Après presque plus d’un an et demi sans vrais gros concerts, la vie musicale live reprend enfin. Lentement, mais sûrement. Pour notre plus grand plaisir, nous assistions vendredi soir au concert acoustique d’Amenra à l’Aéronef de Lille.
Rentrer dans le bain
Appelé seulement quelques jours avant le show afin d’assurer la première partie (et après quelques péripéties de voyage), l’artiste hongrois THE DEVIL’S TRADE se tient devant nous pour ouvrir la danse.
Il est 20h quand, de sa sublime doom folk, il est venu remplir d’amour, nos petits cœurs en manque de live (bien que certains soient résistants et clairement pas attentifs à ce qu’il se passe).
Tout en timidité et douceur, il commence son show caché derrière son fidèle banjo. Puis il se dévoile à nous. Sa voix chaude, grave et puissante nous enveloppe tendrement. Il nous raconte quelques histoires, entre ses morceaux, toujours très pudiquement. Après une bonne trentaine de minutes, et un show envoûtant, il quitte la scène pour rejoindre son stand de merch, papoter avec le public et laisser sa place à Amenra.
Une arrivée humble
21h. Les lumières s’éteignent, comme à l’accoutumée, il fait très sombre. Seuls quelques petits éclairages sont sources de lumières.
La salle est malheureusement loin d’être pleine. Mais une jolie petite assemblée est tout de même là. Il reste encore quelques personnes récalcitrantes dans l’assistance, qui ne cessent de parler. Les joies d’une audience française jamais totalement respectueuse, et qui n’arrêtera pas malgré le début du concert.
Un show discret
Pour autant, AMENRA entre en scène, s’installe et le temps commence à s’arrêter. Tout du long, des images seront projetées derrière le groupe belge. En noir et blanc, représentant la nature. Des arbres morts avec un corbeau, des herbes filmées et bougeant lentement.
Les doom metalleux nous offrent une setlist aux petits oignons et une dose d’émotion forte. Très forte. Ils ouvrent le bal avec “Plus Près De Toi”, l’un des morceaux phare du sextette. La voix de Colin H. van Eeckhout, douce et apaisée est un véritable bonheur. Les paroles presque murmurées, rendent le tout plus prenant encore. Quelques fans éparpillés de-ci, de-là, reprennent les paroles en chœur. C’est superbe.
Nous arracher le cœur
Les têtes headbanguent gentiment malgré la finesse et la douceur du set. Impossible de faire autrement. Les arrangements guitares, les chœurs, tout, tout est absolument divin. Comment résister à (dans le désordre) “Razorearter”, “The Dying Of Light”, “Wear My Crown” ou encore le fameux “A Solitary Reign” ?
Les musiciens s’essaient également à quelques reprises qui semblent malheureusement laisser de marbre l’auditoire de moins en moins attentif. Amenra en acoustique c’est une expérience. Une expérience tumultueuse, l’effervescence est réelle, puissante, mais, d’un autre côté, le calme fait que, le public (debout) semble assez vite s’ennuyer.
Bon nombre de personnes sortent malheureusement de la salle, d’autres continuent de parler fort, et beaucoup d’autres font tomber leurs gobelets au sol dans un boucan d’enfer.
Après un bon 1h30 de show, arrive “Deemoed” qui annonce la fin du set. Les musiciens sortent les uns après les autres de scène. Très sobrement. Discrètement.
La foule semble mi-ravie, mi-épuisée. Il est vrai qu’Amenra en acoustique, ôte toute joie de vivre (dans le bon sens du terme). De la puissance, de la douceur, des textes forts et prenants. Un coup de massue en plein cœur, qui fait tout de même un bien fou, après presque dix-huit mois sans concert.