Après une pause de huit années, The Subways revient sur scène à Paris pour la dernière date de sa tournée, dans la salle du Petit Bain. Affiché complet, le trio anglais est accompagné de la formation irlandaise Ash qui co-headline cette soirée. Ash vs The Subways Tour, le combat est rude et s’annonce mouvementé.
Ash
Le temps que les quelques retardataires pénètrent dans l’étroite salle du Petit Bain, le trio ASH démarre la soirée avec “Like A God”, une amorce rudement efficace issue du dernier album Race The Night (2023). Porté par l’euphorie du chanteur Tim Wheeler, le public, jusqu’alors un peu timide, se débloque pour accueillir “Angel Interceptor”, l’un des classiques de la formation au refrain hyper entraînant. On commence à ressentir les ondulations de la salle flottante causées par l’agitation de l’auditoire qui ne fait que monter crescendo. Ash reprend ses classiques, de “Goldfinger” à “Orpheus”, en passant par “Shining Light”.
La proximité induite par les modestes dimensions de la salle permet aux fans français, presque sur demande, de crier leurs titres favoris comme des suggestions au trio : à la question “Girl From Mars ?“, Tim Wheeler répond : “Maybe… soyez patients !“. Et justement, ce ne sont certainement pas les dimensions du Petit Bain qui vont arrêter Tim Wheeler et Mark Hamilton d’investir l’espace comme il se doit entre sauts et allers-retours sur scène.
La guitare se délie, la basse s’affirme et la batterie porte le tout pour cette fin de set sous le signe de la nostalgie qui revient sur les premiers pas du trio avec les superbes “Girl From Mars” et “Burn Baby Burn”. Ash fait partie de ces groupes inclassables, entre grunge, pop, punk et britpop et ces deux morceaux en sont la définition même. Ash laisse alors la main à ses adversaires pour la soirée, avec un public encore plus déchaîné que jamais.
The Subways
Le drap tendu à l’effigie de Ash tombe et laisse place au sobre lettrage blanc : THE SUBWAYS. Il est 21h quand le trio de Londres entre sur scène, par cette petite porte dérobée. Une arrivée remarquée qui ne passe pas par quatre chemins avec “We Don’t Need Money To Have A Good Time” qui fait directement partir la fosse en mouvement de foule. Une énergie stupéfiante se dégage des musiciens Billy Lunn, Charlotte Cooper et Camille Phillips qu’ils savent communiquer à l’audience.
Un set loquace
Le set est ponctué de prises de parole de Billy Lunn et de Charlotte Cooper, parfois même en français. Ils prennent le temps d’expliquer et d’annoncer chaque chanson à venir et sa signification. Ce geste apporte une autre dimension au spectacle, ce qui est vraiment un plus. Cela est assez rare et plutôt appréciable, même si parfois les discours peuvent paraître un peu longs. Dans tous les cas, dès l’annonce d’une chanson, l’assistance répond présent avec un emballement général.
Vs or with?
Billy Lunn laisse finalement la parole au public sur l’introduction de “I Want To Hear What You Have Got To Say” reprise à l’unisson avec une précision telle que cela a son petit effet sur le groupe qui regarde médusé les fans tenir la chanson. Cependant, on a quand même droit à une plaisanterie sur notre accent anglais qui, en effet, peut laisser à désirer.
The Subways ne cesse d’être reconnaissant vis-à-vis de sa collaboration avec Ash. Il est vrai que l’analogie entre les deux groupes est un très bon choix d’association. On le sent venir, Ash va remonter sur scène. Et c’est chose faite pour le rappel qui, sans exagération, restera dans les annales. La formation irlandaise prend place aux côtés de ses compères anglais pour interpréter “Oh Yeah”. Ils sont un peu à l’étroit à six sur cette scène, mais le résultat est là, au plus grand bonheur des fans. Et pour terminer en beauté, la foule initie à l’arrivée de “Rock & Roll Queen” des slams à tout-va puis Billy Lunn lance “It’s my turn!” et se jette dans la fosse pleine à craquer. The Subways termine finalement avec une version en français de “Rock & Roll Queen”. On repassera pour l’accent !
