Seulement janvier et pourtant, le concert metal le plus attendu de l’année nous arrive déjà. Il faut avoir vécu les six derniers mois dans une grotte pour ne pas savoir qu’Architects est tranquillement en train de s’installer comme un groupe incontournable de la scène metal mondiale, après avoir joué les outsiders sexy durant des années. Le dernier album, “Holy Hell”, cartonne et la tournée européenne du groupe affiche presque sold out partout, dans des jauges qui n’ont jamais été aussi grosses pour la formation originaire de Brighton. Et histoire d’enfoncer le clou, quand Sam Carter et sa bande se pointent à l’Olympia, ils sont accompagnés par les Ricains de Beartooth et les Australiens de Polaris pour une affiche extrêmement alléchante.
Les lumières s’éteignent pour la première fois à 20h pour accueillir POLARIS. La formation foule les planches parisiennes pour la première et le moins que l’on puisse dire est que les musiciens ne semblent pas intimidés par l’occasion. Le groupe délivre un metalcore mélodique somme toute assez classique mais terriblement bien exécuté, face à un public qui ne tarde par à montrer son enthousiasme face à la formation australienne. Le groupe est très heureux d’être là et cela se ressent dans leur énergie scénique. Ça joue bien et fort et même si les chansons se ressemblent relativement, la prestation de Polaris donne vraiment envie de se pencher plus sérieusement sur ce groupe qui n’a sorti qu’un seul album pour le moment mais dont l’avenir musical peut s’envisager avec optimisme.
Après vingt minutes de changement de scène, ce sont les déjà plus confirmés BEARTOOTH qui entrent en scène. Pour le groupe de Caleb Shomo (qui a décidément bien maigri), c’est déjà son sixième passage dans la capitale. Le quintette va proposer un set d’un professionnalisme irréprochable, piochant à foison dans les trois albums qui composent sa discographie. Le son est excellent et Shomo laisse bien plus de place à ses comparses scéniques qu’aux débuts de la formation. Paroxysme du set, le solo de batterie de Connor Denis, ancien élève d’Aaron Gillespie (Underoath) et qui n’a pas grand chose à envier à son maitre derrière les futs. Beartooth quitte la scène sur l’excellente “Disease”, chanson-titre du dernier album en date. Une prestation accomplie qui a eu le mérite de bien chauffer un Olympia déjà grandement motivé à l’idée d’accueillir Architects ce soir.
C’est à 22h tout pile que les lumières s’éteignent pour la dernière fois ce soir. La salle est alors en feu pour accueillir les Anglais d’ARCHITECTS. Le set débute sur “Death Is Not Defeat”, morceau qui ouvre également “Holy Hell“. Et là catastrophe, le son est horrible. Le mix se concentre sur la basse et la batterie (qui sonne très mal tout de même) étouffant complètement les guitares et la voix de Sam Carter. L’Olympia connait quoiqu’il en soit les chansons par coeur mais la prestation du quintette n’est vraiment pas mise en valeur par ce souci de son qui, malheureusement, ne s”améliorera jamais vraiment. Qu’importe, Architects sur scène c’est toujours l’assurance d’un set carré au possible. Et comme le groupe a visiblement investi dans un ingé lumière au top niveau, la formation dégage encore plus de puissance qu’à l’accoutumé avec un lightshow impressionnant. Certes, on aurait sacrifié ces lumières pour un meilleur son sans souci mais il faut tout de même reconnaitre le fait qu’on en prend plein les yeux.
Le groupe navigue dans ses trois derniers albums et c’est une véritable avalanche de tube qui nous tombe sur le coin du nez. Les chansons du dernier effort studio ont un rendu assez particulier sur scène. Ultra efficace en studio, “Holy Hell” tombe un peu à plat sur scène tandis que la plus calme “Royal Beggars” est une véritable déflagration sur scène. Une fois encore, il est compliqué de véritablement juger la prestation d’Architects tant le son ne lui rend pas hommage. Sam Carter prend assez régulièrement la parole et se montre ému de l’accueil que le public parisien réserve à son groupe. Il nous remercie chaleureusement plusieurs fois et n’hésite pas à se montrer complice avec l’assemblée, ce qui est toujours agréable quand un groupe change autant de dimension. Architects se permet un petit voyage dans le temps avec l’incendiaire “These Colours Don’t Run” que l’Olympia reprend à plein poumons.
Au bout d’1h15 d’un concert mené tambours battants, les Britanniques quittent la scène. Pas de suspens quant à leur retour sur scène pour nous interpréter trois derniers morceaux. Si le groupe a sorti un album entièrement dédié au deuil de Tom Searle, les hommages au regretté guitariste prennent moins de place dans le set que sur la précédente tournée. Ce qui n’empêche pas que lorsqu’un coeur, avec les lettres “T” & “S” en son sein, apparait sur l’écran, la salle vacille au même titre que les Anglais qui seront sûrement toujours autant ébranlés lorsqu’il s’agira de jouer “Gone With The Wind”. Sam Carter donne tout ce qu’il a sur cette chanson si lourdement symbolique. Le groupe quitte l’Olympia sur “Doomsday” et un tonnerre d’applaudissement.
Bien que la soirée fut entachée par les problèmes de son d’Architects, nul doute que le quintette vient de s’inscrire parmi les grands noms de la scène metal actuelle. On retrouvera les Anglais à l’affiche du Hellfest notamment cet été. La formation originaire de Brighton est définitivement passée dans une autre dimension et c’est incroyablement réjouissant de se dire que le futur du metal s’inscrira avec elle.
Setlist :
Death Is Not Defeat
Modern Misery
Nihilist
Broken Cross
Holy Hell
Royal Beggars
Gravedigger
Mortal After All
Downfall
Naysayer
These Colours Don’t Run
A Match Made In Heaven
Hereafter
A Wasted Hymn
—-
Memento Mori
Gone With The Wind
Doomsday