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ANNA CALVI @ Salle Pleyel (30/01/19)

Après plusieurs années d’absence, Anna Calvi est de retour sur les scènes françaises pour défendre son troisième album et quel album. Et c’est à la superbe Salle Pleyel que l’artiste britannique nous livre un set électrique et grandiose.

C’est à AZU SOLITUDE que revient la lourde tâche d’ouvrir la soirée. Confier à une DJ le warm up d’un show très rock, why not. Mais en toute objectivité, cette dernière passe complètement à côté de son set. Cela débute avec un souci technique, oubli de son casque en loge, mix du début approximatif, morceaux coupés trop promptement sans réel enchainement. On devine des effets sur certains morceaux, mais rien de certain. Notons toutefois quelques bons points : elle nous mixe des morceaux plus qu’intéressants : “Voodoo In My Blood” de Massive Attack, “Boys” de Lizzo, “Grrrl” de Dope Saint Jude, “Magic Doors” de Portishead coupé par le dingue “Malukayi” des Mbongwana. Le public attentif ne repart donc pas bredouille, les autres attendront avec impatience la tête d’affiche.

L’attente est brève (le changement de plateau assez efficace), et dès l’introduction , les poils s’hérissent. Ca va être un gros gros concert. Le son est rond parfaitement mixé. ANNA CALVI laisse ses deux musiciens – batterie et clavier – ouvrir le set avec “Hunter”, puis entre avec grâce par la gauche de la scène, guitare en main. Guitare qu’elle ne quittera que rarement, uniquement pour en changer ou la tenir à bout de bras afin d’en tordre le manche.

Ce live ne fait aucune concession avec les recettes radiophoniques ou autres standards mainstream. Son set est ce qu’Anna Calvi est, une artiste qui revendique, affirme ses choix. Elle livre des morceaux travaillés, électriques, bâtis. Et tout son set suit cette ligne cohérente. Il offre à ses morceaux une réelle ampleur, électricité, déjà présente sur album, mais ici très clairement plus appuyée.

La cohérence du set s’affirme également dans l’enchainement des morceaux qui donne l’impression d’une histoire racontée, comme si une continuité naturelle existait entre les morceaux. Tout se tient. Et l’audience savoure avec attention et se laisse portée par la voix maitrisée et parfaite d’Anna Calvi. Elle nous nous offre un délire planant vocal sur Eden qui se clôturera avec les ovations du public. L’artiste savoure, se laisse applaudir , remercie puis repart avec le doux et délicat “Away” qui monte en intensité tranquillement. Suit “Swimming Pool” qui clôturera la phase calme du show.

Le reste du set sera un déluge virtuose, où le trio sur scène nous livre des morceaux alternant courte accalmie et explosion. “Alpha”, aux airs du “Sexyback” de Justin Timberlake, conclura le set avant les rappels laissant la place à des morceaux plus anciens et à une dédicace à son public avec “Jezebel”.

Nous sommes à peine fin janvier et on sent que nous avons assisté au concert de l’année dont le seul défaut sera sa durée. Soit le temps a filé, soit ce live était trop court. On aurait vraiment prolongé la soirée, voir suivi la tournée pour revivre cette intensité et sincérité.

Setlist :

Hunter
Indies Or Paradise
As A Man
Wish
Eden
Away
Swimming Pool
Suzanne And I
I’ll Be Your Man
Don’t Beat The Girl Out My Boy

Alpha
Jezebel
Desire
Ghost Rider