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ANATHEMA @ Bataclan (02/05/12)

En ce froid et pluvieux mois de mai présidentiel, le combo des frères Cavanagh débarquait dans le théâtre parisien quelques mois après leur concert semi-acoustique au Petit Bain afin de promouvoir leur nouvel album, “Weather Systems” sorti il y a à peine quelques jours.

 

19h pétante : Amplifier démarre devant un parterre de fans compact agglutinés sur 5/6 rangs devant la scène du Bataclan. À part ce noyau dur venu vraisemblablement pour Anathema, la salle est encore pratiquement vide. Elle se remplira petit à petit pendant le set des mancuniens. Ceux-ci ont le look sobre : cheveux courts, chemises noires et cravates ajustées. Un logo rappelant vaguement un poulpe fait office d’ornementation et est repris en motif sur les cravates. La salle écoute poliment mais rien de très excitant dans ces morceaux longs de dix minutes aux sonorités sourdes et aux rythmiques lentes de doom. D’autant plus que 55 minutes pour une première partie assez rébarbative, c’est conséquent…

 

 

20h20, les six membres d’Anathema font leur entrée sur un instrumental de Pink Floyd, “A New Machine”. Plusieurs micros sont répartis sur la scène, ils sont habillés simplement, sans faute de goût. Polo Fred Perry pour le batteur John Douglas, Lee Douglas (chant) porte une robe de soirée, et seul le bassiste Jamie Cavanagh a les cheveux vraiment longs; on est loin du cuir des premières années du groupe dans les 90’s. Ils entament le set avec “Untouchable” Part.1 puis Part.2, comme sur leur nouvel album “Weather Systems”. On se rend compte tout de suite que ces morceaux très léchés et à la production assez grandiloquente rendent nettement mieux en live. Puis “Lighting Song”, une deuxième chanson interprétée par Lee Douglas la voix féminine d’Anathema, extraite elle aussi du dernier effort en date. Ils feront d’ailleurs la part belle à “Weather Systems” tout au long de ce show de plus de deux heures. Sous des lumières arc-en-ciel (par moments tout le spectre lumineux est projeté simultanément), les guitares vrombissent ou s’étirent en longs solos. Lee Douglas entre et sort de scène; lorsqu’elle y est, elle chante avec une application extrême ou danse maladroitement à un mètre derrière son micro. Lorsqu’elle est absente, l’ambiance redevient moite et virile dans cette salle où il fait toujours trop chaud. Les frères Cavanagh sont plutôt volubiles, ils communiquent beaucoup avec le public, et prennent soin de remercier tout le monde. “Vous voulez chanter ?” : de temps en temps Danny, (le frère de Vincent) qui tient la guitare sur la gauche s’avance lui aussi pour faire le show. Mais il est nettement moins charismatique que son cadet. Ce dernier, entre deux accords, pique l’appareil d’un photographe pour shooter le public, dirige les claps, ou fait du air batterie sur les longs finals de certains morceaux qui s’étirent plusieurs minutes. Le combo quitte la scène une première fois. Après une courte pause, Danny prévient “Vous allez devenir dingues avec la prochaine chanson !”. Vincent (chant/guitare) entame “Closer” derrière son vocodeur et c’est effectivement un temps fort du concert. La force du titre est communicative et les fans sautent et dansent; même les spectateurs du balcon sont debout. Juste après ce moment particulièrement intense, Danny demande aux spectateurs  de brandir leurs portables allumés avant d’entamer “A Natural Disaster”. Nous aurons droit encore à deux chansons de plus, et Vincent en profite pour annoncer une tournée pour cet automne qui passera par Paris. Hop ! Une dernière photo “pour Facebook”, il est 22h22 Anathema sort au son d’une valse russe.

 

 

Avec des passages plus ou moins captivants, ce concert de début de tournée était bien mais inégal. D’accord, le groupe investit la scène avec facilité et gentillesse, mais parfois la construction verbeuse de certaines compositions a du mal à capter l’attention d’un bout à l’autre. Et l’implication plus importante de la touche féminine d’Anathema donne une tonalité particulière au spectacle. D’ailleurs, ce sont en majorité les deux derniers albums qui ont été le plus joués. Ne boudons pas les bons moments : le son était bon et les morceaux sonnent mieux en live que sur disque. Toujours très sympas, les frères Cavanagh ont beaucoup parlé en français entres les morceaux. Il paraîtrait même que Vincent Cavanagh habite désormais à Paris.

 

Setlist :

 

A New Machine (Part 1)
Untouchable, Part 1
Untouchable, Part 2
Lightning Song
Thin Air
Dreaming Light
Deep
Emotional Winter
Wings Of God
A Simple Mistake
The Storm Before The Calm
The Beginning And The End
Universal
Panic
Internal Landscapes
—-
Closer
A Natural Disaster
Flying
Fragile Dreams

 

Crédit photos : Virginie Schmidt