Animals As Leaders a créé la surprise en annonçant une tournée française de cinq dates, deux ans après son dernier passage. Partageant l’affiche avec Plini et Intervals, le groupe de Los Angeles a assuré un show sans faute au Divan Du Monde mardi 16 août. L’occasion pour le public parisien de découvrir en live des morceaux issus du troisième album studio “The Joy Of Motion”.
La soirée débute à 20h avec PLINI. Projet éponyme créé par un jeune guitariste originaire de Sydney, Plini est accompagné sur scène de trois musiciens. Jouissant d’une petite mais assez bonne notoriété, le groupe est déjà connu du public qui a donc fait le déplacement en masse pour assister à son concert. Malheureusement, Plini termine son set alors qu’une grande partie de l’audience patiente encore dehors dans une interminable queue, due à un manque de fluidité pour entrer.
Après quelques minutes d’installation, c’est la formation canadienne INTERVALS qui fait son entrée aux alentours de 20h50. Aaron, le guitariste principal, transmet immédiatement sa bonne humeur en saluant l’assemblée avec enthousiasme. Les instrumentaux s’enchaînent : ils sont entraînantes, dynamiques et pleins d’énergie. À l’image d’Animals As Leaders, Intervals compose des instrumentaux dans un style metal progressif groovy aux influences power metal. Finalement, les spectateurs adhèrent totalement et applaudissent le groupe avec entrain.
Durant l’installation, le public, en ébullition, attend impatiemment l’arrivée de ANIMALS AS LEADERS sur scène. Après une vingtaine de minutes, les lumières s’éteignent : seule la scène reste illuminée en rouge. Les membres débarquent alors tranquillement et empochent immédiatement leurs instruments pour débuter leur premier morceau “Tooth And Claw” issu du dernier album studio. Tosin, tel un premier de la classe, porte sa guitare proprement et enchaîne avec aisance des solos et des riffs techniquement difficiles, presque immobile. Après cinq morceaux, Tosin prend son micro pour échanger quelques mots avec la foule : “comment ça va ?”. Les retours sont bruyants, les fans en redemandent. Les instrus, mélange de djent et de mélodies groovy voire jazzy à certains passages, s’enchaînent les unes à la suite des autres.
L’ambiance monte en grade au fur et à mesure de la soirée : l’auditoire, dans un premier temps attentif, se transforme peu à peu en un public de metalleux qui pogotent et se bousculent dans tous les sens. Le son est bon et les musiciens à la hauteur de leur jeu : ils exécutent les mélodies à la perfection sans trop s’emporter sur scène, un poil trop concentrés. Mais qu’importe, l’audience est en extase; d’ailleurs quelques gémissements, signes d’orgasmes, se font entendre parmi les musicophiles présents dans la salle. Arrive ensuite “Physical Education”, chanson dans laquelle Tosin utilise à la perfection sa technique de thump slapping, qui déchaîne totalement les fans.
À 22h35, alors que le bassiste envoie des médiators dans la fosse à la fin du morceau, les trois membres quittent rapidement la scène en saluant brièvement le public d’un geste de la main. Bizarrement, ce dernier part aussitôt sans réclamer un rappel qui, pourtant, semble se faire attendre. La soirée se termine sur cette note inattendue.
De ses dix années d’activité, Tosin Abasi et ses acolytes ont su se construire une solide fanbase, la preuve en est par un public toujours au rendez-vous, quatre ans après le dernier passage à Paris, en tête d’affiche au Batofar. Bien que le style djent et progressif ne soit pas le plus attrayant, Animals As Leaders a réussi l’exploit de remplir le Divan Du Monde, soit une capacité de 490 personnes. Si vous êtes un fan ardu du combo, vous avez passé une excellente soirée. Cependant, si vous n’êtes pas spécialement un amateur du genre et que vous ne connaissez pas les morceaux, vous pourriez être un peu perdu tout en appréciant la qualité du son. En somme, c’est une soirée sympathique qui s’est déroulée sans embûches. Le groupe a parfaitement exécuté son set, essentiellement composé du premier et du dernier album. Animals As Leaders est incontestablement une formation que l’on savoure en live comme sur CD. On aimerait toutefois un léger brin de folie supplémentaire afin de donner une dimension grandiose à ces concerts.
