Moins de deux ans après avoir défendu “Sleeping Through The War” sur la scène du Trabendo, c’est avec le finement ciselé “ATW” qu’All Them Witches est venu faire la cour au public parisien. La Maroquinerie est pleine, pari réussi !
A peine les portes de La Maroquinerie se sont-elles ouvertes que les fans d’All Them Witches se massent près de la scène… et à 20h, une foule compacte applaudit déjà SWEDISH DEATH CANDY. Jeune quatuor londonien, il se taille rapidement une réputation à grand renfort de concerts et d’une collection de chansons prometteuses.
“On va vous jouer une chanson qu’on vient juste d’enregistrer”, lance le chanteur Louis Perry. “Genre, maintenant ?”, répond un taquin. Le groupe esquisse un sourire avant d’enchaîner. Fort de compositions violemment mélodiques, les musiciens conjuguent si bien le garage au présent qu’ils doivent à coup sûr avoir un bel avenir !
Fondu au noir. Charles Michael Parks Jr., Robby Staebler et Ben McLeod émergent des coulisses sous les applaudissements d’un public d’ores et déjà acquis à la cause d’ALL THEM WITCHES. Partiellement éclairés, ils esquissent les premières notes de “Funeral For A Great Drunken Bird”. Le silence se fait. Ce n’est pas un concert comme les autres.
Nonchalant, Parks Jr. enchaîne vers avec une élégance bouleversante. A peine le manche de sa basse s’extirpe de la fumée que revoilà le frontman de nouveau plongé dans l’obscurité. Si certains peuvent y voir de la fausse modestie – ou pire, du je-m’en-foutisme – nous préférons voir sa discrétion comme une leçon d’humilité. Debout à côté de ses camarades, et non pas devant eux, Parks Jr. force le respect. Qu’on se le dise, All Them Witches n’est pas un groupe mais bien une famille !
Le riff de “When God Comes Back Home” s’abat soudain contre le plafond de La Maroquinerie, et avec lui des dizaines de sourires satisfaits. Staebler bat la mesure sur les peaux tendues de sa batterie. Un océan de tête opine lentement. Est possiblement le morceau le plus connu du trio américain, son successeur est peut-être l’un des ses meilleurs. Baptisé “Harvest Feast”, cette pépite de près de onze minutes réussit à réinventer la sensualité en quelques accords bien sentis. Quelques paupières se ferment et les sentiments valsent. Les mains applaudissent.
Le concert touche pourtant à sa fin. Distrait – ou épuisé -, Charles Michael Parks Jr. s’essaye aux ombres chinoises dans le faisceau d’un des projecteurs avant d’interpréter le merveilleux “Swallowed By The Sea”. Ce n’est que quand les lumières de La Maroquinerie se rallument que le doux rêve du public s’estompe.
La nuit est pourtant encore longue. Un verre à la main et des vers dans les oreilles, le retour à la réalité sera long. Peut-être vaudrait-il mieux rester où nous sommes ?