Après avoir enflammé le Zénith en novembre dernier pour nous présenter leur quatrième album, “Snow”, Angus And Julia Stone est de retour dans la mythique salle de l’Olympia pour un concert entre larmes et danse.
A 20h, VANCOUVER SLEEP CLINIC foule la scène avec la lourde tâche d’amuser un public qui n’a d’yeux que pour le frère et la sœur Stone. Derrière ce trio, se cache le projet intime d’une seule entité. A seulement 22 ans, l’Australien Tim Bettinson affiche déjà un beau CV de musicien et producteur. On le sent d’ailleurs, le claviériste et le batteur ne sont là que pour donner plus de corps à des compositions très personnelles. Le set prend vite des allures hypnotiques, mené par des beat hip hop électro qui font penser au flux et reflux des vagues et qui n’échappent pas à un courant d’électro pop très en vogue. Sentiment contrebalancé par quelques ballades où les accords de guitares de Tim résonnent en suspension, s’entrechoquant avec son incroyable maîtrise des aigus (“Someone To Stay”). Vancouver Sleep Clinic peut se consoler que l’Australie ait perdu son match contre la France au Mondial de foot car le combo vient de prendre une belle revanche dans le cœur des Français.
Une demi-heure plus tard, ANGUS AND JULIA STONE déploie en douceur son désert australien sous le violon onirique de “Draw Your Swords”, tiré de son album phare “Down The Way”. Julia avec son cuir, Angus avec son béret et, entre eux, un drap au centre pour diffuser des images d’une planète bleue sur laquelle nous nous amuserons ensemble ce soir : une communion s’opère d’emblée avec l’assemblée. Il faut dire que le duo australien n’est pas venu seul pour faire la fête. Un batteur, un claviériste et deux autres guitaristes s’ajoutent à la formule. La présence de quatre guitares donne un relief sonore incroyable aux titres, pour la plupart revisités dans des versions longues. Et des surprises, il y en aura, à commencer par cet incroyable solo de banjo et de trompette improvisé sur “Private Lawns” !
Habitués à composer chacun de leur côté pour le groupe mais aussi dans leur carrière respective, le frère et la sœur Stone se sont essayés à l’écriture commune pour la première fois avec “Snow“. C’est cette nouvelle unité qu’affiche le duo ce soir : Angus installe le bois avec un morceau de son répertoire, “River Love”, qui prend des allures de fête dansante puis Julia jette l’allumette pour allumer le feu de cheminée avec la ballade “Nothing Else”. Sur chacun des titres, les Australiens se renvoient la balle et se complètent dans une symbiose nouvelle, exclue des versions studios. C’est autour de ce feu que se concrétise cette harmonie sur la délicate acoustique “Santa Monica Dream”, lors de laquelle les Australiens se mettent à nus et diffusent une vidéo de leurs grands-parents plus jeunes. Avec cette terre australienne en fond, ces visages d’enfants qui défilent, la voix enfantine, à la fois fragile et puissante de Julia, le duo est au sommet de son art.
Soucieux de préserver un équilibre, les Stone poursuivent la fête dans une ambiance hippie et dansante survoltée : improvisation aux claviers sur “Wasted”, invitation à chanter et à éclairer la salle sur la mythique “Big Jet Plane” dont l’histoire nous est racontée et enfin “Chateau” qui n’en finit pas d’enthousiasmer un public aux anges. Entre les chansons, Julia et Angus prennent le temps de se souvenir de leurs premières salles parisiennes, avec une hésitation entre le Café De Flore et le Café De La Danse qui ne manque pas d’amuser l’audience. Après un court rappel et 1h30 de set au compteur, Angus And Julia Stone invite le public parisien à un dernier tour de danse avec “Uptown Folks” de Dope Lemon, autre projet d’Angus, et la ballade “For You” sur laquelle un surprenant lâcher de confettis marque l’apothéose d’une performance sans faute.
Capable de faire à la fois danser et pleurer son public, Angus And Julia Stone a proposé ce soir une réinterprétation de son répertoire, avec un son et un jeu de lumière qui ont habillé à la perfection chaque moment. A l’aise avec des versions longues voire complètement revisitées, sans faire l’impasse sur les nouveautés et leurs tubes tout en surprenant l’auditoire avec des titres anciens, nos Australiens comblent toutes les attentes et livrent un concert magistral qui, il n’y a pas besoin d’attendre demain pour le décréter, fera date dans le cœur des Français.
Setlist :
Draw Your Swords
Snow
Oakwood
Private Lawns
River Love
Nothing Else
Santa Monica Dream
Cellar Door
Wasted
Who Do You Think You Are
Big Jet Plane
Chateau
—-
Uptown Folks
For You