Après une première édition à Lille, c’est à Paris que s’est arrêté l’ANTIfest. Cette fois-ci, les légendaires Anti-Flag étaient accompagnés de Kenneths, Tired Lion et Belvedere.
Chaude journée sur Paris, La Flèche d’Or est une vraie fournaise. Rien qui ne décourage les quatre groupes et leurs fans, venus remplir la salle de manière assez conséquente.
Le public arrive progressivement, et même s’il est encore peu nombreux pour KENNETHS, les Britanniques arrivent à fédérer l’assemblée, emballée dès le premier morceau. Le trio nous propose un punk rock classique mais on ne peut plus efficace, ne manquant pas de rappeler, en ce jour de Brexit, que “fuck xenophobia”. Le frontman Josh Weller finit dans la fosse pour le dernier morceau. Bref, que du bonheur.
Rapide changement de plateau et c’est TIRED LION, quatuor australien, qui entre en scène. Le style est un peu plus indé, mais toujours assez puissant, à l’image de la voix de la chanteuse et guitariste Sophie Hopes. Les musiciens sont pros, cools, et nous régalent de quelques anecdotes sur leur histoire. La salle commence à se remplir et se laisse aller à quelques sing alongs en fin de set, une bière bien fraîche à la main.
Avant-dernière formation, c’est au tour de BELVEDERE de fouler les planches de La Flèche d’Or. Le quatuor canadien se fait rapidement adopter par l’audience grâce à son énergie très positive et à ses riffs ardents. Cette fois-ci, il s’agit d’un punk un peu plus hardcore, screams à l’appui. Les compositions sont intéressantes, et l’ambiance monte de plus en plus, à en juger par les acclamations de l’auditoire. Le groupe fait même l’effort de nous adresser bon nombre de phrases en français, et il faut bien le dire, ça fait toujours son petit effet.
L’heure tant attendue finit par arriver, et c’est enfin ANTI-FLAG qui se montre pour l’ultime set de la soirée. Le spectacle s’ouvre sur “The Press Corpse”, lançant immédiatement un pogo général. Sur scène, le quatuor est très avenant, en particulier l’emblématique bassiste Chris #2. “Take care one another, respect one another” et bon nombre d’autres messages tant engagés que positifs s’enchaîne, pour notre plus grand bien. Et évidemment, beaucoup sont politiques. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre le vigoureux “Fuck Police Brutality” et la situation en France. Peut être cela était-il volontaire.
Côté scénique, les musiciens ne restent bien sûr pas en place, sautent dans tous les sens et finissent même par descendre dans la fosse en fin de set. L’assemblée est elle aussi très impliquée, suivant avec joie les “jump, jump, jump” et autres sing alongs lancés par le groupe. Le concert s’achève sur l’iconique “Die For Your Government”, puis un rappel, le tout entrecoupé de nombreux rappels (nécessaires) que les gens doivent passer avant l’argent. On n’en attendait pas moins d’Anti-Flag !
En résumé, une bien belle soirée en compagnie de quatre groupes exceptionnels. Trois excellentes découvertes et un groupe légendaire du punk actuel. Moralité : même si la chaleur est écrasante, ça vaut le toujours coup d’aller voir des concerts !