“Ambition Live Again”, le premier concert-test grandeur nature de 2021 avec Indochine et Etienne de Crécy à l’Accor Arena. RockUrLife y était et vous raconte !
Certains, en ce samedi ensoleillé et chaud, se sont massés sur les terrasses entourant l’Accor Arena. Sur les tables, des enveloppes bleues épaisses côtoient les pintes de bière. La grande majorité de ceux profitant d’une boisson fraîche sous le soleil brûlant de 15h sont venus pour assister au concert test “Ambition Live Again”.
Un concert inédit
Le but de cette grande opération est d’observer les éventuelles contaminations à la COVID-19 en lieu clos sans les distanciations sociales et uniquement avec le port d’un masque chirurgical.
Les volontaires ont massivement répondu présents et sur les 20 000 inscrits, 5000 sont conviés pour assister au premier grand concert de 2021. 2500 autres volontaires constituent le groupe test restant à la maison. A l’issue d’une sélection rigoureuse (âge, lieu de résidence, état de santé), les 5000 heureux sélectionnés sont prêts, pour certains depuis très tôt ce samedi, à qui suivre le dernier protocole et à enfin pouvoir profiter de ce qui nous a été retiré depuis un an et demi : un concert.
Ambiance boîte de nuit
16h sonne l’ouverture des portes. Après l’attente dans la fournaise de la journée et le passage par près de trois points de contrôle (test antigenique, masque, dépôt de l’échantillon salivaire), nous voilà dans le hall de l’Accor Arena.
Le silence de cathédrale du lieu est à peine troublé par les spectateurs, presque intimidés de revenir dans cet endroit. Une gourde d’eau en poche, nous descendons les escaliers des gradins pour rejoindre la fosse. L’ambiance jusqu’à maintenant (et qui perdurera à chaque étape de l’événement) est solennelle. C’est studieux que nous prenons place dans la fosse.
Premier couac du à des contrôles à l’entrée scrupuleux : la totalité des 5000 personnes n’est pas présente quand débute le DJ set d’ETIENNE DE CRECY, à 17h30 au lieu de 17h00. Cela n’empêche pas les spectateurs de commencer à se masser plus près de la scène pour profiter de la French house du DJ.
Doucement, puis plus rapidement au rythme des morceaux, les bonnes habitudes reviennent et les sensations aussi. On commence par taper du pied en rythme et on se retrouve à danser les uns proches des autres sur des sons entraînants. Les bras se lèvent, les cris retentissent. On transpire, on danse, on vit tous le même instant unique et libérateur. Enfin on revit.
Le bruit comme symbole de la vie
Quarante-cinq minutes plus tard et avec le sourire, Étienne de Crecy s’éclipse sous les hourra. Mission accomplie.
On n’a jamais été aussi près de vivre enfin un concert. Quand les lumières s’éteignent pour la seconde fois de la soirée, notre cœur, comme les rangs autour de nous, se serre un peu.
Surprise : un remix inédit de “3SEX” avec Chris retentit pour préparer l’arrivée sur scène d’INDOCHINE (spolier alert : Chris ne sera pas là ce soir). Puis sous les cris de la salle chauffée à blanc, le quintette fait son entrée en balançant sa bombe dansante issue de “13” (2018), “Station 13”. L’occasion pour nous d’admirer le seul écran géant de la salle, un immense mur de lumière installé derrière le groupe.
La voix tremblante de Nicola Sirkis nous signale l’émotion de son interprète, une émotion présente tout au long du set vitaminé et enlevé d’Indochine. L’enchaînement quasiment sans temps mort “Marilyn” / “Electrastar” / “Miss Paramount” nous fait nous trémousser et chanter en cœur. Notons quand même qu’il ne s’agit pas du public habituel d’Indochine et cela se ressent dans quelques petits moments de flottement sur les morceaux les moins “connus”.
Un véritable best of d’Indochine
Toujours aussi communicatif, Nicola Sirkis nous demandera à tous d’honorer nos soignants et nos disparus en faisant une minute de bruit. Après un joyeux tapage libérateur la machine à tubes reprend.
“Un Eté Français” puis “La Vie Est Belle” et enfin “Tes Yeux Noirs” achèvent de chauffer les moins fans du groupe. Indochine nous propose une sorte de best of à la fois scénique et musical, permettant aux plus novices de prendre du plaisir. Non pas que le groupe ait une mentalité élitiste, loin de là. Et nous parions sur le fait que tout le monde ait bien compris l’enjeu de cette soirée. Nous ne sommes pas là uniquement pour Indochine.
Deux couples acoustiques de “J’ai Demandé A La Lune” fait naître une émotion forte dans la salle. Celle de pouvoir enfin entendre en live “Nos Célébrations” est d’autant plus puissante. Son texte positif est repris par une grande partie du public. On se sent tous lié par la musique encore plus qu’avant la COVID-19. Cet optimisme est vite contrebalancé par “College Boy”. Malgré quelques petites erreurs de texte, Sirkis semble toujours aussi habitué par le titre. Du côté du reste de la formation, aucun signe d’essoufflement.
“Song For A Dream” puis “Alice & June” refont monter la pression d’un cran. Les plus fans pourront regretter le léger manque d’entrain sur le titre sautillant issu de l’album du même nom.
Un final de toute beauté
S’en suit la dernière ligne droite du spectacle, la faute au couvre feu de 21h. On enchaîne les morceaux sans temps mort : “3e Sexe”, “Trois Nuits Par Semaine” puis l’incontournable “L’Aventurier”. Quel plaisir et quelle émotion d’entendre la totalité de Bercy reprendre en cœur les paroles ! On se surprend à cesser de chanter quelques instants pour écouter le grondement de la salle chanter, comme un seul homme, le morceau que tout le monde connaît sur le bout des doigts.
Vient cependant le moment que chacun redoute et le retour à la réalité plus morose : le dernier titre de la soirée. Et c’est l’optimiste et lumineux “Karma Girls” qui clôture ce concert. Avec sa rythmique presque martiale et ses paroles solaires, on ne peut qu’avoir foi en un avenir meilleur au son de ce morceau.
Le temps d’un dernier salut, de derniers remerciements chaleureux et d’applaudissements nourris, la soirée touche à sa fin.
Toujours aussi disciplinés nous évacuons la salle. Nous avons tous mal partout et perdu de l’audition mais ces sensations nous avaient cruellement manqué pendant cette année blanche. Heureux de pouvoir revivre un tel évènement nous n’attendons qu’une seule chose : pouvoir recommencer !