A défaut de voir les Strokes sur scène, visiblement pas pressés de se remettre en activité depuis pas mal de temps déjà, l’année est tout de même bonne pour les fans des musiciens du légendaire groupe new-yorkais. Entre nouvel album et venue prochaine à Paris de The Voidz pour Julian Casablancas et récent passage de CRX, groupe de Nick Valensi, à La Maroquinerie, Albert Hammond Jr. n’est pas en reste et a sorti en mars “Francis Trouble”, son quatrième album qu’il vient nous présenter ce soir après avoir rempli le Point Ephémère en février dernier.
Si le nom rend hommage à la chanson de David Bowie, le registre de YASSASSIN est plutôt à chercher du côté des Breeders ou de Savages. Devant une assemblée encore timide et éparpillée, les cinq filles du groupe londonien chargé d’ouvrir la soirée se présentent à coups de grosses guitares et de puissantes rythmiques bien senties. Les morceaux s’enchaînent et se ressemblent, mais l’énergie est là et le set de la petite troupe aura électrisé l’ambiance à point pour la suite des événements.
“I know you know my name”, mais dans le doute, ALBERT HAMMOND JR. nous rappelle dès son entrée sur scène qui il est, en bon chauffeur de salle. Largement acclamés, le chanteur (et très occasionnellement guitariste sur scène) et son groupe composé d’un batteur, une bassiste et deux guitaristes donnent le ton du concert avec l’irrésistiblement entraînante “DvsL”, premier extrait de “Francis Trouble”. Ce dernier est à l’honneur ce soir, comme le rappelle le fond de la salle entièrement recouvert par une affiche qui en reproduit la pochette, mais la suite du set nous fait revisiter l’ensemble des quatre albums de la carrière solo de l’Américain.
Dans son costume brillant, Albert Hammond se révèle être une véritable pile électrique à bouclettes, incapable de rester plus de dix secondes de suite au même endroit, allant même jusqu’à chanter en fosse pendant “Side Boob”. Une sacrée énergie se dégage tant du public que sur scène, où les autres musiciens aussi semblent profiter pleinement du moment et interprètent chaque morceau avec autant de précision que d’intensité, en particulier au cœur du concert avec des titres comme “Far Away Truths” que les spectateurs reprennent à pleine voix, “GfC”, “Drunched In Crumbs” ou encore “Rocky’s Late Night”.
Les cinq musiciens font le conventionnel aller-retour en backstage après plus d’une heure de jeu, puis entament les dernières minutes du set par “Postal Blowfish”, chanson à l’origine signée par Guided By Voices, l’un des groupes fétiches de Hammond qui l’a reprise sur “Yours To Keep”. Pendant que ses musiciens envoient les gros riffs, le chanteur s’improvise acrobate en arpentant les couloirs techniques de la salle, puis redescend pour gratter un peu sur la géniale et très strokesienne “Everyone Gets A Star”.
L’extension du rappel avec quatre morceaux au lieu de trois est sans doute plus planifiée qu’improvisée, mais on ne boude pas notre plaisir d’avoir droit à une “Born Slippy” peu jouée sur la tournée, surtout quand le concert est aussi bon de bout en bout.
Car l’Américain et ses compères ont bien signé une soirée sans faute, grâce à une forte présence scénique, une qualité de jeu irréprochable et des morceaux terriblement efficaces.
Setlist :
DvsL
Rude Customer
Set To Attack
Caught By My Shadow
Harder, Harder, Harder
St. Justice
Far Away Truths
GfC
Drunched In Crumbs
Side Boob
Rocky’s Late Night
Holiday
Carnal Cruise
In Transit
Tea For Two
Hard To Live (In The City)
ScreaMER
—-
Postal Blowfish
Everyone Gets A Star
Born Slippy
Muted Beatings