Initialement prévu à La Mécanique Ondulatoire, c’est finalement au Klub que se tient une belle affiche punk ce soir. De la même manière, il faut attendre 20h30 au lieu de 20h pour voir débarquer les groupes. Mais la soirée semble en valoir la chandelle !
Quand ANIMA entame son set, il y a peut-être une dizaine de personnes éparpillées dans l’ombre de la cave du Klub. Loin d’être impressionné par le vide qui lui fait face, le quatuor balance tout ce qu’il a. Le chanteur n’hésite à pas à interpeler un public invisible en désignant certaines zones de la salle, et comme il le dit si bien “c’est petit, mais c’est cool bordel !” La communication est bonne, on voit qu’ils sont contents d’être là, et le plaisir est visiblement partagé : même avec un set composé en bonne partie de compositions originales, ainsi qu’une reprise de Rise Against (“State Of The Union”), ils finissent par motiver la trentaine de personnes maintenant devant eux à s’approcher de la scène. Lorsque le bassiste casse une corde de son instrument au milieu de l’avant-dernière chanson, la bande finit de jouer sans broncher. Des musiciens doués, sympathiques et visiblement passionnés: une bonne recette pour une prestation de groupe local telle qu’on aimerait en voir plus souvent !
Pause clope oblige, BASTARDS ON PARADE commence ensuite à jouer devant une salle vide, qui se remplit de nouveau, heureusement assez rapidement. Les six Espagnols (une basse, deux guitares, une batterie… un accordéon et une cornemuse) tiennent difficilement sur la petite scène et ont forcément du mal à s’y déplacer; ce qui ne les empêche pas de beaucoup s’amuser et d’inciter l’assemblée à en faire autant. On ne peut que constater à quel point leurs refrains et encouragements sont efficaces : tout le monde finira par danser, les plus timides au fond et les plus téméraires dans une tentative de danse en ligne des plus joyeuses à l’avant. Rappelé pour une dernière chanson, Bastards On Parade ne partira qu’après avoir contenté et chaleureusement remercié les Parisiens pour leur accueil.
Quant à AUTHORITY ZERO, revenus d’une sortie à la Tour Eiffel les ayant emmené hors de Paris à peine quelques minutes plus tôt, ils s’installent en deux temps trois mouvements et entament leur show sans attendre. L’entrée en matière est fracassante et plus personne ne se fait prier pour danser. La formation entame alors une conversation avec son public qui durera tout au long du set; entre les blagues sur U2 et les anecdotes sur leur périple de la journée, Jason DeVore quitte la scène pour partager une bière (enfin, descendre une bière) avec une fan. Il en profite pour distribuer des high fives à toutes les personnes présentes, ou encore nous interpréter quelques titres simplement posé là, au milieu de l’auditoire. Evidemment rappelé, le groupe laisse même choisir la chanson qui clôturera son set avec un vote à main levé, et c’est “One More Minute” qui l’emportera face à la désopilante réplique “Mais vous êtes sûrs ? Une seule ? Vous ne voulez pas plutôt quatre minutes de show en plus ?”.
On ressort du concert avec la banane; la présence d’Authority Zero et sonr sens du partage ont de quoi redonner le sourire à n’importe qui !