tandis que les roads de la tête d’affiche lèvent les voiles des deux murs à amplifications. Encore une histoire de frère, venant d’Australie, évoluant dans un hard rock des plus classiques, les bien dénommés AC/ euh… AIRBOURNE ! Les lumières laissent place au noir dans la salle, tandis que des lights font progressivement leur apparence sur scène, avec l’introduction qui reprend un extrait de la B.O. de “Terminator 2”. Les quatre gus apparaissent et c’est avec “Ready To Rock” que démarre le show ! Une seconde aura suffi et le pit se transforme en marée humaine, des bras, des têtes, des pieds volent de partout, les vagues sont intenses et les premiers rangs sont toutes choses. Joel O’Keeffe, Ryan O’Keeffe, David Roads et Justin Street servent leur hard rock sur un plateau et enchainent sans attendre avec “Too Much, Too Young, Too Fast”. Peu de moments de flottements, le show sera calé à la minute, un peu trop par moment même. Joel se démarque, bien évidemment, de ses comparses; d’une il n’arbore pas de T-shirt comme à son habitude, il tient une guitare blanche et est sous le feu des projecteurs, tout le contraire de trois autres qui sont vétus de noir et plongé dans une quasi obscurité -une totale obscurité pour le batteur- pas très fairplay, malheureusement… Les interventions de Joel se feront assez rares, il évoquera bien entendu le nouvel album “Black Dog Barking“, dont quatre titres seront joués. L’essentiel du set est d’ailleurs axé sur l’excellentissime premier album “Runnin’ Wild” (2007). Les riffs pleuvent à foison, souvent dans les mêmes tonalités mais dans un ordre différent (humour). Le public n’en démord pas et l’ambiance ne retombera jamais, elle sera d’ailleurs crescendo de morceau en morceau. Le frontman n’oubliera pas d’évoquer les charmantes demoiselles avec entre autre “Bad, Blonde And Beautiful” où le refrain sera repris à tue-tête. “No Guts. No Glory.”, leur second album, sera donc aussi de la partie, dans un moindre mesure, avec notamment “No Way But The Hard Way” (that’s what she said!) et le très bon “Raise The Flag”, pour le rappel. “Stand Up For Rock ‘N’Roll” est le dernier titre du show, avant le rappel, une façon d’enfoncer davantage le plancher de l’Olympia tout en faisant attention à ne pas faire écrouler le balcon et la mezzanine, car oui, ces braves gens sont debout et sautent dans tous les sens également ! De la F O L I E ! Le combo se retire brièvement avant le rappel.
“Live It Up” reprend le flambeau laissé par le dernier morceau, “Raise The Flag” fait brandir multitude de poings en l’air et “Runnin’ Wild” rend toute la population dingue et Joel montrera le chemin vers la folie. N’ayant pas de structure où s’accrocher, il montera sur une plateforme au-dessus de la mezzanine gauche, s’écrasant quelques bières sur le crâne mais il prendra le chemin des gradins également, histoire de communier avec ceux du haut. Du rock comme on aime ! Mais tout cela est bien trop beau et quelques bémols sont à souligner. Tout d’abord, “Back In The Game” sera l’unique titre à apporter un rythme différent du reste du set. Ensuite, le manque cruel d’ascenseur dynamique dans le show, on reste essentiellement sur une même ligne d’intensité qu’on ne quitte jamais, et le show passant à vitesse folle, l’impression de ne rien entendre de différent se faire sentir. Troisièmement, des lights moyennes, à l’ancienne certes, mais les trois autres musiciens sont plongés dans le noir, contrairement à Joel, qui focus toute l’attention.
Néanmoins, la prestation d’Airbourne est excellente et l’ambiance est au rendez-vous, il n’y a rien à redire de ce côté-là. Pour ce qui est des comparaisons avec AC/DC “oui c’est les nouveaux AC/DC”, mouais, attendons de voir; Airbourne devrait varier sa musique, dans les rythmes, les tempos, les couleurs musicales, avant d’officialiser qu’ils sont les dignes successeurs des frères Young.
Setlist :
Ready To Rock
Too Much, Too Young, Too Fast
Girls In Black
Back In The Game
Diamond In The Rough
Blonde, Bad And Beautiful
Black Dog Barking
Cheap Wine & Cheaper Women
No Way But The Hard Way
Stand Up For Rock ‘N’ Roll
—-
Live It Up
Raise The Flag
Runnin’ Wild
Crédit photos : Virginie Schmidt