Voilà maintenant près de sept ans qu’Angels & Airwaves nous fait partager son univers si particulier. Le groupe, sûrement le plus barré de ces dernières années, a sorti son quatrième album “Love Part II” en novembre dernier illustrant un film du même nom, projet tant attendu de leur part. C’est à cette occasion qu’une tournée européenne s’est imposée. Ils sont donc de passage en ce 7 avril pour leur second Bataclan, quasiment deux ans jour pour jour après le premier.
Tout comme l’an dernier, une séance de dédicace organisée plus tôt dans l’après-midi a permis à la fanbase d’approcher le groupe d’un peu plus prêt. Alors que tout y passe, CD, T-shirt, places de concerts, c’est à peine sorti qu’on les voit déjà courir rattraper le boulevard Voltaire. Il est à peine 18h que les kids commencent à chanter “The War” en attendant patiemment devant la salle.
Venant tout droit de Floride, Le Blorr vient ouvrir cette soirée. Basé sur le duo Chris Hess et Adam Winn, ils développent un rock à tendance psychédélique qui rappel vaguement les Doors. Une entrée sur scène plus que romantique, commençant par une chanson d’amour, ils nous font très rapidement part de leur fierté de jouer à Paris. Pas franchement adapté au style de la tête d’affiche, ils semblent malgré tout faire leur effet. Un accueil plutôt sympathique leur étant réservé, on les sent à l’aise. Le guitariste s’est facilement adapté aux coutumes locales brandissant à maintes reprises sa bouteille de vin rouge. Les transitions sont longues mais le combo en profite pour échanger avec le public. Après un set d’un peu plus d’une demi-heure, le défi est relevé. Apparemment programmés aux soins de Tom DeLonge, la soirée commence bien. C’est sur une improvisation aux sonorités électro qu’ils finiront, laissant les parisiens commencer à s’échauffer quelque peu.
Une bannière “LOVE” arbore le fond de scène, bon nombre de spots lumineux sont présents au quatre coins de la salle, nous n’attendons plus qu’eux. Presque complet, le Bataclan se voit à nouveau plongé dans le noir. Sur une intro plus que planante, les musiciens font leur arrivée. Tom DeLonge (chant), à son habitude, fait son apparition en bon dernier acclamé de tous. “Saturday Love” vient ouvrir le show, il ne faudra attendre que le premier refrain pour rapidement se rappeler de la puissance d’Angels & Airwaves, cette efficacité dans les refrains qui sont repris en chœur. Très peu d’échange avec son public, on leur reconnaît en tous les cas des transitions entre les chansons toujours très propres. Un set relativement équilibré piochant dans toute leur discographie, on ne passera pas à coté du fait que le dernier opus recycle tout de même par moment ce qui a déjà été fait jusqu’à présent. D’autant plus flagrant lorsque l’on entend “Dry Your Eyes” et “Everything’s Magic” quasiment à l’affilée. “The Adventure”, premier single des californiens, fait toujours tant plaisir à attendre. On ne s’en lasse définitivement pas. David Kennedy (guitare), Matt Wachter (basse) et Ilan Rubin (batterie) quitteront la scène à la fin de “Call To Arms”. Tom, guitare en main, commence à faire tourner quatre accords qui nous laisse deviner facilement la suite. L’esprit Blink 182 reprend le dessus pour un cours instant, il nous racontera sa première fois de façon très humoristique avant d’entamer “There Is”, incontournable bijou de son précédant side project Box Car Racer. Rejoins par ses compères, le show touche à sa fin. “Hallucination” et “Secret Crowds” viennent mettre un premier terme à cette soirée. Rappelés aussitôt, Ilan se dirige vers le piano, seul sur scène. Remplaçant d’Atom Willard depuis peu, il semble avoir conquis l’auditoire étant donné que son nom est scandé par le Bataclan. Geste qu’il saluera de la main. Presque aussi à l’aise au clavier que derrière ses fûts, une petite leçon de piano nous est donné en direct avant d’entamer “All That We Are”, probablement l’un des meilleures morceaux de “Love Part II”. Une montée progressive tout le long du morceau toujours dans une ambiance très spatiale vient gentiment nous bercer. Car Tom et sa bande ne pouvaient pas partir avant de nous l’avoir joué, c’est bien évidement par “The War” que AvA vient donner sa dernière claque. Au risque de se répéter, les “ooh ooh” sont repris avec une puissance toujours aussi impressionnante.
Même si le chant de Tom, comme chacun s’en doute, reste malgré tout assez limité, c’est une prestation fort réussie à laquelle nous avons eu le droit ce soir. On rappelle une sympathique ouverture de Le Blorr qui mérite d’être suivi de prêt. Une très bonne soirée avec un public bon enfant. On espère à présent qu’une chose, voir Angels & Airwaves se rajouter au line up de Rock En Seine cet été afin de pouvoir profiter à nouveau de tout ça.
Setlist :
Saturday Love
Young London
Surrender
Dry Your Eyes
The Adventure
Everything’s Magic
Anxiety
It Hurts
Lifeline
Call To Arms
There Is
Hallucinations
Secret Crowds
—-
Piano Solo
All That We Are
The War