Moins d’un an après un concert à La Maroquinerie des plus déments, les Anglais d’Architects font leur retour dans la capitale. Dans le cadre du lancement de sa nouvelle tournée, le quintette voit plus grand et nous donne cette fois-ci rendez-vous Parc de la Villette, au Trabendo.
Trois groupes avant Architects, et pas des moindres. La foule patientant à l’entrée du Trabendo n’est toujours pas entièrement rentrée que les canadiens de COUNTERPARTS investissent la scène les premiers, pour une prestation plus ou moins remarquée. Leur nom placé en bas de l’affiche ne leur aura pas fait défaut : avec une poignée de titres efficaces tels que “Witness”, “Compass”, ou encore “The Disconnect”, la bande ravira le petit comité de fans présent et fera démarrer la soirée du bon pied. Un plaisir de (re)voir Counterparts pour certains, une bonne découverte pour d’autres.
Une courte pause et la soirée se poursuit avec BLESSTHEFALL. Aussi apprécié que détesté, le groupe délivrera un set composé de ses morceaux phares : “You Wear A Crown But You’re No King”, “Déjà Vu”, “Hollow Bodies”… Tout y passe, pour le plus grand plaisir des fervents supporters de la formation et le mal de tête naissant de ses détracteurs. Beau Bokan, arborant un tank top à l’effigie de sa dulcinée Lights (en concert quelques jours avant dans la capitale), sera loin du compte vocalement parlant, mais saura néanmoins définitivement mettre l’ambiance !
L’ambiance, justement, montera d’un cran avec la troisième et dernière première partie, EVERY TIME I DIE. Malgré de flagrants problèmes de son empêchant d’entendre clairement la voix de Keith Buckley (la formation, bloquée dans la neige, est arrivée beaucoup plus tard que prévu à la salle; par conséquent, exit les balances !), le groupe mettra du cœur à l’ouvrage et proposera une setlist qui retournera le Trabendo, aussi bien composée de vieux hymnes à l’image de “Ebolarama” (“Hot Damn!”, 2003), “The New Black” (“Gutter Phenomenon”, 2005) ou “We’rewolf” (“The Big Dirty”, 2007), comme de compositions fraichement sortis (“Thirst”, “Decayin’ With The Boys”, “Idiot”). Une énergie hors pair et un public au taquet pour un set dynamique et tout bonnement dingue.
Si le public s’est vu offert de bonnes prestations jusqu’à présent, la véritable claque de la soirée reviendra néanmoins à ARCHITECTS. La capacité des Britanniques à retourner une salle n’est plus à remettre en question, cette première date de la tournée pour preuve irréfutable. Le quintette débute plus d’une bonne heure de set avec “Broken Cross”, reprise d’une voix par un parterre de fans bouillonnant. Qui dit Trabendo dit crash barrières; par conséquent, la foule se voit involontairement obligée de rester à sa place et se contenter d’hurler frénétiquement les paroles, tandis que les quelques slammeurs se voient accueillis par les bras chaleureux des vigiles, à l’instar du concert à La Maroquinerie, véritable défilé de stagediving, aussi bien de la part de la foule que de Sam Carter himself. Qu’importe, tout est sujet à maintenir l’ambiance au sommet : “Alpha Omega” met en lumière les capacités vocales d’un frontman qui assure aussi bien en scream qu’en clean, pendant que “Naysayer” et son “so sick of the sound of people giving up, you can’t stop me giving a fuck!” se chargera de plier l’auditorium en deux. La motivation et la technicité sont bien présentes du côté du reste du groupe, qui bouge presque autant que Mr Carter et maîtrise de bout en bout ses instruments. Mis à part les quelques mots du chanteur entre deux chansons, notamment pour promouvoir Sea Shepherd dont il est l’un des ambassadeurs britanniques et son stand dans la salle (le capitaine Paul Watson s’étant même fondu dans le public parisien), pas le temps pour l’audience de reprendre son souffle, puisque le set se poursuit avec un combo des plus efficaces, “C.A.N.C.E.R” et “Follow The Water”. Le temps passe et vient déjà l’heure du dernier titre, et pas des moindres : la célèbre “These Colours Don’t Run” (et son traditionnel “you had it all, YOU FUCKING PIGS!”) qui sera littéralement scandée de A à Z. La formation s’absente puis revient pour un rappel du feu de dieu; les voix s’égosillent une dernière fois sur “The Distant Blue” tandis que les pogoteurs tâchent de se faire quelques bleus de plus sur “Gravedigger”, pour un final en apothéose.
Une prestation de qualité, une détermination sans faille, beaucoup d’énergie et de conviction : voici ce que nous a offert Architects, qui mérite sa place au milieu des leaders de la scène. Malgré un taux de folie en baisse, le groupe est à la hauteur des attentes, a réussi à ravir un Trabendo entier et se caractérise définitivement comme une valeur sûre en live. BLERGH !
Setlist :
Broken Cross
The Devil Is Near
Dead Man Talking
Alpha Omega
Castles in The Air
Naysayer
C.A.N.C.E.R
Follow The Water
Colony Collapse
Day In Day Out
Youth Is Wasted On The Young
These Colours Don’t Run
—-
The Distant Blue
Gravedigger