Quelques mois après sa performance à Rock En Seine, la chanteuse anglaise d’origine écossaise, dont tout le monde parle, était de retour dans la capitale, cette fois-ci en tête d’affiche, dans la salle qui l’avait accueilli en première partie de Bruno Mars ou encore Lianne La Havas. La petite Alex est devenue grande.
C’est donc dans une Cigale, sold out depuis des mois, que le sacre d’Alex Hepburn a lieu ce soir. En guise de première partie, un DJ tente de mettre de l’ambiance durant une demi-heure, sans succès. Durant l’entracte de trente minutes, les gradins et la fosse se remplissent de plus en plus, avec une foule en majorité féminine.
Trente minutes plus tard, le groupe d’ALEX HEPBURN, composé de six musiciens, fait son entrée et débute une intro instrumentale. La chanteuse arrive et surprend d’emblée avec “Petaless Roses”, l’un des nombreux nouveaux morceaux que l’on aura l’occasion de découvrir tout au long du show. La setlist, équilibrée, est composée en grande partie des titres du premier album “Together Alone“, tels que les ballades “Love To Love You”, “Reckless” ou “Broken Record”, dans des interprétations toutes aussi touchantes les unes que les autres. L’intensité des textes est bouleversante. Evidemment, LE tube “Under” qui a propulsé la carrière de la jeune femme de 27 ans à la voix éraillée si caractéristique, est repris à plein poumon par La Cigale. Tout comme le dernier single “Miss Misery”, sur lequel la chanteuse demandera au public de frapper les mains en rythme, s’achevant sur un solo de son “sexy batteur”. Alors qu’elle officie principalement dans le registre soul/blues, seul “Get Heavy” lorgnera du côté du rock n’roll. Parmi les nouvelles compositions, on trouve également les groovy “Keep Talking” et “Black Keys”, qui n’avaient pas été joués au Domaine National de St-Cloud en août dernier, contrairement à “Yeh Yeh Yeh” et “Look What You’ve Done”. Cette dernière étant l’une des cinq nouvelles chansons de l’édition collector de “Together Alone”, à paraître le 2 décembre. Les reprises ne seront pas en reste puisque “Bang Bang” introduisant “Bad Girl” et “Woman” seront aussi de la partie. Réservée au départ, Alex se laissera emporter par l’incroyable et chaleureux accueil qui lui est réservé et ponctuera le set avec de nombreuses interventions dans la langue de Molière, n’hésitant pas à interpeller et plaisanter avec ses Hepsters, entre deux jurons. Comment ne pas tomber sous le charme de cette brune sexy, toute de noir vêtue, portant un rouge à lèvres incendiaire, assorti à ses talons hauts, d’une authenticité rare ? Du charisme, une voix sublime et un sans-faute ! A noter quelques moments drôles comme lorsque la belle aura quelques soucis à baisser ou monter son pied de micro, ou lorsqu’elle tentera de se refaire une beauté ou en remettant en place son chemisier transparent, dissimulant son décolleté vertigineux, entre deux gorgées de jus de pomme.
Après une heure de jeu, Alex et son groupe disparaissent brièvement. La minute suivante, la Miss Misery réapparait, seulement accompagnée par son guitariste. Elle nous gratifiera d’une magnifique version voix/guitare acoustique de “Pain Is” qui prend au trip, tellement cette dernière est poignante. Avant d’entamer la dernière chanson dédiée à son défunt papa, la chanteuse remerciera le public, mais aussi ceux qui la soutiennent, y compris les “VIP my ass” pour finir par présenter ses musiciens et s’excusera entre deux grossièretés. C’est donc avec “Angelina”, titre “plus proche de son coeur” qu’Alex commencera à l’acoustique avant que son groupe la rejoigne sur l’électrique dès le premier refrain. Au bout d’une heure et vingt minutes, Alex Hepburn s’apprête à quitter définitivement la scène de La Cigale. Surprise : la directrice de Warner Music France, label ayant repéré et signé l’anglaise, débarque pour lui remettre son tout premier disque de platine pour les 100 000 ventes de “Together Alone” ! Une bien belle récompense pour Alex, qui s’est battue depuis tant d’années. Elle arrive enfin à avoir son public et ce n’est que le début de sa carrière. La consécration.
Quelle meilleure façon que de terminer cette soirée intimiste empreinte d’émotion, surtout pour Alex Hepburn, qui a mis La Cigale à ses pieds. Véritable diamant brut qui ne cesse de se tailler à partir des blessures, Alex joue désormais dans la cour des grandes. Une diva en devenir, incomparable, ayant son propre univers. Gageons que sa prochaine date parisienne, le 23 mars au Trianon, affichera également complet d’ici les prochains mois. Car entre cette française d’adoption et la France, c’est une belle histoire d’amour qui n’est pas prête de s’arrêter.
Setlist :
Intro
Petaless Roses
Keep Talking
Love To Love You
Reckless
Bang Bang/Bad Girl
Get Heavy
Black Keys
Broken Record
Under
Woman
Miss Misery
Yeh Yeh Yeh
Stop Fucking Around
Look What You’ve Done
—
Pain Is
Angelina
Crédit photos : Carlos Fernandez