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ALCEST @ Olympia (06/12/24)

Suivant le succès de leur septième album, les Français d’Alcest ont pris le temps de s’arrêter à Paris, dans le mythique Olympia (une première pour le groupe). Un show solaire qui n’a fait que nous transporter ailleurs le temps de quelques heures.

Rencontre du troisième type

Il est presque difficile de trouver les mots après avoir assisté à la prestation du duo belge DOODSESKADER. Un duo basse/batterie qui évoque, en tout cas au moment de monter sur scène, un certain Royal Blood. Nous n’y sommes pas, mais niveau lourdeur, ça envoie. Ça tape, ça martèle, ça growle. Bref, il y a bien quelque chose de viscéral qui se tient sur scène. Et l’on s’en retrouve captivé, autant par la curiosité que provoque le phénomène que par l’énergie mise en œuvre par les deux Belges.

Le public a droit à des riffs et des motifs de batterie impressionnants, et ce côté un peu loufoque est rapidement mis de côté. Quoique, peut-être que c’est ce qui fait la force de ce duo. S’adressant au public pour se présenter, le bassiste explique que c’est un risque pour Alcest de les avoir choisis. Certes. Mais il est payant.


Le masque tombe

Une demi-heure plus tard, ce sont les Britanniques de SVALBARD qui s’avancent sur scène. Le quatuor vient présenter son dernier album, The Weight Of The Mask, sorti l’année dernière. Et si le son en début de set laissait franchement à désirer, ça s’améliore heureusement assez vite. D’une façon moins déjantée que le groupe précédent, Svalbard use savamment de riffs très shoegaze souvent ponctués de cris gutturaux que l’on aurait dits sortis d’outre-tombe.


Sans être révolutionnaire, on passe malgré tout un bon moment. Une petite voix à l’arrière du crâne ne peut s’empêcher, cependant, de penser qu’une seule première partie aurait été bien suffisante.


Douce chaleur

VINGT. DEUX. HEURES. Il est vingt-deux heures lorsque les projecteurs de l’Olympia s’éteignent à nouveau. Certes, l’affiche est belle, mais les horaires atténueraient presque le courage des spectateurs. Qu’à cela ne tienne, le temps est venu pour une expérience hors du temps.

Une fois ALCEST arrivé sur scène, le calme (relatif) prend possession du public. Une sorte de contemplation religieuse avec Neige en maître de cérémonie. Une fois le rideau rouge levé, l’on découvre d’abord un décor d’un lyrisme surprenant, qui vient s’inspirer de la magnifique pochette de l’album Les Chants De L’Aurore, que Neige et Winterhalter, ainsi qu’Indria et Zero, viennent présenter sur scène.

Ainsi commence l’heure et demie de show. Dès le départ, l’assemblée se retrouve plongée dans l’univers si mélancolique et, paradoxalement, solaire, de ce dernier disque. Les titres “Komorebi”, “L’Envol” et “Améthyste” s’enchaînent. Les jeux de lumières, le décor, la musique… Tout transporte instantanément dans l’univers du groupe.

Autre monde, autre temps

À mesure que le concert continue, on ne voit pas le temps passer. Alcest tient l’Olympia sous son joug musical. Cet arrêt dans cette salle mythique est d’autant plus spécial que c’est la première fois que la formation joue sur les planches du théâtre du Boulevard des Capucines. Un honneur plusieurs fois salué par Neige, dont on pouvait sentir, sinon l’émotion, au moins l’enthousiasme à jouer ici.

Neige et ses acolytes continuent la soirée en puisant dans les différents albums du groupe. Un morceau en particulier ravit les fans : “Souvenirs D’Un Autre Monde”, titre éponyme du premier album. “Sapphire”, extrait de Spiritual Instinct (2019), récolte un accueil similaire, ainsi que les autres extraits d’Ecailles De Lune (2010) ou Kodama (2016). L’Olympia vacille morceau après morceau, riff après riff. Le chant sybillin de Neige et de Zero s’ajoute comme une couche supplémentaire à cette débauche shoegaze et post metal.

Après une courte pause, Alcest remonte sur scène pour entamer “Autre Temps”, bouleversant extrait de Les Voyages De l’Âme (2012). Puis, c’est sur la bien nommée “L’Adieu” que le groupe nous quitte. Un lancinant titre mélancolique que l’on aurait presque souhaité qu’il ne s’arrête jamais. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Heureusement, on se rassure avec la promesse de Neige qu’Alcest retrouverait son public français plus tôt que tard. On espère.

Alcest Setlist L'Olympia Bruno Coquatrix, Paris, France 2024, Les Chants de l’Aurore

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Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?